Algérie : Belmadi, la stratégie du pourrissement
Attendue au tournant après deux énormes fiascos, l'Algérie s'est encore écroulée lors de la CAN en Côte d'Ivoire. Pendant ce temps, le sélectionneur Djamel Belmadi n'a toujours pas décidé de céder sa place. Jusqu'à quand ?
Jamais deux sans trois. Après l'élimination dès le premier tour de la CAN au Cameroun, après la défaite en barrages de la Coupe du monde au Qatar face aux Lions Indomptables, l'Algérie s'est pris un nouveau mur en Côte d'Ivoire avec une sortie dès la phase de poules malgré un groupe largement à sa portée (Angola, Burkina Faso, Mauritanie). Une immense déception qui n'a pas encore eu de conséquences pour Djamel Belmadi.
Celui qui a été nommé le «ministre du bonheur» après le sacre durant la CAN 2019 a épuisé un crédit qu'il pensait illimité. Proche de démissionner après l'échec pour le dernier Mondial, l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille a tiré la corde au point de ne plus avoir d'appui désormais. Après une déroute pourtant évitable, il a effectivement choisi de se terrer dans le silence, refusant pour le moment de s'expliquer. Jusqu'à quand ? Jusqu'à ce qu'il le décide, lui et lui seul, comme il l'a toujours fait.
La FAF enrage
Preuve de sa volonté de prendre son temps, il est revenu sur l'accord annoncé par le président de la Fédération Algérienne de Football, Walid Sadi, quelques heures après la défaite contre la Mauritanie (0-1). Le dirigeant de l'instance évoquait un accord pour une rupture à l'amiable de son contrat avec le paiement de deux mois de salaire, à savoir 416 000 euros, pour libérer sa place, alors que son contrat court jusqu'à la prochaine Coupe du monde.
«Tous les membres du staff technique avaient signé l'accord de résiliation amiable, à l'exception de Djamel Belmadi qui s'est, étonnamment rétracté, sollicitant un temps de réflexion supplémentaire, considérant l'accord convenu, dans son volet pécuniaire, en deçà de ses attentes» , a indiqué la FAF dans un communiqué, mardi. Avec un gain potentiel de près de 6 millions d'euros jusqu'en juin 2026, Belmadi a effectivement intérêt à temporiser.
Belmadi vise le Mondial 2026
Pourtant, l'ex-meneur de jeu tenait un discours bien différent avant sa prolongation en janvier 2023. «Je signerai prochainement un avenant qui me permet de prolonger mon contrat, même si j'ai toujours considéré que ma relation avec la sélection de mon pays est plutôt un contrat moral» , expliquait-il face aux journalistes. Une prise de parole diamétralement opposée à sa volonté actuelle, celle de s'accrocher à son poste coûte que coûte, conscient que la marge de manoeuvre de la fédération reste mince aussi bien sur le plan financier que sur les options pour le remplacer.
Selon le journaliste Yacine Benlamnouar, l'homme de 47 ans n'a pas renoncé à son rêve, celui d'emmener la Khadra jusqu'en Coupe du monde. Avec deux victoires en deux matchs, les Verts ont bien débuté leur campagne et peuvent déjà faire le break contre la Guinée, en juin prochain. Un objectif que Belmadi n'a visiblement pas oublié. Quitte à cacher sous le tapis toutes les désillusions récentes comme si de rien n'était. Pour une démission, la FAF pourra attendre et devra très certainement trancher dans le vif afin de mettre un terme à cette collaboration devenue infructueuse.
Que pensez-vous de la position de Djamel Belmadi ? Que doit faire la FAF pour régler sa situation ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …
