La 31e journée de Ligue 1 ne laisse guère planer le doute quant à la force de conviction des Gones. Ils laminent les pauvres sochaliens (0-4). Solide leader, Lyon prend deux points à Bordeaux, tenu en échec par de courageux Troyens (1-1). Ces derniers restent méfiants d'Ajaccio qui pousse Monaco à bout (1-0). Retrouvez le «Tour des Stades» de Maxifoot, avec les principales réactions et buteurs !

La 31e journée en un clin d'oeil

Lors de l'ouverture de la 31e journée de Ligue 1, les Manceaux manquaient l'occasion de s'accrocher très sérieusement aux premières places (8e avec 46 Pts). Même les supporteurs des Canaris n'osaient espérer le point du match nul, contre une formation très efficace et solide (0-0). Nantes (14e avec 37 Pts) suit son petit bonhomme de chemin vers le maintien, sans plus rien espérer d'autre de cette édition. Du coup, l'excellente opération prend le chemin des voisins bretons, à savoir les Rennais (6e avec 47 Pts). A Metz, ils enchaînent sur une cinquième victoire (0-1). Pas toutefois de quoi inquiéter les Girondins (2e avec 57 Pts) qui se contentent d'un petit point à Troyes (1-1). Pour autant, les hommes de Ricardo demeurent invaincus depuis deux mois et occupent la première place lors des matches retours, comme le rappelle Gérard Houllier. Lyon (1er avec 68 Pts) cherche le gain du titre parfait et va s'imposer royalement à Sochaux (0-4). Les Lionceaux (16e avec 33 Pts) subissent un deuxième très large revers consécutif, après celui de Monaco.

De là à s'inquiéter du maintien, pas si sûr ! Puisque dans le même temps, Metz a donc retrouvé sa place de lanterne rouge (23 Pts). Le chassé croisé entre les trois derniers se poursuit, avec la victoire d'Ajaccio contre Monaco (1-0). Les Corses (18e avec 24 Pts) reviennent menacer Troyes (17e avec 29 Pts). Il y a fort à parier que la lutte s'intensifiera lors des prochaines journées. Troyes risque bien de profiter de ces contrecoups alternés des trois derniers. Mais Strasbourg (19e avec 23 Pts) doit encore disputer sa rencontre contre les Verts. Un mot pour terminer, sur l'affiche qui opposait les prochains finalistes de la Coupe de la Ligue. Dans un climat des plus délicats, Nice (10e avec 43 Pts) passe devant Nancy (11 e avec 41 Pts), suite à sa courte victoire (1-0). Six équipes semblent se battre encore pour l'accession à l'Europe. Le bilan reste mitigé, avec seulement onze buts inscrits. Trois nul, deux victoires à domicile et idem à l'extérieur !

Maîtrise partagée (Toulouse 1-1 Lens)

Les Sang et Or ne parviennent pas à s'imposer au Stadium, de manière à talonner sérieusement les places européennes. Le partage des points reste un bon résultat, malgré la déception et les inquiétudes de l'entraîneur Francis Gillot. «On ne joue qu'une mi-temps. Sur le but, il y a auparavant trois erreurs successives qui s'enchaînent. On refait la même erreur qu'il y a un an contre Lille. C'est ce qui m'inquiète le plus. On se contente de ce point. Mais on ne pouvait pas espérer plus à l'extérieur, en ne jouant qu'une moitié de match. Un point n'est pas si mal, mais il nous faudra confirmer la prochaine fois.» Lacourt se montrait le premier dangereux, avec une tentative qui obligeait Douchez à un arrêt délicat (4'). Les deux formations exprimaient leur volonté respective de construire le jeu. Les Toulousains en tiraient profit en premier. Suite à un corner de Batlles, Arribagé ouvrait le score. L'arbitre refusait le but, pour une faute sur Coulibaly (19'). Plus dominateurs, les Pitchouns provoquaient les erreurs défensives. Battus par Batlles, Hilton et Itandje voyait le toulousain s'offrir le chemin des buts. Demont intervenait de la main. L'obtention du penalty se voyait une juste récompense. Moreira échouait, sur le plongeon bien inspiré d'Itandje. Mais Mansaré suivait et concrétisait cette période intense dans la surface lensoise (1-0, 28'). Les Sang et Or se relançaient aussitôt, avec une belle combinaison entre Jussiê et Assou-Ekoto qui échouait de peu (30'). La réaction lensoise paraissait bien insuffisante, à la vue des multiples occasions toulousaines. Taïder (très actif) manquait le break par deux fois. Dès la reprise, les Lensois se montraient bien plus audacieux et percutants. Frau profitait finalement d'une ouverture de Thomert pour devancer Douchez et égaliser logiquement (1-1, 67'). Cette rencontre s'achevait sur un score de parité, en grande partie justifié, même si les deux formations pouvaient escompter s'imposer.

