Strasbourg
: le soleil se lève à l'Est ? |
Après plusieurs
années d'errance, le Racing Club Strasbourg semble être revenu
sur la voie de la sagesse et de l'ambition. Le club, à nouveau dirigé
par des Alsaciens après le retrait de l'Américain McCormack,
semble être bien parti pour asseoir définitivement sa place
en L1. De quoi emmener le Racing vers les sommets ?
"Le Marseille de l'Est"
Ainsi est surnommé
depuis plusieurs années le Racing Club de Strasbourg, autant pour
la ferveur populaire que cette équipe dégage en Alsace que
pour les multiples soubresauts connus par un club qui a longtemps recherché
la stabilité. Après la victoire en Coupe de la Ligue en 1997,
le club est racheté par un grand groupe industriel américain,
IMG McCormack. Avec à sa tête l'ancien tennisman Patrick Proisy,
Strasbourg veut venir concurrencer les grands clubs français. Mais
les ambitions seront vite refroidies par des choix regrettables en matière
de transfert qui vont plomber les ambitions et les recettes alors que McCormack
refuse d'investir plus sans avoir la certitude que le club pourra un jour
entrer en bourse. Le Racing finit par connaître une saison noire
en 2000-2001. Pourtant renforcé par l'arrivée de Chilavert
dans les cages, le Racing est incapable de trouver le bon équilibre
et finit dernier du championnat. Symbole que ce club n'est décidément
pas comme les autres, c'est cette même année que les Alsaciens
remporteront la Coupe de France, seul et unique trophée de l'ère
McCormack. Cela ne suffit pas à des supporters, de moins en moins
nombreux à la Meinau, et qui commence à réclamer le
retour d'Alsacien à la tête du club.
A l'orée de la saison
2001-2002, Patrick Proisy décide de faire appel à une ancienne
gloire de la maison strasbourgeoise, Marc Keller. Enfant du pays, Keller,
33 ans à cette époque, symbolise ce foot alsacien que les
supporters réclament à grands cris. Nommé directeur
technique, il va s'évertuer à redonner une bonne image de
Strasbourg , celle d'un club sage et ambitieux. Sa première décision
est de nommer Ivan Hasek au poste d'entraîneur. Celui-ci n'est certes
pas alsacien mais a laissé un excellent souvenir lors de son premier
passage à Strasbourg comme joueur. En deux ans, et avec des moyens
limités, ce duo va permettre au Racing de remonter et en L1 et de
s'y maintenir la saison dernière sans connaître trop de frayeur
(le club finit 13e). Lors de l'été 2003, cependant, le club
va connaître de nouveaux soubresauts aussi bien sur qu'en dehors
du terrain.
McCormack s'en va...
Après la mort en janvier
2003 de Marc McCormack, son pdg, le groupe IMG est plus que jamais tenté
de quitter la direction du Racing. Lassés d'être contesté
par les supporters et déçus par l'évolution du football,
les américains se mettent à la recherche d'investisseurs
susceptibles de reprendre le club. Patrick Proisy, président du
club, est chargé de cette mission. Souvent critiqué par les
supporters, celui-ci va pourtant tout faire pour que le Racing revienne
dans des mains alsaciennes. Ce qui sera fait par l'intermédiaire
d'un groupe d'investisseurs de la région. C'est l'un d'eux, Egon
Gindorf, qui va succéder à Proisy au poste de président.
L'annonce de cette cession du club est faîte en mai 2003, avant même
la fin du championnat, le maintien n'étant toujours pas assuré.
Une fois, qu'il le sera, un autre départ est annoncé, celui
de l'entraîneur Ivan Hasek.
Contrairement à Proisy,
Hasek jouit d'une belle côte de popularité auprès des
supporters. Son départ, pour raisons personnelles, n'était
à l'évidence pas souhaité par les dirigeants, nouveaux
ou anciens d'ailleurs. Marc Keller se met immédiatement à
la recherche d'un successeur. Les noms de Gilbert Gress et Lazlo Bölöni
sont cités mais c'est finalement un novice du plus haut niveau qui
va succéder au Tchèque : Antoine Kombouaré, 40 ans,
entraîneur de la réserve du PSG. Ancien joueur de Nantes et
du PSG, celui-ci débarque en Alsace pour permettre à Strasbourg
de s'installer durablement en L1.
Des transferts intelligents
Avec ce jeune duo à
la direction technique, Strasbourg va tenter de se renforcer le plus intelligemment
possible avec des moyens limités. N'hésitant pas à
se séparer de gros salaire comme Bertin ou Ismael, Keller et Kombouaré
vont tenter de renforcer les secteurs faibles du Racing. L'entrejeu tout
d'abord avec le prêt du jeune suédois Pontus Farnerud, en
provenance de Monaco. Peu utilisé par Deschamps, c'est un grand
espoir qui devra épauler Bassila au poste de milieu défensif.
L'attaque ensuite. Trop dépendante de Daniel Ljuboja, l'avant garde
strasbourgeoise voit débarquer Mamadou Niang (23 ans) en provenance
de Troyes. Sa puissance et sa rapidité devront compléter
le bagage technique de l'attaquant serbe. Les dirigeants font ensuite signer
un jeune suédois, Mickael Dorsin, au poste d'arrière gauche
et prolonger quelques cadres comme Martins, Le Pen, Camadini ou Ljuboja.
Enfin, le Racing réalise l'un des plus beaux coups du marché
2003-2004 en engageant le gardien international Richard Dutruel. Reste
maintenant à Antoine Kombouaré à trouver la bonne
formule....
Un début de saison
prometteur
Les deux premières
rencontres de la saison semblent montrer que le Racing est sur la bonne
voie. En rapportant un nul de Toulouse (1-1, but de Bassila pour Strasbourg),
les hommes de Kombouaré ont montré leur solidarité
ainsi qu'une certaine capacité de réaction. Mais c'est surtout
lors du premier match de la saison à domicile que plusieurs promesses
sont venues. Opposés à Guingamp (2-0), les Strasbourgeois
ont dégagé une belle impression de puissance et de vivacité,
emmenés par un excellent duo Ljuboja-Niang. Les deux joueurs, auteurs
des deux buts de la rencontre, semblent déjà s'entendre dans
une équipe dont le style n'est pas sans rappeler l'école
nantaise. Une école que connaît bien et revendique Kombouaré.
Un entraîneur visiblement soulagé par les performances de
ses joueurs Je suis fier de mes garçons qui ont fait un gros
travail. Quand tout le monde défend et attaque, c'est intéressant.
Le rythme du jeu m'a également beaucoup plu. Un constat repris
en coeur par le capitaine de l'équipe Corentin Martins On a tous
pris du plaisir dans le jeu car tout le monde jouait dans le même
sens. Au niveau du rythme et du jeu c'était pas mal même si
on peut encore mieux faire. Avant de se rendre à Auxerre, les
Strasbourgeois sont en tout cas confiant et ambitieux. Une ambition qui
n'empêche pas le coach alsacien de rester prudent et de rappeler
: nous n'avons encore rien fait, nous avons disputé deux rencontres,
il en reste 36.
Revenu dans le giron alsacien,
Le Racing Club de Strasbourg semble vouloir redevenir un club normal. Dirigé
par un technicien talentueux et renforcé intelligemment pendant
l'intersaison, les Alsaciens pourraient bien être une des surprises
de la saison. Début de réponse samedi contre Auxerre ?
Réagir
à cet article - Par Sébastien Noé
|