Les
Marseillais ont retrouvé ce mercredi la saveur de la Ligue des Champions,
malgré un match nul décevant face à l’Austria de Vienne
(0-0). Alain Perrin peut toutefois se réjouir d’avoir obtenu l’essentiel
: la qualification !
Gérer le score du
match aller (0-1) ? Cela n’était pas dans les ambitions marseillaises.
A l’image de Célestini, qui promettait peu avant le match de ne
pas sous-estimer les Viennois, en essayant d’aller chercher la victoire
: "il n’y a pas grand-chose à gérer. Nous ne sommes pas
à l’abri. Dans l’esprit, nous avons toujours abordé les rencontres
avec l’intention de prendre le jeu à notre compte. On va continuer,
attaquer même mais avec intelligence." Le beau jeu est attendu
avec impatience.
Les équipes
Engagé après
le match aller, Camel Meriem est réglementairement privé
de troisième tour. Les grands débuts européens de
l’ancien bordelais attendront. De plus, Alain Perrin n’a pas retenu Bakayoko
et Chapuis, ne prenant avec lui que 17 joueurs : "dans la mesure où
ils ne sont pas mobilisés pour l’effectif, ils ne peuvent pas apporter
quelque chose au groupe." Aucun jeune talent espoir n’a été
retenu, l’expérience étant une composante obligatoire pour
jouer l’Europe selon Perrin : "ce serait prématuré d’autant
qu’aucun joueur ne s’entraîne avec nous. Ce n’est pas la peine d’en
parachuter un pour un tel rendez-vous." Ce match verra également
le retour de Johny Ecker au poste de latéral, ainsi que quelques
surprises : Vachousek et Mido sont laissés sur le banc, et c’est
Fernandao qui officiera en numéro 10, aux côtés de
Johansen. Sytchev et Drogba, les hommes en forme du moment, sont titularisés
d’entrée ; une option résolument offensive défendue
par l’entraîneur : "je pense que notre avance est trop fragile.
A 1 à 0, on est à la merci d'un coup de pied arrêté
ou d'une contre-attaque. Il faut faire le match pied au plancher, le prendre
à notre compte, tout en défendant bien. Il faudra mettre
de l'agressivité et du dynamisme dans notre jeu pour faire la différence
très vite."
Côté viennois,
le redoutable Mandl est toujours dans les buts, et seule l’absence de Dundee,
très efficace au match aller, s’avère être un motif
de satisfaction pour Perrin. Janocko, bourreau des olympiens à l’aller,
est titularisé ; en attaque, Vastic remplace Dundee à la
tête de l’attaque. Le joueur avait joué milieu de terrain
au match aller ; saura-t-il s’adapter ?
Le match
L’OM droit au but
Les débuts des olympiens
sont plus que convaincants : dès la troisième minute de jeu,
Fernandao effectue une superbe remise à l’entrée de la surface
pour Sytchev, qui reprend instantanément de volée. La frappe
du gauche passe juste au-dessus des buts adverses : voilà les Viennois
prévenu, Marseille est venu pour gagner ! La suite de la rencontre
est placée sous une domination implacable mais stérile des
Marseillais. Les Autrichiens sont dépassés techniquement,
s’en remettant aux fautes (notamment sur un Fernandao intenable) pour rivaliser.
Afolabi est ainsi vite averti (14’). La minute qui suit, le tir puissant
de Van Buyten est détourné ; Sytchev remet astucieusement
le ballon sur Drogba qui échoue de peu : l’ivoirien balbutie sa
frappe qui rebondie une première fois sur le sol avant de passer
de peu au-dessus des buts (15’).
La pression continue de s’accentuer
par la suite avec cette bonne frappe en pivot de Fernandao qui semble retrouver
ses réflexes d’attaquant. L’homme est en pleine forme, et les Viennois
voient avec soulagement cette frappe être détournée
de peu (19’). Les fautes se multiplient, les autrichiens craignant la technique
olympienne - à l’image de Sytchev, fauché violemment (24).
