L'Olympique Lyonnais a mangé du tigre. Toulouse subit la loi des Gones à domicile, au cours d'un match qualifié de plein par Paul Le Guen (4-0). Les Lyonnais carburent à plein régime. A ce rythme, rien ne semble devoir obstruer leur course au titre. Retour sur cette performance éclatante avec Maxifoot !

Les enjeux de la rencontre

Lyon a concédé deux points à Furiani en milieu de semaine. De quoi raviver une petite lueur d'espoir du côté des prétendants au titre qui veulent continuer d'y croire. Monaco qui compte un match en moins, accumule les victoires. Marseille réalise le plein à l'extérieur. Quant aux Lillois, les seuls à avoir battu le Champion de France, ils accusent un peu le coup depuis trois rencontres. Sochaux vient juste de s'octroyer un point dans le Nord. Une précieuse information qui a de quoi donner du baume au coeur à ces Lyonnais. Toulouse occupe une très belle septième place au classement et compte ce soir sur le retour de Dalmat. Défaits par Marseille et Ajaccio, mais vaillants contre le PSG, les Toulousains peuvent espérer le résultat nul. Une troisième défaite consécutive aurait mauvaise presse. Mais Le Guen affiche une équipe à vocation offensive, percutante, qui va chercher le pressing. Nilmar et Bergougnoux sont associés. Place aux jeunes ! Les intentions se veulent claires et nettes. Les Gones ne sont pas prêts à perdre des couleurs.

Les temps forts

- La partie démarre à peine que les Gones ouvrent le score, par l'intermédiaire de Juninho. Il laisse parler son pied magique d'un coup franc magistral de trente mètres. Parfaitement enroulé, il fait mouche et cueille Revault à froid qui ne peut qu'effleurer le ballon (1-0, Juninho, 2').

- La partie tarde ensuite à trouver son rythme. Toulouse peine mais les Lyonnais ne tuent pas la rencontre. On approche de la demi-heure de jeu.

- Revault effectue une jolie parade pour repousser un tir cadré de Bergougnoux (30').

- Deux minutes plus tard, Revault doit encore intervenir avec classe. Il repousse des deux poings un coup franc de Juninho, quasi similaire à celui qu'il a marqué en début de rencontre (32').

- Juste avant la pause, Lyon réalise le break consécutivement à une erreur d'Emana. Il cherche son gardien pour écarter le danger. Malouda, hors de sa vue, surgit et vient prendre le meilleur sur le portier toulousain qui ne pouvait pas agir autrement (2-0, Malouda, 45'). Lyon prend le large à la mi-temps.

- Dalmat lance Moreira qui s'infiltre dans la surface, mais il ne peut ajuster correctement sa tentative (50').

- Juninho remet le couvert ! Le Brésilien enroule à nouveau parfaitement un coup franc des vingt mètres (3-0, Juninho, 52'). Il réalise son second doublé de la saison.

- Lyon poursuit sur sa lancée. Bergougnoux s'y prend à deux fois pour venir inscrire le quatrième but lyonnais. Il vient slalomer dans la défense toulousaine, avant d'ajuster un tir croisé du pied gauche (4-0, Bergougnoux, 56').

- Revault évite le cinquième but, en intervenant royalement sur une puissante tête de Diarra (60').

- Nilmar se montre à son tour percutant et vient trouver le poteau toulousain dans le dernier quart d'heure. Les joueurs de la ville Rose sont à la peine.

- Lyon s'impose logiquement à la vue d'une seconde période totalement maîtrisée. Toulouse n'a tenu qu'une mi-temps et encore !

La prestation de Lyon

Cet olympique Lyonnais-là ne connaît visiblement pas les affres de la pression. Les Gones semblent jouer totalement libérés, avec une énorme conviction. Réalistes, puissants, efficaces, reluisants, impressionnants et convaincants, les qualificatifs ne manquent pas pour souligner la performance des hommes de Paul Le Guen. Pourtant, l'adversaire avait de quoi argumenter sur le terrain, très sincèrement. Mais en l'espace de deux minutes, les Lyonnais avaient déjà réduit les Toulousains à arborer les seconds rôles. Exactement ce que le PSG n'avait pas su faire, grâce à la parade miracle de Revault. Contre un Juninho en pleine confiance, le portier toulousain n'a pas vécu le même scénario. Le Brésilien réalise un véritable festival, avec cette fameuse première frappe lourde sous la transversale, dès l'entame du match. Il réalise ensuite le doublé, en concrétisant son dix-septième coup franc sous les couleurs de l'OL. Il s'en fallait d'un cheveu pour qu'il ne réalise le coup du chapeau. En tous les cas, le voilà qui revient fort dans le cadre du classement des buteurs, avec neuf réalisations. Coup de chapeau également au jeune Bergougnoux qui concrétise les espoirs portés sur ses épaules. Avec maestria, il signe l'ultime but de la rencontre. Quant à Diarra, il arrive à se montrer toujours très efficace. Abidal a également été très présent. Malouda a su se montrer opportuniste. Nilmar n'a pas manqué de laisser parler la fougue de sa jeunesse. Finalement, le plus simple consiste à souligner la force du collectif lyonnais, qui évidemment s'appuie sur son arme secrète brésilienne.

