Rolland reste au club

Travailler dans la même maison est parfois utile : consultant à TF1 pour la Ligue des Champions, Guy Roux a annoncé son retour à la tête de l'équipe auxerroise dimanche matin dans Téléfoot. Après 39 ans à ce poste et une année de pause bien relative, il le retrouve, a priori pour deux ans car l'âge de la retraite sonnera en effet ensuite, Roux ayant déjà 62 ans. Mais l'homme au bonnet n'est jamais vraiment parti : "Je suis l'entraîneur du club. J'ai été très présent cette saison." Seul titulaire des brevets du troisième degré, c'est en effet son nom qui figurait sur les feuilles de match. Le raccourci d'une situation que Daniel Rolland, démissionnaire, a sans doute mal vécu.

Mais Rolland, également touché par la très médiocre fin de saison de ses joueurs, ne va pas partir : "Il y a eu des déceptions sur certaines occasions, sur certaines mentalités. Mais ce n'est pas un départ, je reste au club." Roux l'a confirmé : "Daniel Rolland est très bon pour le recrutement des jeunes et il l'a prouvé. Il va reprendre cette fonction, il va la peaufiner et il va aussi faire le recrutement des seniors. Avec son retrait, on aurait été deux en situation d'ancien entraîneur dans le club, c'était vraiment trop et c'est moi qui serais parti."

Roux n'a pas changé, quoique...

Pourtant, tout au long de l'entretien, Roux a souhaité montrer que son bref successeur et prédécesseur avait eu une grande liberté d'action et d'esprit. Une réponse à certains joueurs, que la perspective de retrouver l'intransigeant entraîneur réjouit aussi peu que l'enthousiasme montré à l'idée aller aux entraînements en ce printemps : "Lui c'est lui et moi c'est moi. Daniel Rolland a fait une saison à sa manière, difficile. [...] L'équipe n'a jamais joué en 4-3-3 cette saison, plutôt en 5-3-2. Il n'y avait pas d'ailier." Roux lui-même a dit qu'en observant les meilleures équipes d'Europe, il s'était mis en tête de changer certaines choses.

"Je n'ai assisté qu'à une vingtaine d'entraînements sur cent cinquante cette saison. Ce n'est pas beaucoup." Voilà pour l'influence présumée écrasante. "Ce qui était sûr, c'est que je reprenais une équipe la saison prochaine. J'avais une touche en Allemagne." Voilà pour la dépendance à l'égard du club. Mais Roux aura à coeur de mener une talentueuse et jeune équipe vers les sommets, après une treizième place bien décevante mais logique vu la baisse de régime très nette accusée une fois le maintien.

Et pour une fois, il n'a pas précisé qu'il visait cet objectif-là, ne réagissant guère à l'évocation d'une qualification européenne : en deux ans, nul doute qu'il souhaite retrouver le parfum des grandes joutes internationales avec de jeunes joueurs qu'il n'est pas question de laisser partir : "Les joueurs ont des contrats. On a un téléphone. On remercie les clubs de nous appeler et on leur demande de faire des économies pour le jour où nos joueurs partiront."