La saison se termine en fanfare. La plupart des équipes se livrent pour l'honneur. Il reste la lutte intéressante pour décrocher une qualification européenne. A la vue de certains résultats, un fond de légère polémique se profile, surtout après certaines désillusions. Réflexions et point complet avec Maxifoot !

Les résultats à enjeux en un clin d'oeil

Lyon, champion de France en titre, disputera sans surprise une nouvelle Ligue des Champions. Alors que Gérard Houllier expliquait vouloir ne pas concéder six points à une seule équipe cette saison, il choisissait pourtant d'aligner une formation professionnelle composée principalement de non titulaires. L'adversaire du soir en profite pour décrocher une cinglante victoire (4-0). Les Lillois se sentent pousser des ailes et deviennent les mieux placés pour le tour préliminaire. Cette trop large défaite agace, éreinte voire simplement déçoit les autres candidats à la Ligue des Champions. Principal intéressé, l'Olympique de Marseille qui disputait sa troisième rencontre lors d'une semaine marathon. Passé le cap de la défaite en Coupe de France avec le splendide succès à Auxerre, les Phocéens doivent se contenter du partage des points avec une vaillante équipe strasbourgeoise (2-2). Marseille (4e avec 59 Pts) ne maîtrise plus son destin. L'aventure s'arrête également pour les Rennais qui ne concrétiseront pas leur impayable pari. Les Bretons (5e avec 58 Pts) se contentent aussi d'un match nul contre Saint-Étienne (0-0). Quoi qu'il arrive, la différence de buts leur est fatale. Lens (6e avec 57 Pts) et Auxerre (7e avec 56 Pts) n'espèrent plus grand chose non plus. Les Sang et Or en restent à un score vierge contre Le Mans (0-0). Quant aux Bourguignons, ils s'imposent à Nancy (1-3) mais cela demeure insuffisant. Du côté des Bordelais, ils confirment leur statut, avec une courte victoire en terre nantaise (0-1). Les Lillois détiennent entre leurs mains leur avenir européen. Les autres candidats à la Ligue des Champions peuvent aussi regretter de ne pas décrocher la victoire, contre des formations qui n'ont plus rien à défendre.

Lille en fanfare (Lille 4-0 Lyon)

Une seule formation de l'élite parvient à prendre six points au champion de France cette saison. Il s'agit du Losc, pour qui cette victoire annonce les prémices d'une nouvelle épopée européenne. Sur le terrain, les Lillois ne déméritent en rien. Elle se révèle un acquis certain, avec panache, audace et contrôle. Gérard Houllier ne l'ignorait pas. Lille reste une sérieuse bête noire pour les Gones. Mais sa volonté consistait à ne surtout pas laisser cet adversaire du soir, s'emparer d'une seconde victoire en face à face. Même si la perspective d'un record de victoires en déplacements ne l'intéresse guère plus que cela officiellement. Mais l'entraîneur des Champions de France aligne une équipe sans une majeure partie de ses titulaires directs, tel que Coupet, Cris, Juninho, Tiago ou encore Caçapa. S'agit t-il d'un match sacrifiée, d'un juste turn-over en guise de coup de chapeau à tout un groupe ou encore d'un coup de poker audacieux ? Avant toute polémique, on se doit de souligner qu'une formation telle que celle de Lyon nourrit dans son effectif bien des remplaçants de luxe. Le seul ennui consiste à songer, de la part des adversaires directs de Lille, aux conséquences du lourd résultat concédé par Lyon. Il suscite la question de la relative équité de fin de saison. D'autant plus que lors de ses autres rencontres contre de tels adversaires, y compris après ses joutes européennes, Lyon venait en force sur le terrain de ses adversaires. La critique est aisée. Rien ne permet d'affirmer quoi que ce soit, si ce n'est la réalité du terrain.

Lille s'impose donc très, voire beaucoup trop largement contre les Gones. En déplacement à Rennes la semaine prochaine, les Lillois se montrent maîtres de leur destin. Bien que concédant une grosse occasion, suite à une tête piquée de Malouda (14'), les Lillois maîtrisaient la rencontre. Bien en place, vainqueurs des duels et effectuant un pressing très haut, les Lillois pouvaient espérer concrétiser cette domination sur un éventuel penalty, lorsque Dernis chutait dans la surface (17'). Le travail trouvait sa juste récompense un quart d'heure plus tard. Dernis récupérait un bon ballon de Makoun et venait lober Vercoutre (1-0, 35'). La défense lyonnaise semblait bien loin de son niveau habituel. Le score pouvait évoluer assez vite, mais sur une des timides réactions lyonnaises, Fred trouvait le poteau (44'). Dès le début de seconde période, Lille plaçait deux nouveaux coups d'accélérateurs, avec un doublé d'Odemwingie (2-0, 49', puis 3-0, 51'). En fin de match, Lyon encaissait un nouveau but consécutif à une frappe croisée de Makoun (4-0, 86'). Lille prend de manière tout à fait incontestable les trois points. Sur le fond et la forme, les Gones ont subi. Lille s'impose une nouvelle fois, alors qu'aucun règlement n'interdit à un entraîneur d'aligner son équipe type ou non. En revanche, l'impact d'une participation en Ligue des Champions de l'OM pourrait gêner très sérieusement la conquête de notoriété des Gones, droits télévisuels obligent. Néanmoins, Lille a réussi sa mission alors que ses adversaires échouent dans la quête des trois points. Coup de chapeau au parcours de Claude Puel et à ses performances avec Lille !

