Véritable petite finale entre deux prétendants à la qualification en Ligue des Champions, les Toulousains arrachent la troisième place du Championnat, au détriment de Bordeaux en pleine désillusion (3-1). Un concours de circonstances favorables, qui au-delà de toute polémique, propulse le TFC dans l'Histoire du Foot français. Le point complet sur cet événement avec Maxifoot !

Dans une ambiance survoltée au Stadium, les Toulousains tentent de décrocher une troisième place en Championnat, à condition que les autres résultats du soir tournent en leur faveur. Mais ils se méfient des Girondins, venus pour s'imposer. Ils le démontrent, en entamant tambour battant la rencontre. Dans ce véritable match de Coupe, Toulouse tarde à positionner son jeu. Mais l'égalisation va l'enflammer. La seconde période permet d'assister à un véritable festival Elmander, alors qu'intenable sur son banc, Elie Baup harangue la foule. La pluie incessante qui rend la pelouse glissante ne vient pas ternir les velléités toulousaines. Bordeaux accuse le coup et ne semble plus du tout croire en son destin qui ne dépendait pourtant que de son bon vouloir. Rien ne peut stopper l'ascension fulgurante du groupe toulousain vers un destin historique. L'ancien coach bordelais peut savourer. Quel fabuleux destin pour sa formation qui a soufflé le chaud et le froid au cours de la soirée, à l'image de dernières journées en dents de scie.

Les temps forts et les buts

- Les Girondins de Bordeaux entament avec détermination la rencontre. Suite à un bon mouvement dans l'axe, Fernando vient ajuster une frappe croisée à l'entrée de la surface de réparation. Celle-ci trouve le poteau de Douchez (7').

- Logiquement, Bordeaux concrétise sa domination et ouvre le score. Wendel profite d'un coup franc de vingt cinq mètres pour prendre à défaut Douchez qui laisse filer le ballon entre ses jambes (0-1, 19').

- La réaction toulousaine se laisse un peu attendre, mais ces derniers réussissent à imposer progressivement leur emprise sur le jeu. Sirieix sert Paulo César sur le flanc droit. Le Brésilien s'en va ensuite chercher la tête d'Elmander qui prend le meilleur sur Ramé (1-1, 38').

- Juste avant la pause, Ramé est rudement mis à l'épreuve. Il se couche bien sur une tentative de Dieuze dans les arrêts de jeu, alors qu'il peut remercier Emana de manquer le cadre sur une frappe à angle fermé (45').

- La seconde période reprend sur un rythme toujours soutenu qui profite mieux aux Toulousains. De nouveau, Sirieix prolonge sur la droite pour Paulo César, dont le centre dans la surface vient tranquillement trouver la tête d'Elmander (2-1, 50'). Déconcertant pour la défense girondine un peu inerte !

- Les Girondins se montrent trop peu, même si Wendel s'offre une belle tentative. Sa puissante frappe est interceptée par Douchez impeccable (59'). Dans la minute suivante, une reprise trop écrasée de Perea ne vient pas plus inquiéter le portier toulousain (60').

- Elmander se révèle royal lors de cette ultime soirée au Stadium. Il ajoute un troisième but, profitant d'une mise en retrait d'Emana à son attention. Ramé n'y voit que du feu, malgré une frappe plus posée que puissante (3-1, 72'). Toulouse obtient son ticket pour l'accès à la Ligue des Champions.

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

Profitant de la folle ambiance du Stadium, le collectif toulousain a une fois encore laissé parlé sa fougue, son enthousiasme et sa détermination absolue à remporter sa finale de la saison. Le départ plutôt poussif et douloureux a paradoxalement accru les ardeurs, dont sort bien sûr héroïque et valeureux l'incontournable Elmander. Auteur de trois buts limpides et plein de réalisme, cet attaquant de prestige cloue sur place toute la défense bordelaise. Il demeure impressionnant à regarder jouer, utiliser le ballon, le conserver ou se placer là où il faut. Bien sûr, il a pu compter sur le soutien incontestable du brésilien Paulo César qui renoue avec une fin de saison éblouissante, comme l'an dernier au PSG. Ses qualités d'ailier et sa facilité à distiller des centres millimétrés valent leur pesant d'or. Autre élément de la chaîne, Sirieix, lui aussi joueur de choix dont la vision du jeu éblouit. Impossible de ne pas souligner non plus la force de récupération de Dieuze, la solidité de Batlles au centre ou encore la toujours excellente tenue d'Emana, lorsqu'il se révèle en pleine confiance avec son jeu offensif puissant techniquement ou son aisance à tenir le ballon. Belle homogénéité en défense également pour Arribagé et Congré dans l'axe, avec aussi un accrocheur Aubey sur l'aile gauche. Du grand et beau TFC qui, quoi qu'on en dise, ne vole pas sa place sur l'ensemble de la saison.

