Avec une ambiance
exceptionnelle et un Ronaldinho des grands soirs, le Paris-SG s'impose
largement devant l'OM (3-0). Paris en profite également pour prendre
provisoirement la tête du championnat. Analyse du match !
L'enjeu
Tout le monde connaît la grande
rivalité qui oppose Paris et Marseille depuis plusieurs décennies.
Pour la vingt-quatrième fois de l'histoire des deux clubs, le PSG
et l'OM s'opposent cette après-midi. La rencontre aura deux grands
buts : la suprématie nationale, en jeu à chaque rencontre
de ce type, et la tête du championnat (en attendant les matchs de
la soirée). C'est en effet la première fois depuis 1994 que
les deux équipes disputent les premières places en même
temps.
Paris (3ème) espère
donc continuer sur sa bonne lancée (11 points sur les 15 derniers
disponibles) et s'emparer d'une place de leader qu'il n'a plus connu depuis
la saison 2000-2001, avant de finir neuvième. Luis Fernandez compte
sur la solidité et le sérieux de son groupe pour empocher
trois points et se placer le mieux possible dans la course au titre. A
Marseille, on recherche la grandeur perdue depuis la saison 1998-1999 (2ème).
L'arrivée d'Alain Perrin au début de la saison va dans ce
sens et la rigueur de l'ancien troyen porte déjà ses fruits
puisque l'OM est quatrième à un point de Nice et reste sur
12 points pris lors de ses cinq dernières sorties. Cette saison,
une place européenne est l'objectif des phocéens.
L'enjeu pour les organisateurs est
lui moins sportif puisqu'il s'agit de contenir les supporters adverses
loin les uns des autres, afin d'éviter toutes échauffourées.
L'alcool est ainsi interdit aux environs du stade (600 mètres) et
le dispositif des forces de l'ordre est composé de plus de 2000
policiers ou CRS. Des petits soucis ont été remarqués
vers les 16h00, mais rien de dramatique.
Les équipes
Du côté des deux équipes,
on hésite entre l'offensive et la défensive. Le PSG devrait
cependant prendre le jeu à son compte et tenter de trouver des brèches
dans une défense de l'OM bien regroupée dans son camp.
Paulo César indisponible pendant
un mois, Luis Fernandez place Ogbèche en milieu gauche, devant une
défense à trois inédite, avec, autour du capitaine
Pochettino, Heinze et El-Karkouri. Cristobal occupe lui le couloir droit.
A la récupération, on retrouve le duo Déhu-Nyarko
placé devant la défense. Devant eux, les clefs du jeu francilien
sont remises au champion du monde Ronaldinho, placé juste à
côté de Fiorèse pour alimenter l'Argentin Cardetti.
Pour Marseille, Alain Perrin devrait
confirmer son 3-5-2, mais attendra sans doute la composition parisienne
pour donner ses consignes. On voit donc se profiler une défense
à trois éléments Ecker-Van Buyten-Meïte. Dans
les couloirs, Dos Santos reprend sa place à gauche, ainsi que le
brassard de capitaine. Sur la droite, Hemdani garde sa place. Dans le rôle
de piston entre la défense et l'attaque, Celestini alimentera ses
milieux offensifs Olembe à gauche, Johansen à droite et Fernandao
un peu en retrait de Sakho qui tentera de convertir les rares ballons exploitables.
Le match
Un début à sens
unique
Après quelques minutes d'observation,
les parisiens, maîtres du ballon, tentent de se montrer dangereux
par de longues relancées vers l'avant. Marseille, en difficulté
sur ces balles, concède des coup-francs. C'est ainsi que Ronaldinho
frappe depuis la droite sur la tête d'Heinze qui met la balle au-dessus
de Runje, un peu en retard (5'). Toujours de loin, les Parisiens tentent
de trouver des brèches, Fiorèse réussit à dévier
de la poitrine pour Cardetti, mais sa balle est trop longue et file dans
les bras du gardien croate (8'). Marseille tente de se libérer des
espaces par les mêmes longs ballons usités par leurs adversaires,
Heinze concède alors un corner et permet à Van Buyten de
devancer Letizi, mais le Belge ne peut cadrer sa tête. L'OM ne peut
cependant maîtriser les Parisiens très techniques au milieu.
