Le PSG
et l'OM au banc d'essai |
Au début des années
90, les deux clubs évoluaient au sommet de la hiérarchie
française. Depuis, les choses ont bien changé et leurs joueurs
ne forment plus l'ossature de l'équipe de France. Pourtant, des
deux côtés, les effectifs sont très intéressants
et semblent plutôt équilibrés. L'apport du public et
la forme du moment risquent donc de compter dans ce rendez-vous crucial.
Comparaison secteur par secteur à ne pas manquer !
1. Les gardiens de but et la défense
Dans ce genre de rencontre où
les occasions ne sont pas nombreuses, les gardiens devront être capables
de conserver leur concentration intacte au long des 90 minutes. Le sort
du match peut en dépendre. Très régulier depuis le
début du championnat, Lionel Letizi semble revenu au premier
plan après une dernière saison délicate. Blessé
de sa non-convocation pour la Coupe du Monde, il a puisé dans cet
échec personnel une motivation supplémentaire qui le place
parmi les trois meilleurs gardiens de L1 lors des onze premières
journées. Souvent décisif comme à Troyes samedi dernier,
il a ramené plusieurs points à son équipe dans des
matches au couteau comme à Bordeaux (2e j.).
C'est une trajectoire inverse que
suit son homologue marseillais Vedran Runje depuis le mois d'août.
Après une première année brillante, le croate peine
à confirmer. S'il agit toujours comme un leader de défense,
ses interventions sont beaucoup moins tranchantes que par la passé.
Le coup-franc d'Everson (Nice) lui est imputable, tout comme le but de
l'ajaccien Destruhaut au Vélodrome. Sa force mentale lui permet
de ne pas se laisser envahir par le doute mais il doit faire attention
à rester plus concerné tout au long des matches.
Les défenseurs
Les deux entraîneurs ont opté
pour une défense centrale à trois éléments.
Du côté parisien, c'est le capitaine argentin Mauricio
Pochettino qui devrait évoluer libéro. Très bon
depuis son arrivée en janvier 2000 en provenance de l'Espanyol Barcelone,
il est devenu le leader du vestiaire en peu de temps. A sa gauche, l'ancien
joueur de Valladolid Gabriel Heinze est un défenseur polyvalent,
capable de jouer stoppeur au marquage d'un attaquant adverse, ou de porter
le danger sur le flanc gauche, dans une position similaire à celle
de Candela à l'AS Rome. A droite, un autre ancien de la Liga, le
très expérimenté Cristobal complète le trio
défensif. Assez lent, il compense par son expérience et sons
sens du placement. Capable de jouer arrière droit. Très robuste,
Paris n'a encaissé que 8 buts en 11 matchs ce qui fait la
3ème meilleure défense du championnat.
En face, l'absence de Frank Leboeuf
sur blessure n'a pas changé le système de jeu de Perrin.
C'est Daniel Van Buyten qui a été replacé en position
plus axiale. A ses côtés, l'ancien lillois Johnny Ecker et
Abdoulaye Meité seront chargés d'annihilier les tentatives
des deux attaquants du PSG. Physiquement, la défense marseillaise
impressionne et possède du répondant dans les airs. Ecker,
à l'image de Heinze, peut se muer en joueur de couloir à
gauche en cas de besoin. L'expérience semble favorable au PSG mais
les arrières phocéens compensent par une envie décuplée
et une complicité (re)trouvée par rapport à l'an dernier.
Marseille a encaissé 12 buts depuis le début du championnat,
soit 4 de plus que le PSG.
AVANTAGE
PARIS : les chiffres permettent de placer la défense parisienne
devant la défense marseillaise. Leboeuf absent est aussi l'une des
raisons.
