Ce week-end,
les hommes de Rolland Courbis veulent confirmer leur bon début de
saison en recevant Caen pour le compte de la troisième journée.
Tous les fidèles supporters de l'AC Ajaccio commencent à
rêver d'une possible montée du club corse en D1. Le slogan
cette saison se retrouve d'ailleurs sur tous les murs de la ville : "Pourquoi
pas nous ?" Le pari est difficile, mais les Ajacciens ont toutes les cartes
en main pour venir titiller les premiers au classement.
Le retour de monsieur Rolland
Avec l'arrivée du très
médiatique Rolland Courbis, le club Corse s'est donné les
moyens de réussir une saison à la hauteur de ses ambitions
: la remontée en D1. Le nouvel homme fort de l'AC Ajaccio a d'ailleurs
insisté sur l'apport exceptionnel de son prédécesseur
(Baptiste Gentili), à qui il a tenu à rendre hommage pour
le sérieux de son travail. Il a construit son groupe en conservant
l'ossature de la saison dernière, qui a déjà fait
ses preuves dans ce très difficile championnat de D2. Il y a adjoint
des joueurs d'expérience ou des jeunes prometteurs capables de hisser
le club vers les sommets.
Un recrutement judicieux
Malgré un petit budget, Courbis
a réussi à attirer des éléments-clés
dans chaque compartiment du jeu. A commencer par le poste de gardien de
but, qu'il a confié à Stéphane Trévisan, venu
donner un nouveau souffle à sa carrière après une
saison difficile à Marseille. En défense, il a obtenu de
Monaco l'autorisation de conserver le prometteur Sébastien Squillaci,
et il a cherché à enrôler un joueur d'expérience
polyvalent en la personne de David Terrier. Au milieu de terrain, c'est
dans l’animation des couloirs que le staff technique a cherché la
perle rare. Il l'a obtenue avec l'arrivée de Darbelet pour le couloir
gauche qui, après l’épopée d'Amiens la saison dernière,
est venu pour franchir un palier supplémentaire. Le couloir droit
est lui, revenu à Xavier Becas, capable de déstabiliser les
défenses par ses accélérations et ses dribbles déroutants.
Enfin, Samba N'Diaye, déjà couronné meilleur buteur
il y a quelques saisons sous les couleurs de Saint-Etienne, auteur également
d'une bonne année chez les Chamois Niortais, vient avec son expérience
pour servir de point de fixation en attaque.
Une entrée en matière
réussie
Le premier match de la saison est
très important aux yeux de Courbis, qui veut réussir sa première
sortie à domicile. Il essaie d'ailleurs de faire une entrée
discrète, puisqu'il ne sort pas des vestiaires pour l'échauffement
de ses joueurs. Sa sortie, avec une victoire à la clé (4–2
contre Nancy), se fera d'ailleurs avec beaucoup d'humilité, car
il sait mieux que quiconque qu'il vient de franchir une étape mais
que le chemin est encore long. La deuxième rencontre sera également
couronnée par un succès contre un autre candidat à
la montée (victoire 0–2 sur le terrain de Châteauroux). La
machine est lancée et au vu de la marge de progression de ce groupe,
il peut espérer accrocher le bon wagon et se mêler en fin
de saison à une lutte pour la montée qui s'annonce passionnante,
avec quatre heureux élus.
Un schéma tactique adapté
Le moins que l'on puisse dire, c'est
que Courbis sait surprendre. Après avoir effectué tous les
matches de préparation avec quatre défenseurs, il en présente
une avec trois éléments à la base d'un 3-5-2, pour
privilégier le jeu offensif. Le pari se révèle payant,
puisque les Corses ont su allier efficacité, jeu en mouvement à
une touche de balle et rigueur défensive (sauf en début de
rencontre).
A Châteauroux, la semaine dernière,
il a encore étonné son monde en repassant à quatre
joueurs derrière et en plaçant un milieu offensif (Cyril
Granon) pour épauler le virevoltant Abou en attaque. Là encore,
la tactique a porté ses fruits avec un succès probant sur
le terrain de la Berrichonne. Articulé autour d'un 4–5–1 avec une
défense centrale en béton armé (Colling-Squillaci),
les Ajacciens, sans refuser le jeu, ont misé sur les jaillissements
explosifs de leurs attaquants pour déstabiliser leurs adversaires.
Mais que va donc nous réserver le nouveau mentor du club corse pour
recevoir Caen ?
Déclarations : entre méfiance...
et modestie
Courbis : "La saison dernière
aussi, j'étais super bien parti, et je ne l'ai pas finie, alors...
[...] Je ne fais que continuer le boulot qui a été
déjà fait avant moi. L'ossature était déjà
en place, je finis la construction. [...] La route est encore longue,
il reste trente-six journées."
Les fondations sont donc posées,
et tout le peuple corse attend de pied ferme le Caen de Xavier Gravelaine,
qui a misé cette saison sur l'expérience (Aubry, Faderne,
Braud) pour encadrer ses jeunes pousses. Il faudra donc à
l'AC Ajaccio confirmer toutes ces bonnes dispositions pour remporter un
troisième succès consécutif et conserver sa place
de leader.
Réagir
à cet article - Par Frédéric Coudrais
|