Après avoir terminé
à la seconde place du dernier championnat de D2, l'équipe
du Racing Club de Strasbourg a été peu modifiée
pour son retour en L1. L'objectif reste le maintien. Analyse de la situation
avec les forces en présence.
Une préparation très
physique
Après un stage en République
Tchèque, les joueurs sont rentrés en Alsace pour leurs premiers
matchs de préparation. Ils se sont soldés par des victoires
faciles, avec deux (11-0) face à des sélections régionales
et un (4-1) contre Dijon (Nationale). Autant de promenades de santé,
donc, riches en enseignements : l’attaquant Danijel Ljuboja est en forme,
avec 5 buts à son actif et l’attaque alsacienne peut compter sur
ses jeunes attaquants, comme le néo-professionnel Moukouri ou Mamadou
Bagayoko (qui a mis un quadruplé en vingt minutes face à
une sélection régionale pour une victoire 8 à 0 le
23 juillet).
Pour son premier match sérieux,
contre le FC Metz, le 6 juillet, le Racing affronte Metz. Les strasbourgeois
l’emportent 2 à 0, avec une première heure de jeu convaincante
mais une dernière demi-heure un peu plus difficile. Les joueurs
ont subi les effets d’une préparation physique très poussée,
mais qui devrait porter ses fruits lors des fins de match difficiles. Fabrice
Erhet s’est dit "cassé physiquement" après ce match. "Nous
avons
actuellement 2 séances quotidiennes, axées sur le physique.
Il faut prendre le rythme, mais ça ira mieux au fil des jours".
Le club alsacien a par la suite
remporté le challenge Philippe Schuth battant les chômeurs
de l’UNFP aux tirs aux buts (2-2 ; 4 tàb 1) puis Metz en finale,
1 but à 0. La défense a été solide pour ce
dernier match, mais elle a montré des signes d’inquiétude
contre l’UNFP puis lors du match amical contre Francfort (2-3). "Il y a
trop d’espace dans notre défense. Dans le placement, il y a également
beaucoup de choses à revoir" s’est fâché Ivan Hasek.
Il est vrai que le tchèque a modifié son dispositif, passant
du 4-4-2 au 3-5-2. Les défenseurs ont donc besoin de s’habituer
à leurs nouvelles positions. La préparation alsacienne se
poursuit à Strasbourg, jusqu’au 3 août, date du début
du championnat entre Strasbourg et Ajaccio.
Un effectif stable
Peu de mouvement cette saison. Le
club veut rééquilibrer ses comptes. Tous les cadres de l’équipe
sont restés. Le gardien Thierry Debès part à Grenoble,
en L2. Pape Thiaw, recrue du dernier mercato d’hiver, retourne à
Lausanne, malgré la bonne impression qu'il a fait en Alsace. Un
autre ancien titulaire s’en
va : Stéphane Collet, qui
avait fait son retour la saison dernière, prêté par
la Réal Sociedad, où il retourne. Jacques Rémy, le
finlandais Mika Paatelainen, l’argentin Gonzalo Belloso, Grégory
Spiewak et le portugais Nuno Mendès, qu’on avait peu vu depuis leur
arrivée au Racing, s’en vont également, pour dégraisser
l’effectif.
Côté arrivées,
c’est relativement calme aussi. Yves Deroff, le joueur polyvalent de Nantes
arrive pour prendre le couloir droit des ciels et blancs. Yannick Kamadan,
un jeune attaquant de Tottenham, pourra prêter main forte à
une attaque qui se cherche depuis le départ de Luyindula vers Lyon
il y a un an. Le capitaine de l’équipe nationale tchèque
espoir, championne d’Europe en juin dernier), Vaclav Drobny est là
pour renforcer une défense vieillissante mais il s’est blessé
et devrait manquer le premier mois du championnat. Enfin, Vincent Fernandez,
le gardien licencié par Sochaux la saison dernière, a les
qualités pour rivaliser avec le Paraguayen José-Luis Chilavert,
surtout après sa coupe du monde catastrophique...
