L1 : nouveau bug, montre déclenchée manuellement, GoalControl convoqué par la LFP... La goal-line technology fait polémique
Après le couac de la goal-line technology lors de Troyes-Amiens (1-0) samedi, la LFP a convoqué GoalControl pour obtenir des explications sur plusieurs bugs recensés. Ancienne employée de la société, Suzana Castaignede n'est pas étonnée par les problèmes d'un système qu'elle ne juge pas fiable.
Particulièrement pointés du doigt ces dernières semaines, les arbitres doivent en plus composer avec les caprices de la technologie. Car la goal-line technology, elle aussi, peut se tromper.
Samedi, lors de Troyes-Amiens (1-0), la montre de M. Letexier a vibré alors que le ballon n'avait pas franchi la ligne de but sur un tir du Troyen Suk Hyun-jun, les images de la goal-line technology confirmant cette impression. Il s'en est suivi un suspense de plusieurs minutes avant l'annulation du but.
La LFP n'a pas apprécié...
Si M. Letexier a bien géré la situation, en prenant la bonne décision, ce nouveau couac fait forcément débat après l'adoption jeudi du recours à l'arbitrage vidéo à partir de la saison prochaine. La goal-line technology et le VAR (Video Assistant Referee) sont deux dispositifs différents, mais il ne s'agit pas d'une bonne publicité pour l'assistance technologique dans le football. D'ailleurs, la Ligue de football professionnel (LFP) n'a pas du tout apprécié.
Le directeur exécutif de la Ligue, Didier Quillot, a convoqué la société qui gère le dispositif, GoalControl, pour obtenir des explications. «En fonction des explications qu'ils nous donneront, on avisera en associant à notre réflexion la direction technique de l'arbitrage» , annonce Quillot dans les colonnes de L'Equipe, qui a recensé huit bugs depuis septembre 2016.
GoalControl sous pression
La LFP peut-elle mettre fin à cette collaboration ? Pas dès janvier. Un changement de prestataire ne peut se faire aussi rapidement puisqu'il faudrait retirer les dispositifs (14 caméras) dans tous les stades et valider le nouveau protocole. Cela demande du temps et de l'argent. Rien ne dit en revanche que la Ligue ne décidera pas de rompre l'été prochain le contrat qui la lie à GoalControl jusqu'en 2019.
La prochaine réunion sonnera peut-être comme un dernier avertissement pour la firme allemande, rémunérée 2 millions d'euros par an. Il est prévu que GoalControl mette en place un système censé être plus performant pour la phase retour. Il n'y aura pas le droit à l'erreur pour la société qui a géré la goal-line technology à la Coupe du monde 2014. Surtout qu'elle est candidate pour le prochain Mondial 2018 et ne peut se permettre de nouveaux bugs.
La montre déclenchée manuellement ?
Cependant, une ex-employée de GoalControl, Suzana Castaignede, n'est pas surprise. «Pas du tout, car je sais bien qu'il n'est pas fiable. Quand j'y travaillais, il y avait déjà des bugs mais on faisait des pieds et des mains pour que ça ne se voie pas» , lâche-t-elle à L'Equipe. Licenciée l'été dernier, elle avait révélé des failles du système à la presse et s'étonne du manque de réactivité de la Ligue.
«En août, j'ai eu longuement M.(Arnaud) Rougé (le directeur des activités sportives à la LFP) au téléphone, puis par mail, confie-t-elle. J'ai révélé à ce moment-là que les opérateurs de GoalControl déclenchaient parfois manuellement la vibration des montres des arbitres, ce qui est complètement contraire aux recommandations de la FIFA sur la goal-line technology.»
Le système est «devenu moins performant»
«Par exemple, l'opérateur présent à Troyes s'est peut-être un peu affolé samedi soir...» , lance Suzana Castaignede, laissant entendre que la vibration de la montre était toujours déclenchée manuellement malgré ses révélations. «De plus, je crois que le système utilisé par GoalControl est devenu moins performant ces derniers mois parce qu'ils ont essayé de l'améliorer, mais au final ça n'a fait que le fragiliser» , poursuit-elle.
Mais alors pourquoi la LFP n'a-t-elle pas réagi plus tôt ? Et pourquoi n'a-t-elle plus répondu à Suzana Castaignede qui était prête à envoyer des preuves l'été dernier ? «Je pense que la LFP ne voulait pas perdre la face vis-à-vis des Ligues qui n'avaient pas choisi GoalControl comme prestataire» , pense-t-elle. La Premier League, la Bundesliga et la Serie A ont choisi Hawk-Eye pour gérer la goal-line technology, la Ligue ne voulait donc peut-être pas admettre qu'elle avait pu faire le mauvais choix. Ce sera peut-être le cas l'été prochain.
Que vous inspire ce bug de la goal-line ? Et les révélations sur les failles du système ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Ajouter un commentaire» ...
