S'il a fallu aller jusqu'à la prolongation pour connaître le vainqueur de ce quart de finale, la Russie a offert une véritable démonstration de football aux Pays-Bas ce soir (1-3). Après cette rencontre, les Russes font désormais figures de grands favoris de la compétition.

Guus Hiddink voulait trahir son pays. Le sélectionneur de la Russie a accompli sa mission. Ses hommes ont offert une véritable démonstration de jeu aux Pays-Bas ce soir, pourtant pas maladroits dans ce domaine. Dominés dans tous les compartiments du jeu ou presque, les Oranje se sont donc logiquement inclinés 2 buts à 1. Si Edwin Van der Sar a longtemps retardé l'échéance, il a tout de même fini par s'incliner sur une reprise de Pavlioutchenko, à la conclusion d'un joli mouvement russe (55e). Si les Bataves ont eu le mérite d'égaliser par Van Nistelrooy (86e), les Russes ont fini par marquer deux nouveaux buts au cours de la prolongation par Torbinsky (111e) et Archavine (116e).

Les buts

- A la 55e minute, Archavine fixe la défense néerlandaise et décale Semak sur le côté gauche. Le capitaine russe centre alors au premier poteau pour Pavlioutchenko qui place un plat du pied gauche qui ne laisse aucune chance à Van der Sar (0-1).

- A la 86e minute, sur un bon centre tiré par Sneijder côté gauche, Van Nistelrooy jaillissait au second poteau et plaçait une tête plongeante qui ne laissait aucune chance à Akinfeiev (1-1).

- A la 111e minute, Archavine déborde côté gauche, dépose son vis à vis néerlandais avant de centrer au second poteau pour Torbinsky qui n'a plus qu'à pousser le ballon au fond des filets (1-2).

- A la 116e minute, sur une longue remise en jeu côté droit, Archavine hérite du ballon dans la surface et place une frappe croisée entre les jambes de Van der Sar (1-3).

La prestation des Néerlandais

Dans les cages des Oranje, Van der Sar s'est une nouvelle fois montré très solide, notamment en première période en réalisant deux superbes parades. Devant lui, le tandem Ooijer-Mathijsen a dominé dans les airs mais a beaucoup souffert au sol face à la vivacité des attaquants russes. Sur son côté droit, Boulahrouz, déjà endeuillé par le décès de sa petite fille née prématurée dans la semaine, a vécu une nouvelle soirée difficile. Souvent dépassé, le Maroco-néerlandais s'est surtout distingué par de grossières fautes. De l'autre côté, Van Bronkhorst a une nouvelle fois très bien tenu son couloir gauche. Au milieu de terrain, De Jong a récupéré bon nombre de ballons. A l'inverse du grand Engelaar, malmené par la vitesse du jeu russe. Devant, Van der Vaart a beaucoup pesé sur le jeu néerlandais, notamment en étant l'auteur de coups francs très dangereux. A droite, Kuyt a été inexistant. Il a été remplacé à la pause par Van Persie, qui s'est montré très nerveux et a raté tout ou presque ce qu'il a tenté. A gauche, Sneijder a été transparent, avant de se réveiller après le repos. Aligné seul en pointe, Van Nistelrooy aura été le seul attaquant batave véritablement dangereux. Le Madrilène a été récompensé de ses efforts en égalisant à la 86e minute.

La prestation des Russes

Le gardien russe Akinfeiev a été d'un calme étonnant. Malgré son jeune âge, le portier du Zenit Saint-Pétersbourg s'est toujours montré serein face aux situations chaudes. Devant lui, Ignachevich s'est comporté en véritable patron de la défense. A ses côtés, Kolodine s'est distingué par deux frappes énormes en première période. Mais le joueur du Dynamo Moscou a tout de même souffert face à Van Nistelrooy. A gauche, Zhirkov a complètement muselé Kuyt et n'a jamais hésité à prendre son couloir. Même chose de l'autre côté pour Anioukov, qui a su éteindre Sneijder. Au milieu de terrain, le capitaine russe Semak s'est signalé par la justesse de ses passes. C'est notamment son centre qui amène le but de Pavlioutchenko. A ses côtés, les virevoltants Zyrianov et Semtchov ont fait preuve d'une activité débordante. Devant, Archavine a été monstrueux. Sur la lancée de son match face à la Suède, l'attaquant du Zenit Saint-Pétersbourg a été incroyablement précis dans son jeu et dangereux en attaque. Même chose pour Pavlioutchenko, décisif sur sa seule occasion de la partie. Aligné à droite, Saenko s'est surtout contenté de bien défendre pour empêcher Van Bronckhorst d'apporter le surnombre offensivement.

L'homme du match : Andreï Archavine (Russie)

L'attaquant russe a été ENORME. Sur chacune de ses occasions, Andreï Archavine a mis le feu dans l'arrière-garde néerlandaise. Au cours de la prolongation, le joueur du Zenit Saint-Pétersbourg a offert à lui seul ou presaque la qualification à la Russie.

La note du match : 18/20

Cette affiche entre les deux équipes pratiquant le plus beau jeu de cet Euro 2008 promettait beaucoup. On n'a pas été déçu. Si on attendait un peu mieux des Néerlandais, les Russes ont une nouvelle fois faire preuve de vitesse dans les contres et d'un dynamisme incroyable en attaque. De quoi donner à cette partie une saveur vraiment particulière. Sans doute le meilleur match de la compétition.

Les Russes n'ont donc laissé aucune chance aux Néerlandais. Vainqueurs 3-1 de leur quart de finale, les hommes de Guus Hiddink ont endossé le costume de grands favoris de l'Euro ce soir. La demi-finale face à l'Italie ou l'Espagne jeudi prochain promet une nouvelle fois beaucoup.

Euro 2008 / Quart de finale
Pays-Bas 1-3 Russie ap (0-0)
Parc Saint-Jacques (Bâle, Suisse)
Arbitre : M. Lubos Michel (Slovaquie)
Buts : Van Nistelrooy (86e) pour les Pays-Bas ; Pavlioutchenko (55e), Torbinsky (111e) et Archavine (116e) pour la Russie
Avertissements : Boulahrouz (50e), Van Persie (54e) et Van der Vaart (59e) pour les Pays-Bas ; Ignachevich (70e), Zhirkov (102e) et Torbinsky (110e) pour la Russie

Pays-Bas : Van der Sar (cap.) – Boulahrouz (Heitinga, 53e), Ooijer, Mathijsen, Van Bronckhorst – Engelaar (Afellay, 61e), De Jong – Kuyt (Van Persie, 46e), Van der Vaart, Sneijder – Van Nistelrooy. Sélectionneur : Marco Van Basten.

Russie : Akinfeiev – Anioukov, Ignachevich, Kolodine, Zhirkov – Zyrianov, Semak (cap.), Semtchov (BHilialetdinov, 68e) – Archavine, Pavlioutchenko (Sytchev, 114e), Saenko (Torbinsky, 80e). Sélectionneur : Guus Hiddink.