Maroc : le retour à la réalité qui fait très mal
Annoncé comme un des grands favoris à la victoire finale, le Maroc a été éliminé dès les 8es de finale de la CAN par l'Afrique du Sud (0-2), mardi. Ambitieux après une demi-finale de Coupe du monde au Qatar, les Lions de l'Atlas ont été ramenés à la dure réalité par des Bafana Bafana impitoyables.
Avec des si, on refait le monde, mais pas un match de football. Le Maroc plus que n'importe quelle autre équipe africaine en est conscient. Quatre années après l'élimination dès les 8es de finale de la CAN contre le Bénin, les Lions de l'Atlas ont connu le même sort, le même cauchemar.
Pourquoi ? Car comme il y a quatre ans, les Marocains rumineront longtemps le penalty raté en cours de partie. En Égypte, Hakim Ziyech s'était manqué, précipitant la chute des siens. Contre l'Afrique du Sud (0-2), mardi, c'est Achraf Hakimi qui a perdu sa lucidité au moment d'égaliser pour son équipe. Le tournant du match.
Le Maroc n'a pas changé
Bien évidemment, le penalty envoyé sur la barre par le latéral droit du Paris Saint-Germain n'est qu'un événement parmi tant d'autres dans une rencontre que l'un des grands favoris, si ce n'est le plus grand favori du tournoi, n'a jamais réellement maîtrisé. Malgré un premier acte intéressant, les partenaires d'Azzedine Ounahi n'ont quasiment jamais réussi à bousculer des Bafana Bafana en mission. Habitués à ces joutes continentales en club, puisque huit des onze titulaires évoluent tous au sein des Mamelodi Sundowns, une des meilleures écuries africaines, les Sud-Africains ont piqué à des moments clés pour terrasser leurs adversaires avec un sang-froid étonnant pour une formation qui avait déjà fait le coup contre l'Égypte (1-0), en 2019, au même stade de la compétition.
Ces matchs, le Maroc ne sait plus vraiment les remporter, peu importe son statut. Alors qu'un boulevard s'était ouvert avec les éliminations successives de l'Algérie, de la Tunisie, du Cameroun, de l'Égypte et surtout du Sénégal, le pays du nord-ouest du continent n'a pas profité des déboires des autres outsiders et favoris au sacre. Une fois de plus. Car depuis sa finale perdue contre la Tunisie (1-2), en 2004, le Maroc enchaîne les désillusions. Une absence dans le tournoi en 2010 et 2015, des éliminations au premier tour en 2006, 2008, 2012 et 2013, un huitième de finale en 2019, des quarts de finale en 2017 et 2022... En deux décennies, le vainqueur de l'épreuve en 1976 n'a gagné qu'un seul match à élimination directe contre le Malawi (2-1), il y a deux ans. Une véritable anomalie.
Regragui assume son échec
Le plus déçu de cette élimination prématurée ? Walid Regragui, forcément. Très confiant après le magnifique parcours au Qatar, le sélectionneur marocain se voyait déjà au sommet du continent avant de rétropédaler ces derniers mois, conscient que la réalité du football africain pouvait le rattraper à tout moment. Et cela n'a pas manqué. «On est très déçu car on était venu avec l'ambition de la gagner. Sortir aussi tôt dans le tournoi, ce n'était pas prévu mais il y a beaucoup de surprises. On a fait des erreurs qui ne nous ressemblent pas mais j'assume la responsabilité aujourd'hui. On va réfléchir, penser à ce qu'on n'a pas bien fait» , a regretté l'ancien défenseur pour beIN SPORTS.
Un échec qu'il assume pleinement. «Bien sûr, je porte la responsabilité de cet échec, je ne suis pas quelqu'un qui se cache sur mes choix de jeu, sur mes choix de joueurs. Moi, je n'ai rien à reprocher à mes joueurs. Ils m'ont suivi, ils ont donné le maximum. Je sentais qu'on était capables de ramener cette coupe à la maison. C'est une compétition qui est compliquée pour tout le monde, il y a eu beaucoup de surprises, il y a eu des blessés, on a eu beaucoup d'absents. On s'est adapté, il y a des jeunes qui sont rentrés, on aurait pu attendre mieux d'eux et de moi. Mais aujourd'hui, c'est l'échec du coach, pas des joueurs» , a rajouté Regragui. Rendez-vous à l'été 2025 à domicile pour tenter de se rattraper.
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