Score final : 1-1
Buts : Mansaré (28') / Frau (67')

Les Aubois mordent le ballons (Troyes 1-1 Bordeaux)

Du côté de la Gironde, une relative fureur risque de gronder, car les Bordelais n'ont pas réussi à accrocher les trois points en déplacement à Troyes. Il suffit de reprendre les propos de l'entraîneur Ricardo pour comprendre. «Un point, dans un match où nous sommes dominés, où le milieu de terrain ne maîtrise pas le jeu, c'est pas si mal. Quand le milieu de terrain ne marche pas, alors rien ne va. Il faut gagner plus de ballons et avoir moins de déchets techniques.» Il convient de reconnaître qu'effectivement, les Troyens ont très bien préparé la rencontre. Ils ont affiché d'emblée un jeu des plus audacieux, très vif et à une touche de balle. De quoi déconcerter les Bordelais qui souffraient, à l'image de l'intervention difficile de Ramé sur la tête de Jaziri, puis une frappe de Nivet (10'). Contre toute attente, les Bordelais ouvraient le score, grâce au réalisme et à la technique de l'attaquant Darcheville. Dos au but, il prenait le meilleur sur Boucansaud, avant de s'imposer à bout portant sur Le Crom (0-1, 31'). Il s'agissait là de la seule véritable occasion des Bordelais. Nullement décontenancés, les Troyens parvenaient à égaliser avant la pause, par l'intermédiaire de Nivet. Il profitait d'un service de Montero, pour ajuster une belle frappe croisée (1-1, 43'). Les Troyens poursuivaient la suite de la rencontre avec la même volonté de s'imposer. La transversale sauvait Ramé, sur une tentative de Nivet à l'heure de jeu. Les contres bordelais ne suffisaient pas pour prendre au dépourvu les hommes de Furlan. Ce dernier ne s'avoue pas satisfait de ce résultat. «Les joueurs méritent beaucoup mieux ce soir. Le résultat ne me satisfait pas, mais la prestation des joueurs, oui. Le constat est là, par rapport au nombre d'occasions que nous avons eu. Pour une équipe qui ne gagne pas depuis deux mois, elle a du coeur, de l'audace et elle met de la volonté dans la gestion du match. Les Troyens n'ont pas perdu leur football. Nous avons les compétentes et certainement pas les jambes qui tremblent. Il y a forcément de l'espoir.»

Score final 1-1
Buts : Nivet (43') / Darcheville (31')

Affaire à suivre (Nice 1-0 Nancy)

De cette rencontre, on se contentera de retenir que les Aiglons s'imposent. Le reste n'est qu'une affaire à suivre, puisque de nombreux incidents ont émaillé la rencontre. A tel point que l'entraîneur niçois s'en trouvait furieux lors de son point presse. Antonetti déclarait «qu'à force de toujours dire à un moment donné, les torts sont partagés, on se voile la face. Car celui qui commence, c'est lui qui doit assumer et qui a tort. Franchement, regardez les images ! A un moment il faut dire les choses. Protégez les joueurs ! Je me fous de ce qui c'est passé il y a un, deux ou trois ans. Il faut tout dire, dire tout ! Je suis furieux ce soir. Je suis très content quand on fait vingt passes. Nous on essaye de jouer au football. On a deux styles opposés avec Nancy. Qu'on ne vienne pas me dire autre chose. Voilà !» La tension règne donc du côté du Stade du Ray. Car des incidents condamnables ont vu le jour, avec une multitude d'explications musclées entre joueurs. André Luiz Silva en payait le prix, avec un double carton jaune en première période. Nancy terminerait à dix contre onze (45'). Pour la petite histoire, Koné inscrivait son cinquième but de la saison. Il profitait d'une ouverture d'Echouafni, prolongée par Vahirua, pour offrir la victoire aux Aiglons (1-0, 56'). Du côté de l'entraîneur nancéien, Pablo Correa, on ne cherche pas la polémique. «Personnellement, je n'ai de compte à régler avec personne. Je ne cherche pas à me projeter sur la finale. Il reste des matches à jouer d'ici là. Je retiens la défaite. Et attention, car nous ne sommes pas une équipe de voyous et on avait un match à jouer, c'est tout.» Les deux formations qui se suivent au classement, se retrouveront au stade de France. Elles se livreront à un duel que tous les amoureux du ballons rond espèrent plus sportif et fair-play, lors de la finale de la Coupe de la Ligue. L'Europe en jeu !

Score final 1-0
But : Koné (56')

Toujours en force ! (Sochaux 0-4 Lyon)