2. Le milieux de terrain
Dans ce secteur également
les deux équipes évoluent dans une configuration très
proche. En l'absence de Paulo Cesar malheureusement, c'est sans doute Lionel
Potillon, titulaire à Troyes, qui sera aligné. Peu utilisé
ces derniers temps, il pourrait séduire Fernandez par son profil
assez défensif dans une zone où il retrouvera sans doute
le brésilien Fernandao. Il peut aussi permuter avec Heinze et revenir
dans l'axe. Manuel Dos Santos revient lui sur le côté gauche
du milieu de terrain marseillais, après purgé sa suspension
contre Strasbourg. Elément clé du système Perrin,
il se trouve dans une forme idéale et son nom est même cité
pour l'équipe de France. Deux fois passeur décisif, il est
un soutien offensif de premier plan. A l'inverse, Brahim Hemdani devrait
tenir à droite un rôle beaucoup moins offensif, chargé
de la surveillance du nigérian Ogbeche. Titulaire en l'absence de
Sébastien Perez, il s'est imposé comme piston sur l'aile
droite, en retrait de Fernandao. En revanche, le parisien Fabrice Fiorèse
évolue quelque peu contre-nature dans cette position de milieu latéral
droit. Mais l'ancien attaquant d'En Avant Guingamp s'en tire plutôt
bien après une période logique d'adaptation. Son positionnement
offre un avantage important : il devrait contraindre Dos Santos à
beaucoup défendre.
Le duel entre Frédéric
Déhu et Fabio Celestini sera une des clés du match. Le premier
possède un profil davantage défensif de vigie. Placé
juste devant sa défense, il est le premier relanceur et l'orientateur
du jeu de son équipe. Le Suisse est sans doute supérieur
techniquement mais accuse un déficit physique. Son influence au
sein de l'équipe ne cesse de croître depuis son arrivée
courant août. Devant lui, Pascal Johansen sera le poumon du milieu
de terran. Très convaincant face à Strasbourg, il devrait
être reconduit et apporter sa faculté à perforer les
défenses denses. Le Brésilien Fernandao sera le véritable
meneur de jeu de l'OM. Ancien attaquant axial renconverti au milieu par
Alain Perrin, il s'épanouit totalement dans son nouveau rôle.
Sa rentrée dimanche dernier a apporté en fluidité
au jeu olympien. Avec deux buts et deux passes décisives, il apporte
un écot de premier ordre au jeu offensif. Côté parisien,
la blessure de Paulo Cesar sera compensée par la possible rentrée
de Ogbeche sur le côté gauche. Très vif, il aura pour
mission de provoquer balle au pied la défense adverse. Peu utilisé
jusqu'alors dans ce championnat, il est rentré en jeu à Troyes
et possède les qualités pour mettre la défense visiteuse
hors de position. Le jeune Bénachour peut aussi exploser son talent.
On ne présente évidemment plus le meneur de jeu du PSG, le
génial Ronaldinho. Individuellement, il est sans conteste le meilleur
joueur de la Ligue 1. Très brillant depuis quelques semaines, son
retour en forme coïndice avec la bonne période parisienne.
Son duel avec Van Buyten promet beaucoup. S'il parvient à provoquer
des fautes aux abords de la surface, son talent sur les coups de pieds
arrêtés pourrait faire la différence. Enfin, André
Luiz, remis de sa contracture, n'est pas certain de jouer et prendre la
place de Jérôme Leroy, suspendu comme Hugo Leal.
AVANTAGE MARSEILLE : Paris
va devoir se passer des services du génial Paulo César et
Jérome Leroy suspendu sachant que André Luiz, Nyarko
et Hugo Leal sortent de blessure et ne sont pas au top niveau.
3. L'attaque
Six buts pour l'argentin Martin Cardetti.
Souvent isolé à la pointe de l'attaque, l'ancien buteur de
River est vraiment la surprise de l'attaque parisienne. Alors qu'il ne
jouait plus depuis six mois, il a retrouvé le rythme et surtout
l'efficacité sans tarder. Excellent de la tête malgré
sa petite taille, il possède un timing étonnant. Aloisio
n'est pas certain d'être titulaire dès le coup d'envoi, Luis
Fernandez gardant une ainsi une solution offensive de poids sur le banc.
Il est vrai que les deux sud-américains ne sont que rarement alignés
ensemble. Mais contre Guingamp (5-0), leur association a fait un tabac
(deux buts chacun). L'incertitude plane.
Fidèle à ses habitudes
en déplacement qui ont bien réussi hors du Vélodrome
pour le moment (3 victoires), Alain Perrin devrait compter sur Lamine Sakho,
sauf si sa blessure à l'entraînement hier était plus
grave que prévue. Capable de balayer l'attaque sur toute la largeur,
son pressing est indispensable à la récupération.
En confiance (3 buts), c'est un des marseillais les plus décidés
si l'on en croit ses paroles après le match de Strasbourg dimanche.
