UEFA : Mauvaise
soirée pour les Français |
Lens s’est fait étriller
chez les modestes turcs de Gaziantepspor (3-0), Bordeaux s’est fait surprendre
à domicile par les Hearts of Midlothian (0-1). Auxerre a ramené
un honorable nul (0-0) d’Utrecht et enfin Sochaux a récolté
un superbe mais rageant nul également de Dortmund (2-2) !
Lens prend l’eau en Turquie
C’est avec une plus grande
sérénité que Lens abordait ce 2ème tour aller
de Coupe de l’Uefa en Turquie face à Gaziantepspor. 2 victoires
consécutives en championnat contre Lille et surtout au PSG ainsi
qu’une qualification en Coupe de la Ligue face à Lyon avait permis
aux hommes de Joel Muller de sortir la tête de l’eau après
un début de saison plutôt médiocre. Et voilà
donc que se profilait un affrontement exotique et plutôt piégeux
face à une équipe turque 6ème de son championnat et
méconnue en France. Pour ce premier affrontement turc dans l’histoire
européenne des lensois, Joel Muller alignait une équipe en
4-5-1 avec Itandje dans les buts, Bak et Song en charnière centrale
épaulés par Jabi à droite et Lachor sur le côté
gauche, un milieu très densifié avec Bouba Diop et Coridon
en récupérateurs et Moreira, Keita et Thomert de droite à
gauche en position plus offensive chargés d’alimenter une pointe.
En l’occurrence, c’est Dagui Bakari qui s’y colle. Les turcs de Gaziantepspor,
quant à eux, présentent leur équipe-type en 3-5-2
où évoluent 2 internationaux turcs, le gardien Omer et le
défenseur central Ibrahim, ainsi qu’un international Ghanéen,
l’ancien meneur de jeu d’Anderlecht, Sam Johnson.
Dans un stade Emil Coçak
plein comme un œuf, le début de match est très chaud pour
les lensois avec, dès la 6ème minute, Lazarov qui voit sa
frappe repoussée par le montant des buts d’Itandje puis un pénalty
à la 18ème minute que Johnson va tirer complètement
à côté des buts lensois. Le match s’équilibre
et les lensois commencent à se montrer dangereux notamment avec
coup sur coup deux grosses occasions. La première par Coridon qui
décoche une frappe en lucarne mais sortie par Omer et dans la minute
suivante, un duel perdu par Thomert devant un gardien turc aux mains chaudes.
Mais juste avant la mi-temps, Gaziantepspor va enfin ouvrir le score grâce
à Devran, auteur d’une frappe du droit déviée par
Jabi et qui prend Itandje à contre-pied (1-0, 43ème). En
seconde période, les lensois se découvrent et encaissent
un second but par le buteur tunisien Jaziri qui marque d’un beau tir en
pleine course (2-0, 58ème). Et ce n’est pas fini quand 5 minutes
plus tard, Lazarov place un tir imparable sur un centre venu de la droite
(3-0, 63ème). Et ce n’est pas une fin de match où les lensois
pousseront en vain pour marquer ce but important à l’extérieur
qui changera la donne : 3-0 au final pour Gaziantepspor.
Surprenante et lourde défaite
de Lens, tombé de haut en Turquie et qui s’est retrouvée
rapidement submergée par la vitesse des attaquants de Gaziantepspor
Lazarov et Jaziri intenables. La qualification s’annonce extrêmement
compromise avant même le retour à Bollaert.
Bordeaux rechute
Bordeaux se préparait
à disputer son 131ème match sur la scène continentale
(club français le plus capé) avec un moral tout neuf contre
les valeureux écossais des Hearts of Midlothian au stade Chaban-Delmas.
Michel Pavon, nouvel entraîneur des girondins à la place d’Elie
Baup, avait en effet réussi à déclencher ce fameux
choc psychologique grâce à une victoire 1-0 en championnat
le week-end dernier face à l’OM et une belle qualification en Coupe
de la Ligue à Strasbourg toujours sur le même score de 1-0.
Pour ce 2ème tour
aller, l’ambition des bordelais est claire selon le même Pavon :
« C’est une équipe aussi solidaire et combative que contre
Marseille qu’il faudra face à Heart. On doit acquérir une
certaine régularité dans les perfs pour démarrer une
série positive »
Les girondins se présentent
ainsi dans un 4-4-2 éprouvé avec Ramé dans les buts,
Jemmali, Pochettino, le revenant Alicarte et Basto en défense, 2
récupérateurs avec Jurietti et Eduardo Costa, les côtés
étant animés par Paulo Costa qui remplace Riera à
gauche et Feindouno à droite. Enfin, en attaque, le jeune Chamakh
devenu titulaire épaulait Darcheville. De leur côté
les Hearts of Midlothian partaient en quête d’un exploit en terre
girondine avec un schéma en 4-4-2 concocté par Craig Levine
et qui alignait notamment un français dans ses rangs, l’ancien Lillois
Valois en milieu offensif.
