Guinée Équatoriale : bien plus qu'un poil à gratter
Tombeuse de la Côte d'Ivoire (4-0), lundi, la Guinée Équatoriale a brillamment terminé en tête du groupe A de la CAN. Une performance exceptionnelle pour un petit pays qui compte désormais sur la scène continentale.
Il n'y a plus de petites équipes en Afrique. De nombreux joueurs et sélectionneurs des principales nations ont tenu et tiennent ce discours depuis de nombreux mois pour évoquer leurs difficultés à prendre le dessus sur des adversaires moins forts sur le papier.
Une réalité qui prend tout son sens durant la CAN en Côte d'Ivoire, où le Cap-Vert a terminé en tête du groupe B devant l'Égypte au même titre que la Guinée Équatoriale, vainqueur du groupe A devant le Nigeria et le pays hôte.
Un habitué du deuxième tour
A Abidjan, le pays jadis colonisé par l'Espagne, peuplé d'un peu plus d'un million d'habitants, a collé une énorme raclée aux Éléphants (4-0), lundi. Jamais dans l'histoire du tournoi la nation organisatrice de l'événement n'avait perdu avec un tel écart. Porté par un Emilio Nsue au sommet de son art malgré ses 34 ans, avec déjà cinq buts au compteur, dont deux inscrits dans cette partie, le Nzalang Nacional montre des qualités incontournables pour aller loin : sérieux tactique, jeu au sol simple mais efficace, solidité défensive et surtout du coeur. Une cohérence bluffante puisqu'en dehors de Jesus Owono (Alavés), Saul Coco (Las Palmas), José Machin (Monza) et Luis Nlavo (Braga), tous les joueurs évoluent dans des divisions inférieures ou dans des pays de seconde voire troisième zone.
Pourtant, cela n'a pas empêché et n'empêche pas la Guinée Équatoriale, meilleure attaque de cette CAN avec 9 buts marqués en 3 matchs, d'être systématiquement compétitive sur la scène continentale. En quatre participations au tournoi, elle n'a jamais été éliminée au premier tour ! La 88e nation au classement FIFA avait atteint les quarts de finale de l'édition 2012, coorganisée avec le Gabon. Appelée à la rescousse pour compenser la défection du Maroc, elle avait à nouveau accueilli le tournoi en 2015 avec une très belle 4e place à la clé. Absente en 2017 et 2019, la Guinée Équatoriale s'était hissée jusqu'en quarts de finale en 2022 après avoir mis fin à la série exceptionnelle de 35 matchs sans défaite de l'Algérie, alors tenante du titre, avant de sortir le Mali en 8es de finale.
Pas question d'avoir peur
A l'issue du succès historique obtenu contre la Côte d'Ivoire, le sélectionneur Juan Micha a salué la performance de ses protégés. «Battre un grand pays, ce n'est pas facile. C'est ce que nous avons fait. C'était un objectif très important. On savait que ce n'était pas facile d'arriver à ce niveau de compétition. Mais nous avons confiance en nous. Nous croyons en notre travail. Nous avons préparé le match pour cela. Et nous avons réussi à gagner. C'est notre stratégie» , a indiqué le manager de 48 ans en conférence de presse. «Nous sommes une petite équipe. Nous grandissons. C'est ce que je dis toujours. On savait que l'adversaire avait beaucoup de pression. Nous en avons tenu compte mentalement. Nous jouerons le prochain match pour gagner.»
De son côté, le gardien Owono s'est montré un peu plus offensif en affirmant que son équipe ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. «Ce n'est pas une question d'humiliation. Je l'ai dit l'autre fois, une petite équipe avec du coeur et du travail peut aller loin. Aujourd'hui, on a vraiment fait un gros travail et on doit continuer maintenant. Je pense que pour nous, c'est un message. On peut faire les choses qu'on a faites aujourd'hui, mais pour les autres aussi, c'est un message pour dire qu'on est ici. On fait bien les choses. On vient ici pour aller le plus loin possible» , a lancé le portier d'Alavés face aux journalistes. Prochain rendez-vous dès ce dimanche face au troisième du groupe C, D ou E. L'adversaire sera connu à l'issue de la phase de poules, mercredi.
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