Les fautes se multiplient alors. Ronaldinho peut prendre sa chance à
trente mètres et oblige Runje à s'y reprendre à deux
fois pour stopper le ballon, devant Cardetti à l'affût (14').
Une deuxième chance s'offre au Brésilien, quand Celestini
stoppe Ogbeche irrégulièrement sur le côté gauche
de la surface. On s'attend alors à un centre, mais Ronaldinho décide
de frapper le ballon fort devant le but. De peur de mettre le ballon au
fond, les défenseurs laissent passer, Cardetti aussi. Et, stupeur,
le cuir rentre dans les buts et frappe le petit filet droit marseillais.
(1-0;
16', Ronaldinho). Le Parc explose ! Le ballon est passé entre
les jambes de 2 ou 3 joueurs. Ce but récompense également
la domination parisienne et permet à Lui Fernandez d'emprunter une
petite samba à son protégé.
Ronaldinho fait le break
Après un quart d'heure de
jeu, l'OM est donc mené 1-0 par une équipe parisienne au
visage très offensif. Mais, un peu K-O après l'ouverture
du score, les Marseillais se laissent prendre en contre et permettent à
Ogbeche et Heinze de frapper de loin. Le Nigérien, du droit, n'inquiète
pas Runje par sa balle qui passe à gauche (17'), et l'Argentin,
sur son mauvais pied laisse le ballon filer sur la droite (24'). Quelques
instants plus tard, Ronaldinho, étincelant, lancé dans l'axe,
part à droite et centre sur la gauche pour Cardetti dont la tête
est trop faible et part en six mètres (27'). La domination francilienne
ne s'arrête pas là, Heinze profite d'une mauvaise relance
olympienne et tire, du gauche cette fois-ci, mais son ballon dévie
encore vers la droite (32'). Les Marseillais tentent de réagir,
mais Celestini est trop court sur le centre de Dos Santos et Hemdani, qui
reprend et centre, ne permet pas à Fernandao de cadrer sa tête
(35'). Incapables de se montrer réellement dangereux à cause
d'un Letizi en pleine forme, les olympiens se mettent en danger. Fiorèse,
sur le côté droit centre mollement malgré Meïte,
Runje va s'emparer du ballon quand Ogbeche surgit et est légèrement
accroché par le gardien. M. Poulat siffle un penalty très
généreux et offre à Ronaldinho la possibilité
de doubler la mise. Le Brésilien s'avance face à Runje et
le trompe en force sur la droite, le gardien étant pris à
contre-pied (2-0; 38', Ronaldinho). Le break est fait en faveur
des Parisiens bien plus dangereux que leurs homologues sudistes; et c'est
le doublé pour Ronaldinho qui fête dignement son retour au
Parc après sa blessure à Bastia. Malheureusement pour l'OM,
ce pénalty est très litigieux, Runje ne touche pas Ogbèche.
Des frappes et des mauvais gestes
On tente encore de se reprendre chez
les joueurs d'Alain Perrin. La pression offre un coup-franc à l'entrée
de la surface à Celestini, pour une faute d'El-Karkouri sur Fernandao.
L'ancien Troyen frappe le ballon au-dessus des cages de Letizi (44'). Juste
avant la mi-temps, les Marseillais se montrent encore à leur avantage
quand Dos Santos centre mais que Fernandao, passé devant Heinze,
ne peut cadrer sa tête (45'). Après la reprise, Cardetti et
Nyarko tentent leur chance de loin. Le premier, à vingt-cinq mètres,
envoie le cuir au-dessus (46'); le deuxième dévisse sa reprise
de volée du droit (50'). S'en suit une frappe de Célestini
qui envoie la balle au-dessus (51').
Ce sont toujours les Parisiens qui
dominent, mais leurs adversaires tentent plus souvent leur chance de loin.
C'est ainsi qu'Olembe, à la récéption d'un centre
de Sakho reprend de volée, mais la balle part au-dessus (53'). Les
occasions sont plutôt olympiennes, mais c'est bien Cardetti qui se
retrouve face à Runje, mais le Croate s'impose fermement d'un beau
tacle sur le ballon (60'). Superbe arrêt du Marseillais.
On assiste ensuite à deux
frappes d'Ogbeche, les deux partants au-dessus (62' et 63'). Entre temps,
Bakayoko, qui vient de rentrer, procure une belle occasion à Johansen,
qu'il sert après un beau raid. L'ancien Strasbourgeois frappe du
droit mais ne cadre pas, même si le petit filet n'est pas loin (62').
