L1 : de nombreux joueurs refusent de reprendre et créent la polémique !
Alors que de nombreux Français au chômage partiel devront bientôt reprendre le travail, beaucoup de joueurs de Ligue 1 refusent de retrouver les terrains à cause du risque sanitaire. De quoi lancer un débat animé.
Les résultats du sondage sont on ne peut plus clairs. La semaine dernière, l'UNFP, syndicat qui représente 94 % des joueurs professionnels en France, indiquait que trois-quarts du millier de sondés craignent de reprendre la saison.
Au-delà du risque de blessure après une longue période d'inactivité, ces acteurs, qui n'ont pas tous un intérêt sportif à arrêter l'exercice 2019-2020, estiment que les conditions sanitaires ne sont pas suffisantes pour envisager une reprise.
La polémique agace les joueurs
On parle d'un retour à l'entraînement à partir du 11 mai, date à laquelle commencera le déconfinement progressif, puis à la compétition en juin. C'est du moins le souhait de la Ligue de Football Professionnel, qui pense évidemment à la santé… financière de ses clubs. «Je trouve ça ahurissant ! C'est trop précipité» , s'est agacé le Nîmois Romain Philippoteaux, aussi choqué que Dimitri Liénard. «Nous ne sommes pas des cobayes» , a lâché le milieu de Strasbourg parmi les nombreux témoignages de joueurs inquiets.
Et pour cause, ces derniers constatent que leurs réticences créent la polémique depuis quelques jours. Comme le journaliste Pierre Ménès, qui les a qualifiés de «majorettes» avant de regretter le terme utilisé, beaucoup d'amateurs de foot ne comprennent pas leur position alors que de nombreux Français au chômage partiel devront bientôt reprendre le travail, qu'ils le veuillent ou non, malgré le risque sanitaire. Parmi nos 17 441 lecteurs sondés jusqu'à ce lundi en début de soirée, à l'image du Lillois José Fonte qui encourage ses homologues à rejouer (voir ici), vous êtes 65 % à penser que les joueurs devront reprendre comme tout le monde.
Des acteurs mieux protégés ?
«Ils me font marrer ces mecs, a réagi notre lecteur Habib Abdellatifi. Tout le monde va reprendre le taf, ils doivent reprendre aussi. Ils s'en foutent de la santé des clubs mais s'il y avait une loi qui disait que sans L1, pas de salaires, ils seraient les premiers à chercher des solutions.» Quant à leur santé, un autre lecteur Bruno Seigneuret comprend la crainte des athlètes, mais ne s'inquiète pas pour eux. «Si la reprise est actée, cela signifiera que des mesures drastiques seront prises : tests, suivi médical poussé… A se demander même s'ils ne seront pas mieux protégés» , s'est-il interrogé.
Mais pour le moment, ces mesures ne sont pas encore confirmées. Le gouvernement s'apprête à détailler son plan de déconfinement, ce qui explique sans doute pourquoi le protocole médical de la LFP reste incomplet. «On entend tout et son contraire sur le déconfinement. On est dans le flou» , regrette le Lyonnais Lucas Tousart, dans un discours tout à fait compréhensible. Après tout, les joueurs peuvent estimer que leur activité n'est pas indispensable à la société. Et qu'elle les met peut-être plus en danger par rapport à d'autres secteurs.
Le cas Junior Sambia
«Contrairement aux ouvriers que je respecte, au foot il y a des contacts, des échanges de transpiration, de crachats, des coups, donc des contacts et du monde autour même si les matchs sont à huis clos, souligne notre lecteur Hugo Harambat. De plus, jouer à haut niveau avec un masque me parait impossible.» Sans compter le risque autour des déplacements réalisés aux quatre coins du pays. N'oublions pas que certains se demandent encore si les matchs de Ligue des Champions Lyon-Juve (1-0) et Atalanta-Valence (4-1) n'ont pas accéléré la transmission du Covid-19 en février dernier. Ces hypothèses ne rassurent pas les joueurs, pas plus que la contamination du jeune Montpelliérain Junior Sambia (23 ans), sorti du coma.
«Nous sommes des êtres humains comme les autres, nous ne sommes ni Superman ni des robots» , s'est défendu l'Angevin Romain Thomas, dont le fils Malone est né le mois dernier. La famille, une raison de plus pour mettre la santé avant tout, et même avant leur terrible manque de foot. Eh oui, malgré les énormes salaires qui reviennent sans cesse dans les débats, les footeux sont comme tout le monde. Ils en ont marre de rester confinés et veulent reprendre dans les meilleures conditions. Et si leurs supérieurs leur ordonnent de s'exposer, eux aussi devront s'exécuter sous peine d'être sanctionnés.
Les rebelles risquent des sanctions
«Si les autorités sanitaires françaises estiment qu'il est possible de reprendre le jeu, le droit de retrait sera quasi impossible à défendre, prévient l'avocat au barreau de Paris Thierry Granturco, spécialisé dans le droit du sport, et contacté par Football.fr. Un joueur pourra toujours y prétendre mais son club pourra de son côté faire constater un abandon de poste.» Et donc le sanctionner, notamment au niveau du salaire, l'autre sujet sensible du moment…
Comprenez-vous que les joueurs refusent de reprendre ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …
