Fidèles à un rituel immuable, perpétué depuis des années maintenant, les Lyonnais avaient raté leur entrée en matière dans le championnat en s'inclinant devant Lens (2-0). Privée de ses cadres (Govou, Deflandre, Edmilson, Anderson, Violeau blessés) l'équipe rhodanienne s'était laissée dépasser par des Nordistes plus prompts et n'avait réagi que par des attaques intermittentes peu convaincantes pour tromper la vigilance de l'arrière-garde nordiste. A l'issue de la rencontre, les joueurs étaient certes amers mais voulaient croire que la présence d'Anderson ou d'Edmilson aurait pu changer le résultat. L'avenir leur donnera raison puisqu'une semaine plus tard, Lyon, renforcé de ses deux Brésiliens fétiches et de Violeau, sortira vainqueur de la confrontation face à Sedan (2-0).

Une ossature retrouvée

Le Lyon nouveau est désormais lancé et contraste nettement avec le visage affiché douze mois auparavant. Ainsi, à l'inverse de la saison passée où les joueurs de l'OL jonglaient entre championnat et tour préliminaire de Ligue des Champions sur un rythme effrené, le club du Rhône peut cette année préparer sereinement chacun de ses matches à venir. Mieux, le faible remaniement du groupe à l'intersaison assure une cohésion immédiate des joueurs sur le terrain et évite à Jacques Santini des combinaisons hasardeuses d'éléments n'ayant jamais joué ensemble. C'était l'une des raisons du mauvais été 2000 de Lyon, qui avait entamé la saison avec un effectif profondément retouché.

Mieux préparés que la saison dernière, les Lyonnais obtiennent également des résultats autrement meilleurs. En effet, la défaite de Lens a été vite évacuée par la victoire contre Sedan et surtout, par le succès sur Bastia dimanche soir (2-1), qui permet à l'OL d'occuper la quatrième place du classement avec six points. Lors de cette rencontre, les Lyonnais ont pu étaler tout leur potentiel offensif et se sont montrés opportunistes en marquant leur premier but contre le cours du jeu. De quoi mettre le groupe rhodanien en confiance. "Mentalement, ce succès nous fait beaucoup de bien, confiait Eric Deflandre après la rencontre. Il faut continuer dans cette voie et profiter de cette victoire pour progresser encore."

Vairelles vers Bastia ?

Mais cette progression dont parle le défenseur lyonnais ne pourra se faire pleinement tant que les tensions au sein du club ne se seront pas apaisées. En apparence, il ne s'agit que d'une simple histoire de recrutement : Vairelles et Dhorasoo, qui coûtent cher à l'OL, devaient partir des bords du Rhône depuis le mois de mai. Mais les dirigeants n'ont pas trouvé de solution, laissant la situation pourrir et les relations internes s'envenimer. Car pour que Lyon recrute de nouveaux joueurs à l'intersaison, il aurait fallu que Vairelles et Dhorasoo partent afin d'injecter de l'argent frais dans les caisses du club. Leurs départs n'ayant pas été conclus, Jacques Santini n'a pu disposer de l'effectif qu'il souhaitait. Cet épisode a eu pour effet de brouiller légèrement les relations entre le président Aulas et l'entraîneur de l'OL.

Lyon étant contraint de vendre des joueurs pour en acheter d'autres, aucune arrivée ne sera possible tant que les cas Dhorasoo et Vairelles ne seront pas réglés. Leur éventuelle réintégration au sein de l'effectif, solution avancée par Aulas, n'a pas été retenue. Le premier est toujours en délicatesse avec la majorité de l'équipe, ce qui rend dangeureux leur rapprochement. Quant à Tony Vairelles, il pourrait partir très prochainement. Bastia s'intéresserait de très près à lui, son entraîneur Robert Nouzaret n'ayant pas caché son intention de recruter un attaquant. On sait également que le club de Fulham, qui avait recruté Steed Malbranque il y a deux semaines, est sur les rangs. Il pourrait rejoindre l'équipe anglaise sous forme de prêt.

Dès lors que la situation de Dhorasoo et Vairelles sera clarifiée, on peut supposer que toutes les conditions seront réunies pour que Lyon aille le plus haut possible. Mais dès à présent, l'OL pourrait profiter des départs balbutiants de Monaco, Nantes et Marseille pour creuser l'écart sur ses rivaux.