En première période,
les bordelais éprouvent beaucoup de difficultés à
se sortir de la toile d’araignée tendue par les écossais.
Malgré la bonne prestation d’Eduardo Costa et Jurietti et les efforts
louables de Chamakh en pointe, Bordeaux rejoint la pause sur un score vierge
décevant face à des ecossais étonnamment accrocheurs,
physiques dans le bon sens du terme et solidaires.
Le hold-up écossais
La seconde période
commence beaucoup mieux pour les girondins avec un siège en règle
des buts écossais défendus par Gordon. Et c’est Darcheville
qui s’illustre avec une frappe de mule rasant la transversale à
la 48ème, et un tir en forme de tacle qui s’écrase sur le
poteau à la 61ème. Ca chauffe mais ça ne rentre pas.
Les Hearts restent extrêmement attentifs en défense et vont
réussir un coup de maître. Sur un coup-franc remarquablement
tiré, McKenna place une tête que Ramé détourne
sur le poteau mais De Vries à l’affût parvient à pousser
le ballon au fond des filets (0-1, 78ème). Coup de massue sur la
tête des girondins. La fin de match sera tendue et les entrées
en jeu de Riera et Deivid n’y feront rien. Bordeaux s’incline sur sa pelouse
à la surprise générale et devra montrer un visage
beaucoup plus conquérant en Ecosse s'ils veulent se hisser au 3ème
tour
Auxerre préserve
ses chances
C’est à Utrecht, charmante
localité hollandaise située à 50 km d’Amsterdam, que
l’AJ Auxerre a posé ses valises afin de disputer son 73ème
match européen. Un déplacement qui n’a rien de bucolique
pourtant car même si le FC Utrecht n’a pas la réputation du
trio Ajax-PSV-Feyenoord, il est un habitué des joutes continentales
à l’entame de sa 17ème campagne européenne. Les auxerrois
se présentaient dans une composition d’équipe version «
matches à l’extérieur » avec le seul Djibril Cissé
en pointe et un milieu densifié avec Violeau et Tainio finalement
partant pour s’acquitter des tâches défensives puis Lachuer
sur l’aile droite, Kapo sur l’aile gauche et Kalou en meneur de jeu.
La défense Cool-Radet-Boumsong-Mexes-Perrier
Doumbé se chargeant de contrecarrer les assauts bataves. Utrecht
a quant à elle l’honneur d’évoluer dans son stade au nom
imprononçable, le Nieuw Gargenwaard pour prendre une option sur
la qualification avant le match retour à l’Abbé Deschamps.
L’avantage pour les auxerrois réside peut-être dans la crise
de confiance que traverse actuellement le club néerlandais flirtant
avec la zone de relégation dans son championnat.
Un cruel manque de réalisme
Au fil de la première
période les bourguignons font preuve de hargne, leur pressing très
haut gêne considérablement le bon déroulement des offensives
d’Utrecht. C’est Cissé qui va d’ailleurs se mettre en valeur à
la 31ème minute pour une déviation stoppée brillamment
par le gardien Ponk ou encore Kalou à la 38ème qui place
une tête puissante encore repoussée par le portier hollandais.
La mi-temps est sifflée sur ce bon 0-0 où les auxerrois ont
fait apprécier un collectif bien plus huilé que dernièrement.
Seul le réalisme est absent.
La 2ème mi-temps commence
sur le même rythme qu’avant la pause et Utrecht peut dire merci à
son gardien auteur de parades encore déterminantes devant Cissé
et Tainio à la 56ème et 57ème. Les auxerrois asphyxient
complètement le club hollandais tout heureux de voir la reprise
de Kapo étrangement seul dans les 6 mètres passer à
côté des buts de Ponk à la 71ème. Utrecht aura
toutefois la balle de match à la 85ème minute mais Van Der
Bergh, parvenu à s’infiltrer dans la surface auxerroise, verra sa
frappe du gauche bien repoussée par Cool. 0-0, score final. Les
auxerrois préservent toutes leurs chances en vue du match retour
mais on espère qu’ils n’auront pas à regretter les occasions
manquées ou sauvées par le gardien, c’est selon.
Sochaux tient le choc
Sochaux, en déplacement
au Westfalenstadion, se voit affronter l’adversaire le plus difficile des
clubs français avec les allemands du Borussia Dortmund, équipe
ô combien expérimentée et vainqueur notamment de la
ligue des champions en 1996. Les lionceaux sochaliens font donc figure
de petits poucets avec seulement 22 matches européens pour seul
palmarès avant cette rencontre. Guy Lacombe aligne une équipe
jeune et ambitieuse positionnée en 5-3-2 avec 2 latéraux,
Paisley à gauche et Matthieu à droite chargés d’annihiler
les centres vers Koller et une charnière centrale Diawara-Flachez-Monsoreau,
2 milieux récupérateurs Oruma et Pedretti, en position plus
offensive Matthieu et Oruma et les 2 flèches de l’attaque avec Frau
et Santos. Dortmund est pour sa part décimé par les blessures
de nombreux joueurs titulaires comme Frings, Amoroso, Rosicky, Metzelder,
Dédé ou en encore Madouni. Excusez du peu ! Mais attention,
une bête blessée n’en est que plus dangereuse. Pour info,
Mattias Sammer a choisi d’aligner Weidenfeller dans les buts, Une défense
à 4 avec Kehl, Reuter, Worns et Bergdolmo, 3 milieux : Niclas Jensen,
Juan Fernandez et Ricken pour 3 attaquants, Ewerthon, la tour haute de
2m02 Koller et l’inconnu Salvatore Gambino.
