Marseille
en toute sérénité |
Une fois n’est pas coutume, c’est
dans un climat calme et serein que l’Olympique de Marseille a préparé
son déplacement le plus attendu de l’année. Pas de déclaration
tapageuse, pas de pression. Les choses semblent avoir vraiment changé
du côté de la cité phocéenne. Un bon présage
?
Concentration. C’est le bon mot pour
définir le climat qui a régné tout au long de la semaine
à la Commanderie, le superbe centre d’entraînement de l’Olympique
de Marseille. Bien aidés en cela par la victoire obtenue dimanche
dernier contre le RC Strasbourg, les joueurs ont préparé
tranquillement le déplacement au Parc des Princes. Comme dans une
bulle. Pourtant, la préparation n’a guère changé par
rapport aux rencontres précédentes. « On ne va pas
se mettre au vert quatre jours avant disait Fabio Celestini en milieu
de semaine. La seule différence c’est que nous partirons la veille
au matin. » La délégation olympienne s’est effectivement
envolée ce matin en direction de la capitale. Elle s’entraînera
une dernière fois cet après-midi au Parc des Princes vers
17h, afin de s’adapter aux conditions du match. L’horaire fixé conjointement
par les mairies de Paris et de Boulogne-Billancourt, la préfecture
de police et le diffuseur de la rencontre, Canal Plus a beaucoup fait parler
cette semaine. Mais il ne semble pas déranger plus que cela les
vingt-deux acteurs auxquels, soit dit en passant, personne n’a songé
à demandé l’avis.
Un grand respect entre les deux
équipes
Malgré cet horaire peu ordinaire,
la préparation de cet match à haut risque – 2 000 policiers
de CRS seront mobilisés – s’est déroulée sans problème.
Luis Fernandez avait agit dans le bon sens le week-end dernier en réclamant
de part et d’autre, que les petites phrases qui empoisonnent souvent la
préparation des PSG-OM se fassent le plus rares possible. Il a été
entendu. Pour une fois, les joueurs ont préféré se
concentrer sur le partie sportive de l’affrontement. Ainsi, la plupart
des entraînements parisiens de la semaine se sont déroulés
à huis-clos au Camp des Loges. Les deux équipes se craignent
autant qu’elles se respectent. Les mises en place tactiques de Fernandez
et Perrin sont entourées d’un secret inhabituel mais tout à
fait logique. Cela fait en effet bien longtemps qu’un PSG-OM n’avait pas
revêtu un enjeu sportif si important. Depuis celui de mai 1999, alors
que Marseille était toujours en course pour le titre avec Bordeaux,
aucun des deux adversaires ne se trouvait en position favorable au classement
à la veille de jouer contre son « frère ennemi ».
Paris 3e et Marseille 4e, la rencontre prend une dimension totalement différente,
le vainqueur pouvant prendre la tête de la Ligue 1 avant les autres
rencontres de cette 12e journée.
Celestini : « Nous avons
des certitudes »
« Les trois points en jeu
sont importants pour rester au contact l’un de l’autre confiait Celestini
cette semaine. A mes yeux, l’enjeu est avant tout sportif. Cela donne
une touche particulière
à une partie déjà très
attendue. » Avec 20 points chacun, le PSG et l’OM peuvent
prétendre à la première place à l’issue d’une
journée qui s’annonce déjà décisive pour la
suite du championnat. Bien qu’il reste encore beaucoup de matches à
disputer, ce leadership provisoire sera bien plus que symbolique pour celui
qui l’emportera. Les supporters de deux camps attendent depuis longtemps
que leurs joueurs reviennent au sommet d’une compétition qu’ils
ont souvent dominée pendant les années 90.
Dans les rangs marseillais, on essaie
de faire abstraction de cet enjeu supplémentaire pour se concentrer
uniquement sur le match. Plutôt à leur aise à l’extérieur
depuis le début du championnat (3 victoires), les marseillais se
présentent au Parc avec une envie décuplée par un
départ réussi dans cette L1. « Ce match, j’en entends
parler depuis que je suis arrivé, il y a cinq mois » confiait
Alain Perrin. Le classement actuel de son équipe aiguise l’appétit
des supporters, gonflés d’orgueil par les résultats de cet
automne. L’équipe sera pourtant privée de son principal leader
et capitaine, Frank Leboeuf. « Mais notre victoire contre Strasbourg
nous a rassuré sur notre capacité à gagner sans Frank,
affirme Celestini. Nous allons nous déplacer avec des certitudes.
