La
venue à Vienne était attendue avec impatience par les supporters
marseillais. Le club d'Alain Perrin a réussi son pari en ramenant
une courte victoire (0-1), mais très importante.
Le retour en Coupe d'Europe
allait en effet passer l'équipe d'Alain Perrin au révélateur
: l'effectif actuel était-il si performant qu'annoncé ? Les
automatismes étaient-ils déjà suffisants pour une
telle compétition ? De même, Christophe Bouchet a rappelé
peu avant le match l'importance économique d'une qualification,
estimant les gains entre 12 et 18 millions d'euros - une enveloppe-bonus
bien pratique pour recruter avant fin août... Ce soir, l'OM jouait
donc gros.
Les équipes
La composition marseillaise
affichée d'entrée de jeu a pu en étonner certains,
puisqu'au désormais traditionnel tandem Drogba-Mido était
préférée l'association Sytchev-Mido, en raison d'une
douleur aux adducteurs ressentie par Drogba. Beye, malgré un dernier
match décevant en championnat, est titularisé d'entrée,
encadrant avec Hemdani une charnière centrale composée de
Van Buyten et de Meïté. Au milieu, Johansen joue aux côtés
de Célestini, derrière deux meneurs, Fernando et le désormais
incontestable Vachousek. Les marseillais adoptent donc une tactique plutôt
offensive - même à l'extérieur, ce qui ne sera pas
pour déplaire aux supporters qui ont fait le déplacement.
Côté autrichien,
on notera la titularisation de Verlaat en défense, et la mise en
place d'un milieu de terrain performant : avec Rudi, Janocko et Wagner
(capitaine), les autrichiens semblent bien pourvus pour alimenter en bons
ballons Gilewicz et... Dundee, sûrement le meilleur viennois de la
soirée.
Un début marseillais
tonitruant
Alain Perrin n'a pas dû
en croire ses yeux, puisqu'il n'a attendu que quatre petites minutes avant
de voir les siens mener au score face à Vienne. Un but splendide,
avec la manière. Suite à une splendide action Hemdani - Mido
- Fernandao, à une touche de balle, Sytchev s'échappe et
effectue un appel de balle limpide. Fernandao lui glisse un caviar dans
la profondeur, que l'international russe reprend instantanément
du gauche en enroulant subtilement sa frappe ; Mandl tend le bras en signe
de désespoir, mais la balle a déjà frappé les
filets.... But ! (4') Les joueurs autrichiens semblent perdus sur le
terrain, vaincus peut-être trop tôt. Les autrichiens mettront
dix minutes à se mettre dans le match, sur cette bonne frappe qui
frise avec la lucarne, heureusement stoppée par Runje, impeccable
dans sa sortie aérienne (9'). De même, Dundee tente sa chance
d'une bonne frappe (19') heureusement mal cadrée.
Des contres autrichiens
Après avoir marqué,
les olympiens continuent de diriger le jeu, offrant quelques belles actions
collectives. Malheureusement, des déchets techniques dans la dernière
action permettent aux autrichiens de lancer quelques contre-attaques dangereuses,
qui font transpirer tout le banc marseillais. Ainsi, une tête autrichienne
smashe rageusement le ballon dans la surface de réparation, propulsant
celui-ci sur... un avant-bras marseillais. L'arbitre ne siffle rien, mais
la tension est presque palpable tant la peur du penalty est tenace. Les
supporters viennois sifflent, mais le jeu continue. Les marseillais tentent
de se relancer, mais on sent déjà quelques signes de fatigue
et de déconcentration, comme ce coup-franc de Célestini,
(31') qui ne donne rien, ou cette passe d'Hemdani à Mido, dans la
profondeur (35'). L'égyptien semble encore un peu juste physiquement,
se faisant rattraper par la défense autrichienne. La fin de la première
mi-temps est plutôt animée puisque une faute de Van Buyten,
à 25 mètres des buts olympiens, amorce un coup-franc particulièrement
dangereux à la 44ème minute de jeu ; la frappe de Janocko
est redoutée, mais heureusement la balle finit dans le mur. Les
Marseillais repartent soulagés dans les vestiaires.
Des Marseillais désorganisés
à la reprise
La seconde période
commence plutôt mal pour les marseillais, qui affichent de bonnes
intentions mais semblent incapables de fournir un jeu propre. Les déchets
techniques se multiplient des deux côtés, et le jeu demeure
particulièrement brouillon. A la 54ème minute, l'OM obtient
un coup-franc intéressant ; Célestini et Mido discutent afin
d'élaborer une stratégie, et c'est finalement Mido qui s'élance
et tente sa chance. La frappe est complètement dévissée,
et s'envole dans les airs. Ce début de seconde période est
un cauchemar, puisque sur une contre-attaque Janocko s'infiltre dans la
défense, passe deux joueurs, crochète et frappe dans la foulée.
