Après une expérience mitigée avec Benfica, Manuel Dos Santos est revenu à ses premiers amours monégasques. Le latéral gauche de Monaco a accepté en exclusivité pour Maxifoot de revenir sur sa carrière. Marseille, Benfica, l'équipe de France, son avenir, rien n'est oublié dans cette interview vérité à lire sans modération !

A 33 ans, Manuel Dos Santos est l'un des joueurs les plus expérimentés de Monaco. Pour Maxifoot, il a accepté de se retourner sur sa carrière et de se confier. Ses meilleurs ou pires souvenirs, ses envies, ses futures vacances, sa ressemblance avec Roberto Carlos… Dos Santos vous dit tout !

Quel bilan dresses-tu de ta saison à Monaco ?

Et bien disons que c'est plutôt mitigé. Sur le plan collectif, c'est clair que l'on ne peut pas se satisfaire de ce classement car Monaco se doit de se qualifier tous les ans pour la Coupe d'Europe. On a redressé la barre par rapport à notre début de saison catastrophique mais cela n'a pas été suffisant donc on ne peut pas être content de nous. Et au niveau individuel, cela a mal commencé car Lazlö Bölöni ne m'a fait que très peu confiance en première partie de saison. Le changement de coach m'a fait beaucoup de bien et cela se passe beaucoup mieux avec Laurent Banide.

Pourquoi avoir choisi de revenir en France ?

Et bien, disons que cela ne se passait plus vraiment comme je le voulais au Benfica. J'ai beaucoup joué au départ mais quand Ronald Koeman est arrivé, le courant n'est pas passé entre nous. Il ne me faisait pas confiance donc comme moi j'avais envie de jouer et pas de rester sur un banc de touche, le mieux était de changer et quand Monaco s'est manifesté, je n'ai pas hésité longtemps !

Quel souvenir gardes-tu de ton passage à Benfica ?

Excellent ! Cela a été une vraie bonne expérience. Mais comme je te disais tout à l'heure, cela a surtout été le cas pour ma 1ère saison car après cela s'est un peu gâté. Mais j'ai quand même remporté le championnat du Portugal et cela n'était plus arrivé à Benfica depuis 13 ans ! Je te laisse imaginer la fête que cela a été pour les nous et les supporters. C'était la folie !

Tu n'as jamais été sélectionné en équipe de France. Est-ce un regret ?

Franchement, oui. Cela a toujours été un objectif mais disons que je n'ai pas eu beaucoup de chances. J'ai quand même porté le maillot des Bleus avec les Espoirs ou les A' mais je n'ai jamais réussi à passer le dernier palier. Je sais que j'en ai été très proche à un moment quand je jouais à Marseille mais je me suis blessé à ce moment là et je n'ai plus jamais eu ma chance par la suite. Voilà, c'est comme ça, c'est un regret mais je ne me tape pas la tête contre les murs non plus hein [rires] !

Tu as passé 4 saisons à Marseille. Qu'en retiens-tu ?

Là encore, cela n'a été que du bonheur ! Je ne retiens que du positif de l'OM. Mais je me rappelle surtout de notre qualification pour la Ligue des Champions. Humainement et sportivement, cela avait vraiment été une saison géniale. Et puis, j'ai quand même disputé une finale de Coupe de l'UEFA avec l'OM, ce n'est pas rien.

Qui sont les meilleurs supporters ? Ceux de Benfica ou de Marseille ?

Franchement, on ne retrouve nulle part ailleurs la ferveur du stade Vélodrome ! Tu te sens poussé pendant 90 minutes et je n'ai jamais ressenti ça ailleurs. Encore moins à Louis II [rires] ! Le stade de la Luz de Benfica est super impressionnant et j'ai aussi vu des ambiances de fou là bas mais dans la continuité, les Marseillais sont plus forts.

Comment prends-tu le fait d'être sans cesse comparé à Roberto Carlos ?

