Ce
soir à la Beaujoire, l'équipe de France reçoit celle
du Danemark pour un match amical lançant la saison internationale.
Le retour des cadres est l'indice parfait de la signification de ce rendez-vous
: il marque le début de la dernière ligne droite, dix mois
qui doivent mener à la Coupe du Monde 2002 en Corée du Sud
et au Japon, où les Bleus devront défendre leur titre.
Les matches de reprise de
l'équipe de France sont rarement brillants. Mais ce soir, elle retrouve
un terrain qui lui a toujours réussi, et où elle a su se
montrer généreuse en attaque (5-0 contre la Belgique à
l'Euro 1984, 4-0 contre la Slovaquie en éliminatoires de l'Euro
1996). Il ne faudra cependant pas négliger un adversaire certes
battu à deux reprises en compétition officielle dernièrement
(2-1 au premier tour de la Coupe du Monde 1998, 3-0 au premier tour de
l'Euro 2000), mais victorieux du dernier match amical (1-0 à Copenhague
en novembre 1996) : les Danois sont des footballeurs complets.
Le club France retrouve
un visage familier
Les joueurs le disent eux-mêmes.
L'équipe de France est pour eux comme un second club, l'occasion
de se retrouver et d'exprimer dans le jeu un plaisir d'être ensemble
évidemment sublimé par les victoires de 1998 et 2000. Nombreux
à évoluer à l'étranger, les "cadres" n'ont
guère le temps de se voir hors de ses rendez-vous en bleu qu'aucun
ne veut manquer. Et puis comme dans un club, il y a moins de places que
de candidats, comme l'a noté Robert Pires, que le retour d'Emmanuel
Petit va sans doute repositionner dans un rôle plus offensif : "Nous
sommes heureux de nous retrouver, mais en équipe de France, la concurrence
est rude à tous les postes. Meneur de jeu ou milieu défensif,
comme à la Coupe des Confédérations, sont des postes
plaisants. Je ne fais pas le difficile."
Petit était (si peu...)
dans le championnat espagnol en juin dernier, et avait manqué la
Coupe des Confédérations au même titre que ceux du
championnat italien, les deux compétitions n'ayant alors pas encore
pris fin. Il est désormais de retour, prêt à sauter
des Blues de Chelsea aux Bleus de France : "Je n'ai jamais douté
de moi, ni baissé les bras. J'ai fait d'excellents matches avec
les Bleus la saison passée. Je m'entraînais seul, comme un
forcené, afin de garder un bon niveau international." Motivation,
parfois un certain désir de revanche ou de prouver quelque chose
en club qui se traduit également en sélection, concurrence
et envie collective : tous les ingrédients sont là.
Préparer la Coupe
du Monde 2002
Cette réception du
Danemark est la première des neufs étapes amicales qui doivent
amener la France à la défense de son titre de championne
du monde en Corée du Sud et au Japon dans dix mois. Le sélectionneur
national Roger Lemerre livrera d'ici la fin de cette saison une liste de
vingt-deux joueurs appelés à disputer cette compétition.
A l'évidence, et depuis longtemps, et à raison, les vainqueurs
d'hier seront les présents de demain. Lemerre fait confiance aux
cadres, qui le lui rendent bien. Il reste cependant des places, sans oublier
qu'à partir du moment où il a deux jambes, deux bras, une
tête, un corps, etc... un footballeur peut se blesser, qu'il s'appelle
Zinédine Zidane ou Fabien Barthez. Ceci pour dire que lorsque Lemerre
rappelle que la porte est ouverte à tous, il ne parle pas en l'air
non plus.
Première marche, le
Danemark. De bons souvenirs pour les Bleus, mais aucun joueur n'a oublié
que le score lourd du dernier Championnat d'Europe (3-0) était trompeur
: en ouverture de sa compétition, la France avait subi un premier
quart d'heure terrible qui aurait pu lui valoir un retard de deux buts.
C'est d'ailleurs l'avis de Thierry Henry : "Il faudra se méfier
des Danois qui, lors de l'Euro, avaient eu deux très belles occasions
durant les premières minutes, et auraient pu changer le cours de
toute la compétition." Plus globalement, Bixente Lizarazu estime
que le Danemark "est l'équipe nordique la plus forte", et
qu'à l'Euro, "cela n'avait pas été si simple"
car les Danois "avaient bien bloqué les espaces". De quoi
être conscient que les fondamentaux seront essentiels pour offrir
ensuite un beau spectacle au public nantais et aux téléspectateurs
français.
Une équipe probable
Barthez - Sagnol, Desailly
(cap.), M. Silvestre, Lizarazu - Vieira, Petit - Pires, Zidane, Wiltord
- Henry
Une composition donnée
sans garantie aucune, le sélectionneur devant faire avec des niveaux
de préparation bien distincts, entre des championnats de France
et d'Allemagne déjà bien lancés, un championnat d'Angleterre
à trois jours de commencer, des championnats italien et espagnol
plus tardifs. Mais l'équipe de France a largement prouvé
sa capacité à faire sans l'un ou sans l'autre - ainsi à
la récente Coupe des Confédérations.
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à cet article - Par Yann Peltier