»
Dos Santos revient
Des certitudes et de l’expérience
pour la plupart des jours qui fouleront la pelouse du Parc samedi. Sur
les treize marseillais présents lors du PSG-Marseille de la saison
dernière (0-0), ils seront huit à figurer dans le groupe
: Runje, Meité, Van Buyten, Dos Santos, Swierczewski, Belmadi, Fernandao
et Bakayoko. Ces joueurs connaissent la pression que suscite un tel événement
et sauront la gérer au mieux. Les chiffres leur sont d’ailleurs
favorables : l’OM n’a perdu que deux fois au Parc au cours de six dernières
saisons, pour un bilan de 2 victoires et deux résultats nuls. Et
contrairement à la saison passée où Marseille n’était
que 9e de D1, l’importance du résultat est moins forte cette fois
: « Sans notre victoire dimanche, on aurait vraiment eu une grosse
pression sur les épaules avant Paris » notait toujours
l’international suisse.
Sans compter l’absence de Leboeuf
et du portugais Delfim, blessé depuis plusieurs mois, Alain Perrin
devrait pouvoir compter sur la quasi-totalité de son effectif demain.
L’incertitude plane toujours sur le camerounais Salomon Olembé et
Lamine Sakho, légèrement touché cette semaine à
l’entraînement. Mais leur participation ne devrait pas être
remise en cause. L’ancien troyen récupère son milieu gauche
Manuel Dos Santos, de retour de suspension, et qui portera le brassard
de capitaine. Un retour capital tant son influence s’est accrue cette année.
Un groupe au complet
Physiquement, les marseillais sont
en très bonne forme puisqu’ils ne disputent aucune compétition
européenne. Ils n’auront pourtant bénéficié
que de quatre jours de préparation après avoir joué
dimanche, soit un jour de moins que les parisiens qui ont disputé
leur match à Troyes samedi. Paradoxalement, certains joueurs semblent
au sommet de leur forme, à l’image du brésilien Fernandao,
qui revient bien dans le coup après une blessure lancinante. Son
retour va permettre à Alain Perrin de revenir à son onze
de départ idéal. Runje sera évidemment présent
dans les buts. Devant lui, Van Buyten jouera libero, encadré par
Ecker à gauche et Meité à droite. Dos Santos prendra
le couloir gauche. Hemdani sera son vis-à-vis à droite et
Celestini aura un rôle de piston entre défense et attaque
sur la même ligne que ses deux latéraux. L’animation offensive
reviendra probablement au duo Fernandao-Johansen, à moins que la
force de pénétration d’Olembé ne soit privilégiée.
Devant, Lamine Sakho devrait être accompagné de l’ancien rennais
Chapuis, Ibrahima Bakayoko restant sur le banc en début de partie.
Il entrera sans doute en cours de match en fonction des évènements.
Pendant ce temps, Alain Perrin observera l’évolution de ses joueurs,
veillant au moindre détail pour tenter d’obtenir un résultat
positif. Sur son cahier d’écolier, il consignera comme d’habitude
ses moindres observations. Attentif au moindre détail. Concentré.
Rien ne semble pouvoir perturber
l’OM en ce début de championnat. Surfant sur une vague de bons résultats
et sur une solidarité (re)trouvée, le déplacement
au Parc des Princes tombe à pic pour s’étalonner face à
un adversaire redoutable à tous points de vue. Rarement l’atmosphère
d’un PSG-OM aura été aussi peu agitée. Ce qui n’entrave
en rien la détermination des Marseillais. Au contraire. Face à
Ronaldinho et consorts, ce n’est pas l’OM qui aura la pression du résultat.
Et si c’était ça, le signe que les choses avaient changé
?
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à cet article - Par Mickaël Caron
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