Convoqués jeudi devant la commission de discipline de la LFP, les dirigeants de l'OGC Nice peaufinent leur défense dans le dossier des incidents survenus à Monaco, samedi dernier. Quant aux ultras, ils prennent leurs distances avec les «casseurs» et mettent l'accent sur la responsabilité des forces de l'ordre.

L'usage des gaz par les CRS est montré du doigt par l'OGC Nice

Jeudi, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel examinera le dossier des incidents survenus à la fin de la rencontre Monaco-Nice, samedi dernier dans le cadre de la 22e journée de Ligue 1. Avant ce rendez-vous, les dirigeants niçois préparent leur défense. Passées les réactions à chaud, prononcées sous le coup de l'émotion, voici venu le temps de l'argumentation. Le président des Aiglons, Gilbert Stellardo, annonce une riposte ciblée. «Nous porterons plainte (…) contre les personnes qui ont dégradé du matériel au stade et qui ont commis des faits de violence, a déclaré le dirigeant. Ceux qui sont en cause là, ce ne sont pas des supporters. Ce sont des individus qui profitent des événements sportifs, mais aussi des manifestations et autres, pour venir casser et se défouler.»

S'exposant à des sanctions, l'OGC Nice insiste sur le point suivant : la partie en elle-même s'est déroulée sans problème. «L'origine des problèmes vient d'un mouvement de panique pour sortir de la tribune, des mouvements de foule ont permis à quelques voyous de se distinguer, précise Stellardo. Je ne vois pas en quoi notre responsabilité peut alors être engagée.» Il convient de «faire le tri entre la grande majorité des supporters et les quelques fauteurs de trouble qu'il faut sanctionner et poursuivre» , a conclu le patron du Gym.

Le gazage mis en cause

Même son de cloche du côté du directeur de la Sécurité du club. Pour André Bloch, l'envahissement du terrain a pour source le gazage de la tribune par les forces de l'ordre. «Ce n'est que lorsqu'il y a eu gazage que la tribune est venue vers la grille, que certains montaient vers le haut pour respirer. Et il a fallu attendre que se manifestent des gens touchés dont une dame enceinte et un homme souffrant visiblement de problèmes cardiaques pour que soient ouvertes les grilles… Des gens se sont ainsi retrouvés sur la piste et c'est là que certains se sont mis à courir sur le terrain, suivis par d'autres» , a expliqué le responsable.

Pointés du doigt par Rama Yade sans être nommés directement, les groupes de supporters ont également réagi. Là encore, le discours est nuancé. «Nous condamnons fermement les actes de jeunes supporters qui ont profité de la confusion pour perpétrer les infractions que la justice qualifiera, communique la Brigade Sud Nice 1985. Pour autant, nous n'acceptons pas l'opprobre jeté sur tous les supporters niçois parce qu'elle procède de la désinformation et de la manipulation médiatique.» Et le groupe ultra de pointer également la responsabilité des forces de l'ordre dans le déclenchement des incidents. «Un usage irresponsable de la force a donné prétexte à une minorité pour « casser» . Elle ne saurait pour autant éluder la question de la formation des policiers et justifier de clouer au pilori l'ensemble des supporters niçois », conclut la BSN. La commission de discipline de la LFP examinera jeudi les incidents. L'OGC Nice s'expose à de lourdes sanctions.