Sa qualité de passe et d'appels en profondeur parlent en sa faveur.
Son partenaire d'attaque sera soit Chapuis soit Bakayoko. Légèrement
blessé la semaine passée, l'ex-international Espoirs devrait
toutefois démarrer. Plus adroit devant le but que par le passé,
sa combativité et sa hargne en font presque surement un titulaire.
Bakayoko enfilera alors le costume du joker de luxe, qui lui a souvent
réussi contre Paris.
AVANTAGE PARIS
: Paris dispose de la deuxième meilleure attaque avec 18 buts inscrits
tandis que l'OM n'en totalise que 14.
4. Le public
C'est un rendez-vous évidemment
très particulier pour les supporters des deux équipes, LE
match à ne pas perdre. Dans son stade fétiche, le Paris Saint-Germain
sera soutenu par plus de 42 000 fidèles. Les chants devraient pousser
les joueurs de Luis Fernandez à se dépasser. Toutefois, si
les évènements tournent court sur la pelouse et que les parisiens
tardent à marquer, la pression pourrait devenir négative
et peser sur les joueurs à mesure que les minutes s'écouleront.
Côté marseillais, entre 1 500 et 2 000 fans sont prévus
en provenance de Marseille. Ils seront encore plus nombreux dans tout le
stade, l'OM ayant de nombreux supporters en Ile-de-France. L'histoire tend
à prouver que le Parc des Princes est une terre accueillante pour
l'OM. Souhaitons donc seulement qu'aucun débordement ne se produise
et que l'horaire original de la rencontre (17h15) calmera les plus chauds
des supporters.
AVANTAGE PARIS : Paris
jouera à domicile, c'est un avantage non-négligeable. Mais
attenton si l'OM prend le jeu à son compte, cela risque de devenir
de plus en plus compliqué pour la pression des joueurs parisiens.
5. La forme du moment
Vainqueurs contre Guingamp avant
la trêve internationale, puis de Troyes la semaine dernière,
les parisiens restent sur deux succès consécutifs, une première
cette saison. Au contraire de la saison 2000-2001, les parisiens semblent
plus dominateurs à domicile. Le jeu collectif se met en place doucement
même si les succès reposent essentiellement sur la qualité
individuelle de joueurs comme Ronaldinho, Cardetti ou Paulo Cesar.
L'OM restait sur une belle série
de trois victoires de suite avant de subir une fâcheuse déroute
en terre lilloise (3-0). Ils se sont repris avec sérieux contre
Srasbourg, préparant sereinement le sommet de samedi. Le jeu mis
en place par Alain Perrin étonne par sa maîtrise. Pas de vedette
à Marseille mais enfin une organisation cohérente et un classement
digne de son histoire.
AVANTAGE EGALITE : Paris
et Marseille sortent sur de bonnes séries et se retrouvent à
égalité avec 20 points.
Mais attention, à part
contre Strasbourg et Guingamp, Paris n'a pas réussi à imposer
son jeu en championnat au Parc et n'est actuellement que classé
6ème à domicile. L'OM avec trois victoires à l'extérieur
tient la tête !
6. L'historique entre les deux
clubs
les deux équipes se sont affrontées
à 46 reprises en championnat. Avantage à Marseille avec 23
victoires, 12 nuls et 11 défaites. Au Parc des Princes, le bilan
est
de 6 victoires, 8 nuls et 9 défaites pour l’OM.
AVANTAGE MARSEILLE : Malgré
tout, lors des cinq derniers déplacements de l'OM en championnat
au Parc, l'OM n'a perdu qu'une seule fois.
Paris SG 3e et Marseille 4e. Voila
bien longtemps que les deux équipes ne s'étaient pas retrouvées
aussi bien classées au moment de se rencontrer. C'est à nouveau
un somment du championnat que ce PSG-OM. Et il est bien difficile d'en
dégager un favori. Au jeu collectif des marseillais répondent
les individualités parisiennes. Au soutien du public parisien s'oppose
l'histoire récente des PSG-Marseille. Seule certitude, après
la belle semaine européenne que viennent de nous offrir les clubs
français, c'est un agréable parfum d'Europe qui plane au-dessus
de cette rencontre. Enfin...
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à cet article - Par Mickaël Caron
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