La désillusion s'avère énorme dans le camp des Bordelais qui n'ont pas su maîtriser leur destin. Tout avait pourtant bien commencé, avec un jeu bien léché et porté vers l'offensive. La suite s'avère bien moins convaincante, avec une absence étonnante de percussion offensive, une diminution de l'envie en milieu de terrain, de conviction à la relance ou de solidité défensive, pourtant traditionnelle force du club. Bordeaux a déjoué, trop souvent impuissant face à la vivacité adverse, comme le pauvre Ramé déboussolé dans ses buts et un peu seul. Marange n'a pas pu contrer Paulo César. Planus a souffert face au tonus d'Elmander, tout comme Jemmali sur l'aile droite pas assez vif sur les accélérations. Malgré sa présence, Enakarhire a du céder sa place au profit d'un apport offensif. Stratégie de coaching inhabituelle pour Ricardo qui n'a guère eu le choix. Mais ni Smicer, ni Obertan ou Cavenaghi n'ont pu relancer vraiment la machine. Si Alonso ou Wendel semblaient plus enclin à se battre, beaucoup ont vite baissé les bras comme Perea ou surtout Jussiê, bien inutile. Le duo Micoud, Fernando n'a pas pesé non plus très lourd au milieu. Bordeaux s'est troué au mauvais moment.

Les réactions des Entraîneurs

Elie Baup (Entraîneur du TFC) «Je voulais qu'on gagne ce match et avec la manière pour finir sur une bonne note, pour nos supporteurs et pour le Club. Mais on n'aurait jamais pu s'imaginer un tel scénario. Nous gagnons avec la manière, en dominant toute la seconde période contre un très gros Club. Pour le reste, c'est une histoire de règlement. Rappelons nous tout de même que Toulouse a pris quatre points à Lyon, six à Lille, que nous battons Marseille (3-0). Avant notre passage à vide, on a longtemps occupé la tête du classement des matches retours. Les points qu'on a, nous les méritons. C'était une belle saison pour Toulouse, qu'importe le classement. Ce soir, c'est donc une grande fête, même si il ne s'agit aussi pour l'instant que d'un tour préliminaire. Ici, à Bordeaux ou Saint-Etienne, je me suis toujours battu et je continuerai à le faire. C'est une belle récompense qui classe Toulouse dans le Football français. Quatrième ville de France, Toulouse doit continuer à avancer. Il n'y a pas que le Rugby ici. Il y a de l'engouement, du public. On va continuer à travailler, aller plus loin en se dotant d'un effectif plus conséquent et en espérant pouvoir garder des joueurs.»

Note du Match 17/20

Maxifoot accorde volontiers une mention «Très Bien» à cette ultime rencontre, qualifiée de véritable finale de prestige. Non seulement elle offre à Toulouse une qualification historique pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, mais qui plus est elle a tenue toutes ses promesses. Le festival Elmander, l'ambiance survoltée et le suspens tenant aux évolutions de score sur d'autres terrains, renforcent cette impression de folie «gargantuesque» . Au final, Toulouse accède au podium. De quoi sans doute s'assurer de conserver en son sein bon nombre de ses artistes. Toutefois, ce coup de chapeau du destin aux Toulousains ne manquera pas d'alimenter de manière compréhensible le débat, dans les jours, voire semaines à venir. Chapeau tout de même Messieurs les joueurs !

Ligue 1/J38
Toulouse 3-1 bordeaux (1-1)
Stadium/Spectateurs : 32 000 environ
Arbitre : Monsieur Bré
Avertissements : Dieuze (28’), Batlles (34’)/Planus (19’), Alonso (25’), Jemmali (71’), Wendel (83’).
Buts : Elmander (38’, 50’ et 72’)/Wendel (17’)
Les équipes :
Toulouse : Douchez, Aubey (Mansaré, 74’), Congré, Arribagé, Sirieix, Mathieu, Emana, Batlles (Bergougnoux, 90’), Dieuze, Paolo César, Elmander (Fabinho, 83’)/Entraîneur : Elie Baup.
Bordeaux : Ramé, Marange, Planus, Enakarhire (Obertan, 67’), Jemmali, Wendel, Micoud (Smicer, 77’), Fernando, Alonso, Jussiê (Cavenaghi, 46’), Perea/Entraîneur : Ricardo.

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