Les Lionceaux se souviendront très longtemps de cette partie de la saison. Ils encaissent, coup sur coup, deux sévères défaites, avec une défense très perméable, face à la vivacité des Gones. Les attaquants lyonnais connaissent une période de réussite qui en devient intenable pour leurs adversaires, voire outrageante. Tant mieux pour le spectacle et pour les Gones qui se rapprochent de leur principal objectif de la saison. Si Müller et Carew échouaient d'un cheveu lors des premières incursions dangereuses dans la surface de Richert, Wiltord, pour sa part, concrétisait une belle échappée en solitaire sur le flanc droit. Il trouvait le chemin des filets, d'une fine frappe croisée dans un angle fermé (0-1, 27'). Excellent lors de toute la rencontre, il se montrait intenable et donnait le tournis à la défense doubiste. Dosic marquait contre son camp, suite à une frappe de Pedretti juste avant la pause (0-2, 45'). A la reprise, on retrouvait cet endiablé de Wiltord, intrépide, qui venait battre de la tête le remplaçant de Richert (blessé) (0-3, 53'). Et qui venait clore le festival des Champions de France ? Perdu ! il ne s'agit pas de Juninho qui se contente d'ajuster un coup franc toujours aussi précis, mais repoussé par le portier sochalien. Malouda profitait de l'aubaine, pour suivre efficacement (0-4, 58'). Pour Bijotat, entraîneur malheureux du soir, il n'y a pas photo à l'arrivée. «Il y a eu beaucoup trop d'indiscipline dans le jeu de notre part. Qui plus est, il y a eu des exploits individuels de la part des Lyonnais. On a manqué de culture tactique et contre les grosses écuries cela ne pardonne pas. Ce soir, je pense qu'il y a des joueurs qui ne sont pas plus fatigués que cela.» Et dans le camp adverse, Gérard Houllier laisse parler son souci de la perfection et du travail. «On n'est pas parfait vous savez. Il y a des joueurs qui ne sont qu'à 70% d'eux-mêmes. En tous les cas, c'est satisfaisant. On est bigrement efficaces, même si on n'est pas une équipe spectaculaire. On ne regarde pas derrière. Bordeaux reste impressionnant et occupe la première place depuis le mois de janvier et moi je vise aussi la première place lors des matches retours.» Bordeaux n'a qu'à bien se tenir, s'il veut empêcher les Gones de réaliser ce défi.

Score final 0-4
Buts : Wiltord (27' et 53'), Dosic (45'c.s.c), Malouda (58')

Encore au tapis (Ajaccio 1-0 Monaco)

Les Corses aiment les grosses écuries du Championnat. La venue de Monaco a permis de préserver les espoirs de maintien, avec une courte victoire méritée et principalement très courageuse. Un constat qui s'observait dès les premières minutes, lorsque Chevanton échouait face à Porato, dont la sortie se voulait impeccable (4'). Encouragés par ce début très sérieux, les Corses prenaient l'avantage, suite à une grosse bévue de Roma. Il ne contrôlait pas un plat du bien de N'Diaye qui n'en demandait pas tant (1-0, 12'). Le score n'évoluerait plus jusqu'à la fin de cette rencontre, plutôt ouverte, avec un grand nombre de phases de jeu offensive bien construites. Ajaccio a réussi à tenir sa position jusqu'au bout. En fin de rencontre, chaque équipe manquait le tournant du match. N'Diaye échouait sur Roma, tandis que Porato interceptait une magistrale frappe tendue de Maicon. Pour Guidolin, le constat se révèle tout simple. «L'équipe a manqué de précision dans la dernière passe. Il faut savoir se montrer plus décisif. On ne peut pas s'appuyer que sur l'état d'esprit. Il nous faut aussi plus de discipline.»

Score final 1-0
But : N'Diaye (12')

Les Bretons à la fête (Metz 0-1 Rennes)

Quel paradoxe breton ! Il y a peu, les Rennais subissaient une série de cinq revers consécutifs. Voilà qu'ils enchaînent sur un cinquième succès qui les replace très fort dans la course à l'Europe (5e). Qui plus est, la victoire en terre lorraine n'était plus arrivée depuis plus de trente ans. Dans le camp adverse, on n'a pas le coeur à la fête. Les espoirs de maintien s'amenuisent à nouveau. Pourtant, la rencontre avait bien débuté. Isaksson devait intervenir en force sur la tête de Meniri (1'). Puis Obraniak et Medjani venait eux aussi s'approcher dangereusement de la cage bretonne. Bourillon sauvait même sur sa ligne, une tentative de Youla (25'). Passé ce tourbillon de folie, les Rennais se montraient plus réalistes. Sur la seule véritable occasion, Gourcuff exploitait à merveille le centre d'Utaka. Il ouvrait le score de la tête, entre deux défenseurs messins (0-1, 27'). Wimbée devait même se méfier à deux nouvelles reprises d'Utaka, très virulent. En seconde période, Metz aurait pu égaliser, sans l'aide du poteau qui repoussait la tête de Borbiconi. La défense rennaise ne semblait pas au mieux, pourtant elle tenait bon jusqu'au coup de sifflet final. Quant aux messins et à leur entraîneur, bien dépité, la soirée s'achevait bien mal. Meniri, venu porter main forte à ses coéquipiers en attaque, se voyait désigné le chemin des vestiaires dans les ultimes secondes de jeu.

Score final 0-1
But : Gourcuff (27')

Trois rencontres restent à disputer, dont la venue très attendue de Lille à Marseille. Les Lillois comptent quatre points d'avance sur les Phocéens. Dans le même temps, Auxerre se rend au Parc des Princes, pour tenter de conforter sa quatrième place du général, voire espérer le revers de Lille. A suivre avec Maxifoot !