La LNF s'est
prononcé en faveur d'un retour de la première division à
vingt clubs, mais pas pour la saison prochaine. Le scandale d'un règlement
superficiel et amoral de l'affaire des faux passeports semble donc évité,
même si l'opportunité d'un retour à un championnat
encore plus chargé n'a guère fait l'objet d'un débat
équilibré.
Finalement cette décision
d'un passage à vingt clubs aurait pu concerner surtout la saison
qui vient de s'écouler, mais ce ne sera pas le cas, car la commission
d'organisation des compétitions de la LNF a homologué hier
définitivement le classement 2000/1 du championnat de France de
première division. Plusieurs procédures sont en cours, mais
elles sont purement et simplement ignorées. Le classement homologué
est donc celui du terrain, sans pénalité à Saint-Etienne,
etc... Les trois relégués sont donc dans l'ordre Saint-Etienne,
Toulouse et Strasbourg.
Un projet porté par les
clubs, appuyé par la LNF
Mais lundi soir, la LNF a donné
son accord pour le passage de la D1 à vingt clubs pour la saison
2002/3. Le syndicat des clubs (UCPF) a donc vraisemblablement gagné
sa bataille sans avoir à forcer. Plus de matches, plus de droits
télévisuels, plus d'argent généré. Le
président Gérard Bourgoin a ainsi détaillé
ce qu'avait prononcé la LNF : "Nous avons fait des recommandations,
et le bureau s'est beaucoup penché sur les conséquences que
pourraient avoir cette orientation. La D2 aura une chance très importante.
Ce sera un Championnat âpre, avec quatre montées à
la clé. Pour le National, se sera fabuleux avec quatre accessions
vraisemblables, si notre schéma est suivi."
Il a par ailleurs indiqué,
pour en finir avec cette question d'un passage à vingt clubs dès
la saison prochaine, que quinze clubs étaient pour la solution prônée
par la LNF, et deux seulement pour la solution immédiate (Saint-Etienne
et Toulouse) : "Quinze clubs étaient pour la modération
et le respect de la règle sportive." On ne change pas les règles
en cours de route. Ce retour à vingt clubs ne pouvait pas non plus
vraiment se faire pour la saison prochaine, qui devrait se terminer très
tôt en raison d'une Coupe du Monde disputée de façon
précoce à son terme, la mousson menaçant dès
la fin du mois de juin au Japon et en Corée du Sud.
Des réactions tout sauf
unanimement favorables !
Claude Puel, entraîneur de
Monaco : "A dix-huit clubs, le championnat est beaucoup plus homogène
et plus équilibré. Un championnat à vingt clubs va
entraîner un surplus de matches. Ce sera difficile à gérer
pour les clubs européens."
Jean-Claude Hamel, président
d'Auxerre : "Depuis toujours, j'ai été partisan de la
D1 à vingt clubs. Si le calendrier 2002/3 est aménagé
en conséquence, cela doit passer. Il faut seulement avancer la Coupe
de la Ligue dans le calendrier avec des aménagements particuliers
les années de Coupe du Monde et de Championnat d'Europe. Sportivement,
je suis donc pour, à condition aussi de faire face à tous
les problèmes techniques : dans un calendrier pas trop resserré,
il faut garder une marge de manoeuvre pour faire face à d'éventuels
problèmes liés à la météo."
Jean-Louis Triaud, président
de Bordeaux : "C'est un retour en arrière. Cette décision
ne va pas dans le sens du bien pour l'élite. En plus du partage
à vingt clubs de recettes qui allaient auparavant à dix-huit,
on court le risque d'avoir des matches de moins en moins intéressants."
Carlo Molinari, président
de Metz : "Je suis contre et je voterai pour parce que je suis le représentant
des clubs professionnels à la fédération. Nous sommes
six sur trente-huit à être contre : Paris, Bordeaux, Monaco,
Nantes, Guingamp et nous. Que voulez-vous..."
Kléber Bobin, président
de Nantes : "J'ai toujours été favorable à un championnat
à dix-huit clubs, comme d'ailleurs la direction technique nationale
et Michel Platini. Malheureusement, il s'avère que cette position
est minoritaire. J'accepte le verdict, je suis assez content toutefois
que cette mesure entre en vigueur non pas l'année prochaine, mais
à l'issue de la prochaine Coupe du monde."
René Ruello, président
de Rennes : "La D1 à vingt clubs dès l'année prochaine
n'était pas prévue. On nous a toujours parlé d'un
projet pour la saison d'après, et quand on commence une compétition,
il faut connaître les règles dès le départ.
Je suis donc satisfait que cette décision n'ait pas été
anticipée. Quant à la D1 à vingt clubs, il y a peut-être
des avantages mais aussi des inconvénients".
Patrick Proisy, président
de Strasbourg : "Je suis favorable à ce passage. Il y a un marché
pour une D1 à vingt clubs, d'ailleurs 95 % des clubs professionnels
y sont favorables. Le passage à dix-huit avait été
effectué au forceps en invoquant des arguments qui ont disparu depuis,
notamment en mettant en avant la nécessité d'harmonisation
au niveau européen, or on voit que l'Italie [sic] et l'Espagne
sont à vingt."
Réagir
à cet article - Par Yann Peltier
|