Humiliés
à domicile par Auxerre lors de la première journée
(0-5), les Rennais n'ont pu corriger le tir face à Sochaux samedi
dernier (4-3). Pratiquant un football inconsistant et accusant déjà
de graves faiblesses défensives, Rennes va devoir parer au plus
pressé pour éviter l'asphyxie. Et cesser d'éluder
ses propres erreurs en reportant ses torts sur l'arbitre...
Avec neuf buts encaissés
en deux matches, Rennes ne répond guère au profil d'une équipe
amenée à disputer des rencontres européennes. Et comme
pour mieux occulter leurs errements défensifs, leur manque de cohésion
et l'absence manifeste de toute imagination, les Bretons ont pris pour
cible M. Bonnin, l'arbitre de la rencontre Sochaux-Rennes (4-3), responsable
à leurs yeux de leur défaite. "Avec un arbitre qui aurait
fait son travail honnêtement, nous aurions pu ramener un point. On
fait de belles réunions hypocrites avec les arbitres avant les matches,
on se fait des sourires et derrière, on perd sur des décisions
à la limite de la malhonnêteté", déclarait,
très remonté, René Ruello, le président du
club dans les colonnes de la dernière édition dominicale
du quotidien Ouest-France. La faute de M. Bonnin ? S'être fait berner
par Frau, qui avait plongé dans la surface de réparation,
et d'avoir sifflé un pénalty en conséquence. Un pénalty
qui avait donné la victoire à l'équipe doubiste.
Une défense léthargique
Mais à trop crier à
l'injustice, les Rennais oublient de se poser les questions pertinentes
sur leur inconsistance flagrante de jeu. Car ce n'est pas M. Bonnin le
responsable des trois premiers buts sochaliens mais bien l'arrière-garde
bretonne, d'un attentisme sans pareil. Ainsi, un mauvais alignement de
la défense fut à l'origine de l'ouverture du score des Doubistes.
Quant aux autres réalisations sochaliennes, elles résultèrent
des largesses défensives offertes par les Bretons. Des carences
d'une importance suffisante pour commencer à s'interroger sur les
remèdes à y apporter. Surtout sachant qu'aux quatre buts
pris à Sochaux s'ajoutent les cinq encaissés contre Auxerre
le 28 juillet lors de la première journée...
Ce qui inquiète le
plus les supporters rennais, c'est que leur équipe n'a pas semblé
avoir progressé entre ces deux rencontres. En effet, les erreurs
commises à Sochaux ont été les mêmes que contre
les Bourguignons, à croire que les Rennais n'ont tiré aucun
leçon de leur déroute à domicile ! Ainsi, les Stadistes
ont chaque fois pêché par manque d'organisation, se montrant
incapables de développer un football construit et subissant trop
souvent les attaques adverses. Par ailleurs, les Rennais n'ont pu mener
à bien leurs offensives par un défaut de rapidité,
donnant ainsi le temps à leurs adversaires de se replier et de stopper
leurs avancées. Des défauts de placement se sont aussi payés
cash lors des deux premières rencontres. Et un malheur ne venant
jamais seul, les Bretons ont été accablés par une
absence incroyable de réussite, les actions qu'ils entreprirent
échouant parfois d'un rien !
Tout n'est pas si noir
!
Si les deux matches de championnat
ont été ratés, comment expliquer que les rencontres
contre Aston Villa en Coupe Intertoto aient été réussies
? Car contre le club anglais, au match aller, les Rennais se sont montrés
dominateurs d'un bout à l'autre de la partie, l'emportant deux buts
à un. Au retour, ils ont montré un visage autrement plus
séduisant que contre Auxerre quelques jours plus tôt, même
s'ils n'ont pu éviter la défaite (1-0).
Ce net contraste entre matches
européens et nationaux aurait pu s'expliquer par le roulement défensif
opéré par Gourcuff entre la déroute contre Auxerre
et le match retour face à Aston Villa : l'entraîneur breton
avait en effet écarté Arribagé, Delaye et César,
trop justes contre le club bourguignon et les avait remplacés par
Diatta, Grégoire, Paisley et Escudé pour le match retour
face au club anglais. Sauf que ces derniers, qu'on pensait meilleurs, se
sont pris quatre buts à Sochaux quelques jours plus tard...
Malgré les graves
lacunes du club, quelques points positifs subistent. Contre Sochaux par
exemple, les Rennais ont fait montre d'une ténacité et d'une
abnégation sans commune mesure pour revenir au score. A défaut
d'armes physiques, les Bretons pourront donc au moins compter sur un certain
mental pour garder la tête hors de l'eau...
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à cet article - Par Quentin Joste
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