La prestation de Toulouse

Qu'on ne vienne pas s'y tromper ! Les Toulousains méritent amplement la place qu'ils occupent actuellement au classement. Les rencontres contres des équipes aussi bien rodées et efficaces que Lyon, Marseille ou encore Monaco, se veulent logiquement bien plus délicates à aborder et à maîtriser que la plupart. Il suffit d'un éclair de génie d'un homme tel que Juninho pour vite réduire les espoirs de bien figurer à néant. Encore convient-il de relativiser. Car lors de la première période et malgré deux buts encaissés, les Toulousains ont su serrer le jeu. Sans une grossière erreur d'Emana et un mauvais placement de Revault sur sa ligne lors du coup franc, Toulouse pouvait espérer contenir les Lyonnais. Ils savent le faire, à l'image de l'an dernier. Il se trouve juste qu'en cours de deuxième période, Toulouse a plié sous le poids de la vitesse de percussion et le réalisme de son adversaire. Les automatismes s'en sont ressentis. Les Toulousains ont douté et progressivement se sont laissés glissés vers un rôle de figurant, à l'image de Moreira qui a beaucoup trop couru dans le vide. Ce groupe dispose néanmoins de très bonnes individualités. Vu les arrêts de grande classe de Revault, on songe évidemment que ce Toulouse-là, mérite amplement son sort actuel. Habituellement solides en défense, les Toulousains craquent légèrement. Mais ils ont les moyens et le mental suffisant pour hisser encore leur niveau de jeu à l'avenir et se relancer.

Avec 52 points, les Gones peuvent voir venir sereinement les prochaines échéances. La rencontre choc contre Monaco, dans quinze jours, augure d'un sacré spectacle. En cas de victoire lyonnaise, on imagine mal les Monégasques pouvoir espérer rejoindre la tête. La situation s'inverse en comparaison à celle de la saison passée. Lyon parvenait finalement à redresser la barre lors des ultimes journées. Quant aux Toulousains (7e avec 35 Pts), ils accueilleront Bordeaux (8e avec 32 Pts), dans ce qui s'annonce un derby prometteur pour confirmer une place dans le haut du tableau. En attendant, les deux formations se retrouveront pour disputer une revanche, lors de la Coupe de France.

Les réactions :

Le Guen (Entraîneur de Lyon) : «On a livré un match plein. Cela fait du bien au classement, au moral. C'est une soirée profitable. On termine bien la semaine, après ce match nul contre Bastia en milieu de semaine. On est satisfait.»

Govou (Capitaine des Gones) : «On voulait trois points avec la manière. On est bien rentré dans le match et on a retrouvé notre esprit collectif. C'est bon pour le moral.»

Revault (Portier de Toulouse) : «Le niveau n'était pas le même. Perdre à Lyon n'est pas non plus une grande déception. Le plus inquiétant reste d'encaisser sept buts en deux rencontres.»

Lyon 4-0 Toulouse (2-0)
Stade de Gerland / Spectateurs 37 000 environ
Arbitre : M. Piccirillo
Buts : Juninho (2' et 53'), Malouda (47'), Bergougnoux (57')
Avertissements : Essien (5') / Moreira (5'), Cardy (35'), Ebondo (46')

Les équipes :

Lyon : Coupet, Réveillère, Essien, Cris, Abidal, Diarra, Juninho (Clément, 74'), Govou (cap), Bergougnoux (Wiltord, 63'), Nilmar, Malouda (Frau, 70').

Toulouse : Revault (cap), Ebondo (Bedimo, 71'), Arribagé, Aubey, Congré, Dieuze, Taïder, Emana, Cardy (Giresse, 78'), Dalmat (Psaume, 63'), Moreira.