Sochaux crée la
sensation
Après un début
de match équilibré où les 2 équipes se neutralisent
au milieu de terrain, Sochaux va frapper un premier gros coup rapidement.
Pierre-Alain Frau voit Santos démarqué sur la droite de la
surface. Il lui adresse un amour de transversale, Santos contrôle
et décoche une frappe croisée très pure qui file dans
le petit filet de Weidenfeller (0-1, 12ème). Les allemands sont
sous le choc. Une dizaine de minutes plus tard, Oruma déboule en
contre, réalise un festival technique avec un double coup du sombrero
au milieu de terrain, lance Frau sur la droite qui s’en va battre pour
la 2ème fois le gardien allemand d’une frappe sèche en lucarne
(0-2, 26ème). Sochaux ne pouvait pas mieux entamer cette rencontre
et profite à fond de tous ses contres. Le public du Westfalenstadion
est médusé et préfère en rire quand Santos
manque l’immanquable à la 38ème minute. Sur cette action,
Frau décidément intenable, s’était infiltré
sur la gauche de la surface allemande, fixait Weidenfeller avant de centrer
en retrait pour Santos qui, seul devant les buts vides, faisait passer
la balle sous sa semelle. Weidenfeller, revenu de justesse sauvait ensuite
les siens. Sochaux est passé vraiment près de mener 3-0 à
Dortmund !!! Et malgré une frappe sur le poteau de Ricken à
la 42ème, la pause est sifflée sur ce score de 2-0 pour Sochaux
avec un Oruma impérial et un Frau intenable. Incroyable !
La bête blessée
se réveille
A croire que Mattias Sammer
a dû remonter sévèrement ses troupes à la pause,
mais Dortmund est méconnaissable au retour des vestiaires. Les allemands
poussent très très fort et contraignent les sochaliens à
défendre en permance. Et ce qui devait arriver arriva : tout seul
à 20 mètres des buts de Richert, le jeune Senesie qui venait
de remplacer Bergdolmo, tentait sa chance et plaçait une frappe
vicieuse qui trompait le gardien sochalien surpris par le rebond (1-2,
67ème). Sochaux souffre, s’accroche mais s’empêtre dans le
milieu de terrain de Dortmund revigoré par ce but. Et à un
quart d’heure de la fin du match, Kehl déborde sur l’aile, centre
pour le brésilien Ewerthon, complètement seul aux 6 mètres,
qui s’en va fusiller Richert à bout portant (2-2, 76ème).
La minute suivante, Boudarène s’échappe sur l’aile droite
et réalise un centre-tir qui va s’écraser sur la barre de
Weidenfeller ! Quel vrai match de coupe d’Europe ! Et c’est avec les tripes,
au courage que Sochaux est allé chercher ce très bon match
nul 2-2 à Dortmund. Tout reste possible pour la qualification même
si les lionceaux de Guy Lacombe peuvent rager d’avoir laissé filer
la victoire qui leur tendait les bras.
Pas de victoire française
donc sur ces matches aller. Les matches retour s’annoncent périlleux
!
Les autres résultats
Dans les autres résultats
marquants de cette journée Européenne :
Mis à part le faux
pas à domicile de Bordeaux face aux Hearts of Midlothian (0-1) et
la lourde défaite de Lens à Gaziantepspor (3-0), il faut
souligner la belle victoire des tchèques de Teplice, déjà
tombeurs de Kaiserslautern au tour précédent au Feyenoord
Rotterdam (0-2, buts de Dolezal et Rezek) et dans une moindre mesure le
coup de Dniepr qui s’impose au Dinamo Zagreb (0-2, buts de Venglinsky et
Maksymyuk). A noter la belle victoire de Barcelone aux Panionios d’Athènes
(3-0 avec notamment un but de Kluivert), le large succès de Parme
à Salzbourg (0-4, buts de Gilardino, Rossini, Nakata et Filippini),
Majorque s’impose au FC Copenhague (1-2), Liverpool ramène un nul
du Steaua Bucarest (1-1 avec un but de Djimi Traoré pour les reds)
ou encore Villareal vainqueur logique du Torpedo Moscou (2-0, doublé
de Riquelme, l’ex-banni barcelonais), le Spartak Moscou large vainqueur
du Dinamo Bucarest (4-0 avec un doublé de Pjanovic)
Newcastle est vainqueur
sur les terres du FC Bâle (2-3) avec un but de Laurent Robert à
la clé.
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à cet article - Par David Levy
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