Mardi, la France aura beaucoup à perdre de son déplacement périlleux en Bosnie. La sélection bosniaque n'a jamais disputé la moindre phase finale, à l'Euro ou en Coupe du monde, mais s'appuie actuellement sur une génération extrêmement talentueuse, que présente un de ses plus illustres représentants, l'actuel sélectionneur Safet Susic.

Edin Dzeko, l'arme fatale de la Bosnie

Dans les colonnes de L'Equipe, Safet Susic, récemment désigné meilleur joueur de l'histoire du PSG, décrit la colonne vertébrale de son équipe. A la base de son bloc, aussi joueur que compact, le Montpelliérain Emir Spahic. « C'est mon bras droit, un vrai capitaine. En plus d'être un excellent joueur, c'est quelqu'un qui parle énormément, qui est au courant de tout ce qui se passe et qui m'aide énormément. Il fait partie des meilleurs défenseurs d'Europe. Il est très fort techniquement, il défend très bien, c'est presque impossible de lui prendre un ballon de la tête... Je me demande vraiment comment je ferais si un jour je devais me passer de lui.»

Deux créateurs de génie

Le technicien de 55 ans dispose également de deux numéro 10 de génie, à la qualité de passe exceptionnelle : le Lyonnais Miralem Pjanic, et le joueur de Galatasaray Zvjezdan Misimovic. «Il (Pjanic) est capable de jouer numéro 10 ou comme deuxième milieu défensif. Personnellement, je l'utilise plutôt dans ce rôle-là. Avec Misimovic qui ne peut jouer que meneur axial, je n'ai pas le choix. Il se sacrifie un peu pour le bien de l'équipe, mais il apporte également un vrai plus. Quand il prend le ballon, il est capable de gagner 20 mètres immédiatement, il a une très bonne lecture du jeu et une très bonne qualité de frappes. (…) Quand il monte trop, j'oblige Rahimic à lui demander de ne pas oublier de redescendre.»

En ce qui concerne Misimovic, pas besoin de beaucoup de mots, tant les statistiques sont élogieuses (36 passes décisives en deux saisons de Bundesliga avec Wolfsburg). Mais une belle occasion de s'envoyer quelques fleurs... «Lui, c'est un vrai numéro 10 avec une très bonne dernière passe. Avec Dzeko, ils se trouvent les yeux fermés. Techniquement, c'est très fort. Il me fait penser un peu à... Safet Susic : même qualité de passe, même vision du jeu et même gabarit. Sur les 48 buts inscrits par Dzeko ces deux dernières saisons à Wolfsburg, il doit être impliqué au moins sur une trentaine.»

Deux buteurs d'exception

Avec des joueurs comme Vedad Ibisevic (Hoffenheim) et Edin Dzeko (Wolfsburg), la Bosnie est capable de marquer contre n'importe qui, n'importe quand. Mais le sélectionneur admire également leur état d'esprit. «(Ibisevic) est un garçon très intelligent. Il est capable de parler le français, le bosniaque et l'allemand sans la moindre difficulté. Il est très sérieux, très pro. C'est important de pouvoir compter sur de tels joueurs dans un effectif. Un peu comme Pjanic, je lui demande de se sacrifier quand on joue un match d'abord pour ne pas le perdre, ce qui sera peut-être le cas mardi. Je l'utilise comme 5e milieu, à droite ou à gauche pour fermer un côté en phase défensive. Même si ce n'est pas son poste, il n'a jamais rien dit. Il fait toujours ce qu'on lui demande.»

Au sujet de son joueur vedette Edin Dzeko, Susic ne tarit pas d'éloge, et met notamment en avant son extraordinaire complémentarité avec Misimovic. «Croyez-moi, quand Misimovic reçoit le ballon et que lui part en profondeur, je n'ai jamais connu un sentiment pareil. On dirait un ouragan capable de tout balayer sur son passage. Malgré sa taille, il est très mobile, très vif et très bon techniquement. C'est quelqu'un d'intelligent et de très ambitieux. L'an prochain, il jouera sans doute dans un club comme le Real... Être capable de mettre plus de 40 buts en deux saisons, c'est exceptionnel.» Les Français sont prévenus...