[rires] C'est vrai que morphologiquement il y a quand même quelque chose, je ne peux pas le nier ! Après, je n'ai pas son pied gauche ni son palmarès. Mais en tout cas, ça m'a toujours fait marrer cette comparaison. Et puis il y a pire quand même non ?

Au long de ta carrière, quel est le joueur qui t'as le plus impressionné sur le terrain ?

Attends laisse moi réfléchir deux secondes…Ha bah tiens, j'ai joué contre un mec qui était pas mauvais, il s'appelle Ronaldinho ou un truc comme ça, tu connais [rires] ? Je l'ai affronté quand il était au PSG et moi à l'OM. Et quand tu te retrouves face à lui, je t'assure que tu pries pour qu'il ne soit pas dans un grand soir [rires] ! Tu essaies ensuite de ne pas le laisser se retourner car s'il y arrive, c'est mort pour toi, tu ne le revois plus. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé car c'était l'année où il nous avait mis deux ou trois buts sur les deux matches de la saison dont l'un où il était partie de 50 mètres ou un truc comme ça. Pfff…quel joueur !

Et celui que tu as le plus détesté ?

Tu vas me fâcher avec du monde là [rires] ! Et bien, je ne le connais pas personnellement mais Jérome Rothen a l'air assez con quand même non ? Attention je dis ça sans le connaître, il est peut-être très sympa dans la vie mais sur un terrain, je le trouve un peu con [rires]. J'espère qu'il ne m'en voudra pas et qu'on aura l'occasion de faire connaissance pour effacer cette mauvaise impression. Il y a aussi Fiorèse que je n'aime pas trop. Il était tout le temps par terre et il n'y a pas plus énervant que ce genre de mec !

Quel est ton meilleur souvenir de footballeur ?

C'est mon premier match en pro avec Monaco. C'était dans un derby contre Nice, je m'en rappelle comme si c'était hier. Un mec se blesse et le coach se retourne vers moi et me dit de rentrer. Moi je ne m'y attendais pas du tout car je ne m'étais même pas échauffé alors qu'il y avait des mecs qui étaient déjà chauds. Cela a plutôt été une bonne chose car cela m'a évité de gamberger. Je suis donc rentré et j'ai essayé de m'appliquer sur mon premier ballon car si tu le rates celui-ci, tu sais que tu es parti pour une soirée galère !

Et le pire ?

La défaite en finale de Coupe d'Europe avec l'OM. Quand tu connais la difficulté d'arriver à ce niveau là, échouer si près du but, cela fait super mal. Surtout que tu sais que tu n'en joueras pas 36 dans ta vie des finales donc c'est vraiment dur à digérer…

Quel est ton programme après le coup de sifflet final de samedi ? Direction vacances ?

Et bien, non même pas ! Je vais devoir patienter un peu car j'ai des enfants scolarisés donc je suis obligé d'attendre qu'ils aient fini pour pouvoir partir tranquille.

Et après ? Sea sex and sun ou préparation physique pour la reprise ?

J'aurai bien aimé la première version mais je pars en famille donc cela ne va pas être facile [rires]. On va en Turquie donc c'est clair que je vais squatter la plage pendant un bon bout de temps ! Et la préparation physique attendra [rires] Ca se sera barbecue tous les soirs et j'attendrai les 10 derniers jours pour reprendre un peu le footing histoire de ne pas être complètement largué à la reprise. Mais de toute façon, je ne compte pas non plus rester inactif totalement, je vais faire du tennis, de la natation…

Tu es en fin de contrat. Que comptes-tu faire ?

Et bien, j'ai appris il y a peu de temps que mes dirigeants ne voulaient pas prolonger mon contrat donc je sais que je dois partir de Monaco… Mais je t'avoue que pour l'instant, je n'en sais pas beaucoup plus. On va d'abord attendre que la valse des entraîneurs soit finie et après ça, on étudiera toutes les propositions et on verra bien. Mais tout ce que je sais, c'est que j'ai très envie de jouer !

Merci Manu et bonne continuation !