La frappe n'est pas cadrée - de peu - mais Van Buyten la détourne...
manquant de peu de marquer contre son camp ! Les supporters marseillais
en tremblent encore. Petite joie cependant : à l'étonnement
général, l'entraîneur autrichien fait sortir le principal
bourreau des olympiens, Janocko, remplacé par Kitzbichler, à
la 62ème minute de jeu. Tout n'est cependant pas fini pour les autrichiens,
puisque leurs contre-attaques mettent à mal la défense marseillaise,
comme sur cette frappe puissante de Vastic, à l'entrée de
la surface. La balle passe de peu au-dessus des cages phocéennes,
au grand soulagement de Runje. (63'). Mido tente de venger les siens d'un
tir rageur qui frôle la transversale (65') mais les marseillais n'ont
plus le même jus qu'en première période.
Le réveil de l'OM
: à l'assaut des cages adverses
Alain Perrin sent que ses
hommes sont fatigués, et décide de procéder à
deux changements : N'Diaye et Drogba remplacent Fernandao et Mido (68').
Pari réussi puisque les olympiens vont se relancer immédiatement
: Sytchev se lance dans une course folle, hérite du balon et frappe
puissamment du pointu ; Mandl stoppe toutefois le tir et remporte le duel
! (69') L'OM continue de pousser, comme sur ce bon coup-franc obtenu par
Célestini et tiré par Van Buyten. L'international belge déclenche
une lourde frappe, légèrement détournée par
le mur autrichien. Le ballon frôle les montants adverses. Sur le
corner qui s'ensuit, Beye manque de peu de marquer avec une tête
qui frôle la lucarne opposée. L'OM met le feu ! (75') Sur
l'action qui s'ensuit, Sytchev manque de lucidité : Drogba, totalement
oublié par la défense adverse, fait un appel désespéré
à Sytchev qui décide se tenter seul l'action. Mais devant
quatre défenseurs, il ne peut pas faire grand-chose et s'enferme
dans la défense... Le russe fera un signe au banc marseillais :
il est épuisé et a besoin d'être remplacé. Olembé
fait ainsi son entrée en jeu (82') Toute la fin du match, les supporters
marseillais, pourtant peu nombreux (476) mettent une ambiance de feu ;
on les entend même plus fort que les autrichiens... Sur une dernière
action autrichienne, les olympiens vont cependant trembler une dernière
fois. Un coup-franc est en effet sifflé à 24 mètres
des cages de Vedran. Le mur s'agite, et l'arbitre calme tout le monde dans
la surface ; on joue les arrêts de jeu, et une égalisation
mettrait les espoirs marseillais à néant. Vastic s'élance
alors, et décoche une frappe surpuissante qui frôle les buts
marseillais. La Canebière peut respirer : les retrouvailles avec
l'Europe ont rappelé de bons souvenirs.
Alain Perrin peut être
satisfait : lui qui visait le match nul repart avec un avantage non négligeable
avec ce match aller. Ce match a également permis de faire la bilan
de quelques joueurs : Sytchev confirme son statut d'espoir, Beye, sans
avoir sorti un grand match, a mieux tenu sa place, et Hemdani, très
sûr en défense, n'hésite pas à apporter le surnombre
en attaque. Quant à Vachousek, on peut presque parler de sans-faute...
De bonne augure avant d'affronter les Lensois en Championnat.
Fiche technique :
Ligue des champions - 3e
tour préliminaire - match aller
A Vienne (Ernst Happel Stadion):
Marseille contre l'Austria Vienne
Temps : lourd, puis
pluvieux
Terrain: excellent
Spectateurs: 28.000
Arbitre: M. Medina
Cantalejo (ESP)
Buts : Sychev (4')
Avertissements :
Marseille : Fernandao
(43), Van Buyten (90+2)
Les équipes:
Austria Vienne:
Mandl
Dospel, Afolabi, Verlaat,
Ratajczyk (Scharner, 51')
Vastic, Rudi, Wagner, Janocko
(Kitzbichler, 62')
Dundee, Gilewicz (Rushfeldt,
77')
Marseille:
Runje
Beye, Van Buyten, Meïté,
Hemdani
Johansen, Celestini, Vachousek,
Fernandao (Drogba, 68')
Sychev (Olembé, 82'),
Mido (Ndiaye, 68')
Par
Christophe Heil
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