Marseille vient à bout, dans la douleur, d'une tenace équipe de Bordeaux au Stade Vélodrome (2-1). Les hommes d'Albert Emon ont su tourner l'issue du match en leur faveur, bien aidés par un arbitrage litigieux.

Coupe d'Europe oblige, on se demandait forcément dans quel état physique allait se trouver les 22 acteurs concernés par ce choc disputé au Vélodrome. Evidemment, la récupération et la fraîcheur des uns ou des autres étaient logiquement l'une des clés de ce Marseille-Bordeaux. Du moins, c'est ce que l'on était en droit de penser. Car, si l'OM a remporté son duel face à son adversaire, le ledaer du championnat – à égalité de points avec Lyon - ne l'a pas fait sereinement et dans une transparence absolue. L'arbitre de la rencontre, Laurent Duhamel ainsi que ses assesseurs, n'ont pas toujours eu le sifflet juste et leurs décisions sont directement responsables des deux buts phocéens. L'OM n'a pas volé son succès, loin de là mais son homologue girondin, bien organisé à défaut d'être génial (comme d'habitude ?) et audacieux en fin de partie, méritait probablement mieux. Ou en tout cas de ne pas perdre comme cela.

Les meilleurs moments et les buts

- Bien lancé par Fernando dans la surface adverse, Wendel, gêné par Civelli, bute sur Carasso (28').

- Centre côté droit de Niang. Ribéry prolonge pour Pagis, pourtant en position de hors-jeu. Ce dernier décoche une frappe lobée du pied droit qui laisse sans réaction Ulrich Ramé (49', 1-0).

- Coup franc direct joué par Taiwo à environ vingt-cinq mètres du but girondin plein axe. Alors que le Nigérian s'élance, Cana empêche Mavuba de venir contrer la frappe du latéral gauche. Ce dernier s'écarte d'un crochet et bat Ramé d'une tir sec du pied gauche (55', 2-0).

- Centre de Dalmat au deuxième poteau pour Faubert, déséquilibré dans les airs par Taiwo. Mr Duhamel siffle penalty. Chamakh le transforme (64', 2-1).

- Long ballon bordelais en direction de Faubert. Ce dernier prolonge de la tête pour lui-même avant de tenter de redresser son tir vers la cage de Carasso. Le portier phocéen regarde attentivement le cuir passer devant lui (74').

- Contre marseillais. Ribéry sert Maoulida à l'entrée de la surface. La frappe enroulée du pied droit du joker phocéen frôle la lucarne gauche de Ramé, battu (91').

- Contact entre Chamakh et Carasso dans la surface marseillaise alors que l'international marocain voulait disputer un ballon aérien au portier phocéen. L'attaquant bordelais s'écroule. Litige ? Mr Duhamel ne siffle pas penalty (93').

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

Dominateurs en première période, du moins en possession de balle, les Marseillais ont peiné à réussir le dernier geste et ont surtout buté sur une formation adverse bien campée dans sa moitié de terrain. Au retour des vestiaires, l'OM a une fois de plus prouvé que ses éléments étaient beaucoup plus inspirés en deuxième mi-temps en scorant à deux reprises (49' et 55'). Pourtant malgré l'abattage de Niang, impliqué dans le premier but et le volume de jeu de plus en plus important de Nasri, rien ne prédestinait une prise de pouvoir aussi rapide, tant les hommes d'Albert Emon se sont montrés décevants à certains niveaux (à l'image de Ribéry, en manque de soutien permanent et moins accélérateur du jeu que d'habitude). Sans parler de l'arbitrage favorable et litigieux du corps arbitral, permettant à un Pagis en position de hors-jeu d'ouvrir la marque et à Cana, auteur d'un bon match, d'écarter impunément Mavuba pour faciliter la frappe victorieuse de son coéquipier Taiwo. Pressé en fin de match par des Girondins agacés, l'OM a du son salut au manque de contrôle adverse et à sa solidarité défensive. Mais, ce soir, Albert Emon et son groupe s'en contenteront.

Venus avec l'ambition de ramener quelque chose du Vélodrome, les Bordelais sont finalement repartis avec une bulle dans l'escarcelle. Pourtant, s'il ne fallait pas attendre encore une merveille de jeu offensif de la part de la délégation bordelaise, celle-ci a affiché une solidarité défensive intéressante autour du trio Henrique-Jemmali-Ramé. Victime des mauvais choix des «hommes en jaune» , les hommes de Ricardo n'ont pas plongé et ont relevé la tête, bien aidés par la maladresse de Taiwo et le penalty transformé par Chamakh. Audacieux en fin de partie avec quatre joueurs à vocation offensive (Wendel-Dalmat-Micoud-Chamakh), Bordeaux n'a jamais trouvé la faille, la faute à un entrejeu travailleur (Fernando-Mavuba-Wendel) mais pas assez haut sur le terrain et créatif (Micoud), et ce malgré l'entrée tonique de Dalmat. A l'image de Faubert expulsé en fin de rencontre (coup de coude sur Oruma), Bordeaux court toujours après la sérénité affichée la saison passée. Et manque une occasion de reprendre du terrain au groupe de tête.

La note : 14/20

Les réactions :

Albert Emon, entraîneur de l'OM (Canal +) : "J'ai souffert. Ça a été très dur. C'était important de gagner ce soir face à une très belle équipe bordelaise ».

Stéphane Dalmat, milieu de terrain de Bordeaux (Canal +) : «Je pense qu'on peut être déçu ce soir, car on pouvait faire mieux. Il faudra se rattraper la semaine prochaine face à Troyes» .

Marseille remporte son deuxième gros choc de la saison face à Bordeaux (2-1). Une victoire sur le fil, litigieuse et qui fera couler beaucoup d'encre mais qui suffit au bonheur des Phocéens, premiers ex-aequo avec Lyon au classement de L1. Bordeaux, 9e, voit les places d'honneur s'éloigner et devra réagir le week-end prochain lors de la venue de Troyes en Gironde.

Ligue 1 – 6e journée de Ligue 1
Marseille – Bordeaux : 2-1 (0-0) – Stade Vélodrome
Arbitre : Mr Laurent Duhamel
Buts : Pagis (49’), Taiwo (55’) – Chamakh (64’, sp)
Avertissements : Ribéry, (58’), Pagis (64’) – Darcheville (56’), Mavuba (83’)
Expulsion : Faubert (88’)

Les équipes :

Marseille : Carasso – Beye (cap), Zubar, Civelli, Taiwo – Nasri, Cana (Oruma, 78’), M’Bami, Ribéry – Pagis (Bamogo, 69’), Niang (Maoulida, 83’).

Bordeaux : Ramé (cap) – Jurietti, Jemmali, Henrique, Marange (Dalmat, 57’) – Mavuba, Fernando (Laslandes, 77’) – Faubert, Micoud, Wendel – Darcheville (Chamakh, 87’).