Gagner une
finale de la Ligue des Champions aux tirs au but n'est pas de tout repos.
Les joueurs du Bayern l'ont appris mercredi soir contre Valence. Mais quel
bonheur ensuite ! L'occasion de partager celui des deux Français
du club bavarois, Bixente Lizarazu et Willy Sagnol.
Le rêve de Lizarazu réalisé
Pour Bixente Lizarazu, auteur d'une
performance qui en disait long sur sa motivation après avoir raté
la finale cauchemardesque de Barcelone contre Manchester United voici deux
ans, cette victoire en Ligue des Champions est un achèvement : "Quand
Oliver Kahn a arrêté le dernier tir, quel bonheur ! [...]
C’est magnifique, la plénitude absolue ! Cette Coupe, je rêvais
tellement de la gagner, et en plus, elle est vraiment belle, elle est presque
aussi grande que moi ! [...] Mon bilan au Bayern, c’est trois titres de
champion consécutifs, deux Coupes d’Allemagne, une Ligue des Champions.
C’est un bilan exceptionnel, que puis-je faire de plus ? Il faut voir,
il me reste deux ans de contrat ici. [...] Je ferai le point calmement,
une fois toute l’émotion retombée. Mais c’est clair que dans
le foot, il faut toujours se chercher des challenges."
Avant de penser à partir,
Liza est tout de même revenu sur le match : "On a mal démarré
la rencontre. [...] Heureusement, on a bien réagi, on a beaucoup
poussé, on s'est créé pas mal d'occasions. Après,
on a vu que Valence baissait de pied physiquement, on les sentait à
notre portée. Ils ont un peu craqué et globalement, on les
a bien contrôlés, ils ne se sont pas créé d’occasions
franches. Mais il nous manquait toujours la dernière passe, le petit
détail, pour faire la différence, mais ça ne voulait
pas rentrer."
Ensuite, ce furent les tirs au but,
mais ils seront décortiqués plus bas...
Sagnol touche le gros lot
Au contraire de son illustre aîné,
Willy Sagnol n'a pas attendu longtemps pour décrocher le titre européen
majeur avec le Bayern : pour sa première saison en Bavière,
il s'adjuge même la Bundesliga en prime ! De quoi combler l'ancien
Stéphanois et ancien Monégasque : "C’est fabuleux : champion
de France l’an dernier, champion d’Allemagne et d’Europe cette année,
premières sélections en équipe de France, difficile
de rêver mieux ! Ce qui s’est passé cette saison, je ne dirais
pas que c’était inespéré avant de l’aborder, mais
en juillet 2000, on se donnait le titre et la Ligue des champions pour
objectif, mais c’était vraiment l’objectif maximal ! Et finalement,
on a réussi, c’est vraiment extraordinaire."
Même s'il n'a guère
participé à la rencontre et surtout à ce qui lui a
donné tout son intérêt, à savoir son dénouement,
Sagnol, sorti dès la mi-temps, estime que son équipe était
la meilleure : "Franchement, je pense que la victoire face à
Valence, on la mérite. Même s’ils marquent très tôt,
c’est le Bayern qui a eu le ballon tout le temps, qui a le plus cherché
à jouer."
Les tirs au but vus de l'intérieur
Pour conclure, voici les réactions
de chacun des sept joueurs bavarois à avoir participé à
l'haletante séance de tirs au but.
Paulo Sergio, qui a débuté
la série en envoyant lamentablement le ballon au-dessus : "J'ai
vu que le gardien allait dans le coin gauche et j'ai changé d'angle
au dernier moment."
Hasan Salihamidzic, qui a marqué
: "Je n'ai jamais pensé une seule seconde que je pouvais échouer.
Les tirs au but, ça ne se joue qu'aux nerfs."
Alexander Zickler, qui a marqué
: "Mon gros avantage, c'est que je ne me suis concentré que sur
le ballon. J'ai choisi d'emblée le coin droit. Je me suis dit :
tire plus haut que Mehmet, mais pas aussi haut que Paulo."
Patrik Andersson, qui a vu son tir
repoussé par le gardien espagnol : "J'ai tout fait comme d'habitude
lorsque je tire. Malheureusement, Canizares s'est douté du côté."
Stefan Effenberg, qui a marqué
le penalty de l'égalisation en cours de match suite à celui
de Mehmet Scholl repoussé par le portier adverse en tout début
de rencontre, et qui a récidivé lors des tirs au but : "Celui
qui doute, il a perdu."
Bixente Lizarazu, qui a marqué
: "Pour moi, la pression était particulière, car j'avais
raté mon dernier tir au but à la Coupe du Monde 1998, en
quart de finale contre l'Italie. Depuis lors, je me suis souvent demandé
comment ça se passerait la fois suivante. Je me suis décidé
à frapper de toutes mes forces."
Thomas Linke, qui a marqué
: "Je me suis dit que le but était quand même bien petit...
Mais je me suis dit aussi qu'ici, à Milan, j'avais déjà
gagné la Coupe de l'UEFA aux tirs au but avec Schalke [...]. J'ai
regardé avant comment Canizares se comportait. Il plongeait toujours
d'un côté."
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à cet article - Par Yann Peltier
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