Les supporters marseillais sont déchaînés, et des «
Sytchev, Sytchev » tonitruands sont égosillés dans
les virages du Stade Vélodrome. L’OM retrouve son public, et le
plaisir semble être partagé. Les encouragements semblent en
tout cas avoir un impact sur la confiance, puisque l’infernal russe tente
sa chance de loin d’une frappe puissante (36’). Dommage, l’occasion n’est
pas concrétisée et la suite du jeu, hachée, ne connaîtra
pas de réelle autre occasion avant la mi-temps.
Les autrichiens se réveillent
La domination marseillaise
n’a pas du faire plaisir à Vienne qui repart plein de bonnes intentions.
Transparente en première mi-temps, l’équipe semble plus déterminée
: Vastic amorce une lourde frappe détournée de peu par Runje
(46’). Sur le terrain, Alain Perrin fait la grimace. Avec une avance de
seulement un but, il sait la tâche de l’OM plus difficile qu’à
première vue… Désemparés, les phocéens se mettent
à douter et offrent de véritables boulevards à leurs
adversaires.
Les Marseillais sont toujours
performants en attaque, mais semblent plus fragiles en défense.
Force est de constater toutefois le talent de Fernandao, auteur d’un très
gros match en numéro 10 : le milieu centre en retrait pour Drogba,
qui effectue une frappe terrible, difficilement claquée par Mandl…
(48’). Répit de courte durée, puisque les Autrichiens continuent
leurs contre-attaques. Sur un bon mouvement collectif, Rushfeldt
se retrouve face seul au but. A trois mètres des buts marseillais,
alors que les supporters phocéens hurlaient déjà de
désespoir, l’autrichien vendange sa frappe (52’).
Marseille : domination
stérile
Les phocéens vont
cependant peu à peu se reprendre suite à la rentrée
de Vachousek. Ainsi, Drogba, suivi de plusieurs gardes du corps, se retourne
intelligemment et remet sur Sytchev. Le russe enroule sa frappe qui passe
de peu à côté (64’). Le Stade Vélodrome rugit
de plaisir !
La suite voit la volonté
de Johansen de se forger une place de titulaire : le milieu s’essaie ainsi
aux frappes de loin (65’), cadrée mais bien captée par Mandl.
Le joueur fournit un très bon match, se montre volontaire dans les
duels, et efficace dans ses actions. Comme sur ce bon centre pour Drogba,
qui reprend de volée d’une jolie tête croisée (80’).
Comme face à Lens, l’ivoirien n’a malheureusement pas la réussite
avec lui…
L’OM continue toutefois de
pousser, et le Vélodrome hurle au penalty sur cette poussette du
dernier défenseur autrichien ; Sytchev avait semé toute la
défense adverse ! (88’). L’arbitre, lui, laisse jouer… Avant un
incident regrettable : Rushfeldt frappe Meïté qui rétorque
aussitôt. Un carton jaune chacun, et le jeu peut reprendre.Dans les
arrêts de jeu, Pérez se retrouve seul face au gardien viennois
mais perd malheureusement son duel. Qu’importe, l’OM a affiché de
belles actions… Et a réussi sa qualification.
Même si l’OM a affiché
une volonté évidente et un fond de jeu satisfaisant, le manque
de réalisme pourra se révéler plus problématique
face à des équipes plus accrocheuses. L’objectif de ce soir
est en tout cas acquis : l’OM est en Ligue des Champions. Les supporters
pourront fêter cela toute la nuit !
La feuille du match :
Temps : beau
Terrain : mauvais
Eclairage : bon
Spectateurs : 60.000
environ
Arbitre : Anders
Frisk (Suède)
Avertissements pour
Marseille : Drogba (72e), Meité (90e)
Avertissements pour
Vienne : Afolabi (15e), Rushfeldt (90e)
Les équipes :
Marseille
Runje
Beye, Ecker (N’Diaye, 75’),
Meite, Van Buyten
Hemdani, Célestini,
Johansen (Perez, 85’), Fernandao (Vchousek, 56’)
Drogba, Sytchev
Vienne
Mandl
Verlaat, Ratajczyk, Afolabi,
Janocko
Flogel (Gilewicz, 71’),
Rushfeldt, Scharner, Troyanski (Blanchard, 71’)
Vastic, Dospel
Par
Christophe Heil
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