Le Racing Club de Strasbourg suit
encore quelques pistes pour d’éventuels renforts avant le début
de la saison mais aucune d’entre elles n’a abouti pour le moment. Parmi
ces pistes, Lilian Laslandes, le milieu international espoir tchèque
David Kobilyk et l’attaquant brésilien Péna.
Un système de jeu en mutation
Ivan Hasek, a choisi de passer de
l’habituel 4-4-2 au 3-5-2. "Il ne faut pas s’attendre à ce qu’on
prenne le jeu à notre compte" affirme l’entraîneur des alsaciens.
Devant des buts gardés par
Chilavert ou Fernandez, Hasek va aligner une défense à trois
joueurs, composée du sénégalais Habib Beye, qui reste
sur une très bonne coupe du monde et Jean-Christophe Devaux autour
de Teddy Bertin, qui jouera en libéro décroché. Habib
Beye se veut confiant : "On est plus forts qu’il y a 2 ans ». Il
vaudrait mieux puisque les alsaciens avaient alors fini le championnat
avec la lanterne rouge et la plus mauvaise défense de la compétition.
Le tchèque Drobny ou Yannick Fischer peuvent venir titiller les
titulaires, notamment un Bertin vieillissant, même si sa science
du placement reste impeccable. Devaux, lui, revient peu à peu au
niveau qui l’avait mené tout prêt des bleus avant une longue
blessure. Il rêve d’ailleurs d’une sélection en équipe
de France B.
Le milieu de terrain, a 5, comprendra
2 joueurs de couloirs. A droite, l’ancien nantais Yves Deroff a les faveurs
de son coach. A gauche, c’est Fabrice Ehret qui tient la corde. "Je veux
enfin me relancer. Je veux être un véritable plus pour l’équipe
sur le côté gauche" affirme le haut-rhinois, qui reste sur
deux saisons difficiles. A la récupération, Christian Bassila
et l’international espoir Pascal Johansen vont devoir alimenter le meneur
de jeu et capitaine Corentin Martins.
Devant, Danijel Ljuboja, meilleur
buteur du club en D2, et le malien Mamadou Bagayoko devraient être
titulaires, même si ça pousse fort derrière, à
l’image de Pierre Laurent, ou du jeune (20 ans) Yannick Kamadan.
Des objectifs modestes
"Notre objectif le plus important
sera d’assurer le maintien de l’équipe en L1". C’est Ivan Hasek
qui l’affirme. Pas d’ambitions démesurées donc, pour le Racing
Club de Strasbourg. Pourtant, quand le groupe américain IMG-Mac
Cormack avait repris le club en 1997, le nouveau président Patrick
Proisy affirmait vouloir faire du Racing un grand d’Europe, et il le répétait
au début de chacune de ces saisons où le Racing flirtait
avec la relégation. Visiblement, une année en D2 a fait du
bien aux dirigeants du club alsacien, qui ont retrouvé la modestie
qui sied à un promu.
Mais pour rester en L1, Ivan Hasek
entend "donner un maximum de plaisir aux supporters." Pour ça, ils
veut que ses joueurs se "battent à fond à chaque match" et
veut que son équipe s’appuie sur des valeurs essentielles à
ses yeux : "un très bon état d’esprit collectif et de solidarité,
indispensable pour bien figurer dans une compétition sportive".
Le Racing Club de Strasbourg adopte
donc un profil bas pour son retour en L1. La stabilité de son effectif
par rapport à la D2 et même par rapport à l’équipe
qui était descendue il y a 2 ans, pousse les dirigeants alsaciens
à la modestie. Mais au vue de ce qu’on réalisé les
promus ces dernières années (Lille brillant en Ligue des
Champions, Sochaux en Intertoto…), on peut être sûr que les
joueurs voudront aller plus loin que les objectifs obligatoires.
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à cet article - Par Jérôme Wiss
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