Olembe continue ensuite les offensives marseillaises en tentant la reprise
de volée, mais le cuir part au-dessus (68'). On regrettera les mauvais
gestes des supporters des deux équipes, sur les corners, où
les joueurs se sont vus lancer des bouts de métaux et des fruits.
Ronaldinho écope d'un pétard. Le match s'arrête quelques
minutes avant que Perrin demande aux supporters marseillais de se calmer.
Cardetti clôt la marque
Terriblement dangereux sur les contres,
les attaquants parisiens se délectent des espaces laissés
par les Marseillais. Ainsi, Fiorèse se retrouve face aux buts, mais
est repris in-extremis par Ecker (69'). Ensuite, Ronaldinho, lancé
par Pochettino frappe sur le gardien adverse, très bien sorti face
à lui (76'). Le troisième but était tout proche. Marseille
réagit une fois de plus de loin, sur coup-franc, grâce à
Ecker et son pied gauche, qui oblige Letizi à bien se coucher sur
sa gauche (79'). Cardetti, toujours aussi efficace, se retrouve ensuite
une fois de plus face à Runje, merveilleusement lancé par
Heinze. Après le rebond, l'ancien buteur de River Plate marque le
troisième but d'une tête, qui lobe tranquillement le gardien
(3-0;
76', Cardetti) ! Le Parc des Princes explose une nouvelle fois sur
le troisième but du match, l'Argentin inscrit son septième
but en L1 cette saison et rejoint au sommet du classement des buteurs Benjani
et Juninho.
Dans les tribunes, la joie explose
car Paris est bien loin de demeurer aussi inefficace en attaque que par
l'an passé. Voilà de quoi rassurer tout le monde. Marseille
n'a plus le coeur à l'ouvrage et semble attendre le coup de sifflet
final avec une certaine impatience. Le Parc chante "Allez Paris, Paris
est magique". Voilà un PSG que l'on aime voir jouer. Fernandez semble
littéralement transcendé par ce résultat. Décidément,
rien n'arrête la folie des supporters et la tribune Boulogne hisse
un drapeau bleu-blanc-rouge, au milieu d'une arc de triomphe de bon augure.
Il faudra toutefois disputer cinq minutes de temps supplémentaire.
Ronaldinho continue son festival et cherche la présence de Benachour,
en vue de réglages pour les prochaines rencontres. Dès qu'un
parisien touche le ballon, le Parc chante des holés. Mais il ne
faut rien enlever au mérite marseillais qui n'a pas fermé
le jeu et aura offert du bon spectacle. Paris décroche cette superbe
victoire et donne rendez-vous à ses futurs adversaires : le Parc
revit ses heures de gloire.
A retenir
Grâce à deux buts sur
coup de pied arrêtés par son champion du monde, Ronaldinho,
le PSG a vite pris le match en main. Pour ne plus le lacher. L'équipe
de Lui Fernandez s'empare ainsi provisoirement de la tête de la L1,
avant les matchs de la soirée. Pour Marseille, trop vite dominé,
le titre sera difficile à atteindre... mais une place en Coupe d'Europe
sera plus qu'envisageable après le retour de Franck leboeuf.
La feuille du match
Buts: Ronaldinho (16' et 38') et
Cardetti (76') pour le PSG
Arbitre: M. Poulat (France)
Terrain: bon
Temps: agréable
Avertissement(s): Pochettino (67'),
Llacer (86') pour le PSG; Johansen (60'), Meïte (86') et Bakayoko
(64') pour l'Olympique de Marseille
Les équipes:
PSG: Letizi; Heinze, Pochettino (cap),
El-Karkouri, Cristobal; Déhu, Nyarko (Llacer, 86'); Ogbeche (Potillon,
68'), Ronaldinho, Fiorèse (Benachour, 76'); Cardetti. Ent: L. Fernandez
Olympique de Marseille: Runje; Ecker,
Van Buyten, Meïte; Dos Santos (cap), Celestini, Hemdani (Belmadi,
76'); Olembe, Johansen; Fernandao (Chapuis, 67'), Sakho (Bakayoko, 61').
Par
Olivier Cothenet
Avec
la participation de VP et CA
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