Score final 4-0
Buts : Dernis (35'), Odemwingie (49' et 51'), Makoun (86')

Les phocéens accusent le coup (Marseille 2-2 Strasbourg)

Quelle semaine marathon pour l'Olympique de Marseille qui, à son issue, altère finalement sérieusement ses chances de disputer le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Les Phocéens avaient réagi avec virtuosité et une conviction certaine, à leur défaite en finale de la Coupe de France (1-2). En championnat mercredi soir, ils prenaient au dépourvu les Auxerrois, pour se poster en position de force sur l'échiquier européen. Mais très étrangement, ils doivent se contenter d'un match nul contre une formation strasbourgeois qui a déjà achevé sa saison avec la confirmation de sa descente en Ligue 2. Qu'importe, les Alsaciens jouent le jeu à fond et ce alors que leur entraîneur Jacky Duguépéroux apprendra en live qu'il est remplacé à son poste par un ancien héros marseillais, à savoir Jean-Pierre papin. Tout un symbole ! Le problème réside dans ces deux précieux points de perdus. Fâcheuse conséquence, ils permettent à Lille de décider seul de son destin. L'autre ombre au tableau consiste donc à s'interroger logiquement. Que penser dans le même temps des Lyonnais, qui n'auraient pas joué la carte de l'équité ? Si aucun règlement ne leur interdit d'aligner une équipe bis, comme Marseille en avait pris le risque contre le PSG, il y a toutefois une certaine provocation dans cette décision. Là encore, histoire de pimenter la réflexion, les Gones pourraient rétorquer que Marseille n'avait qu'à ne pas perdre deux points bêtement à Paris. Rien ne dit que l'OM aurait effectivement gagné pour autant. Pas facile donc, surtout lorsqu'il peut s'agir d'une histoire de notoriété de clubs et que la présence de l'OM en Ligue des Champions pourrait occulter sérieusement celle de Lyon. Voilà qui amène bon nombre d'hypothèses constructives, avec des pours et des contres. En tous les cas, vu que le son de cloche sonne identique pour Lens, Auxerre et rennes, la question mérite d'être posée. A chacun de se livrer à son avis ! Restons en pour l'heure à la constatation des résultats.

Sur l'ensemble de la rencontre, le match nul semble une juste récompense pour les Alsaciens. Marseille a montré un visage médiocre en première période, malgré de très bonnes accélérations. Les Phocéens se laissaient surprendre par la belle cohésion du jeu et l'audace de leurs adversaires. Hosni n'était d'ailleurs pas loin de prendre Barthez à défaut, juste avant la pause (40'). Fernandez remettait les choses en place dans les vestiaires. Marseille revenait bien plus conquérant. Cassard ne pouvait rien, sur une splendide frappe des vingt-cinq mètres de Nasri, à la suite d'un mauvais dégagement (1-0, 47'). Mais Abdessadki évitait à ses partenaires de gamberger, avec une égalisation opportuniste (1-1, 52'). Puis à la stupeur générale, les Phocéens se laissaient doubler, suite une erreur de marquage en défense. Carlier trompait Barthez (1-2, 68'). Somme toute logiquement, le Vélodrome clamait son insatisfaction. L'OM retrouvait son éclat et Cana trouvait victorieusement Oruma, pour l'égalisation (2-2, 73'). A la peine, les alsaciens s'accrochaient et venaient ternir sérieusement les espoirs phocéens de Ligue des Champions, tandis que Duguépéroux passait la main, sans le savoir.

Score final 2-2
Buts : Nasri (47'), Oruma (73') / Abdessadki (52'), Carlier (68')

Les Bretons en chute libre (Saint-Étienne 0-0 Stade Rennais)

Soirée plus que difficile pour Elie Baup, l'entraîneur des Stéphanois, qui constate le manque de reconnaissance des supporteurs des Verts, du moins une partie. Une banderole sans concessions, lui reconnaît que sa meilleure décision en deux ans à la tête de l'équipe, semble être sa démission. Les supporteurs ne pardonnent pas non plus la trop lourde défaite contre les Gones, lors d'un match tellement symbolique (4-0). Il convenait de se reprendre, avec la venue d'un conquérant de l'Europe qui a tout tenté pour décrocher les trois points. Briand trouvait la transversale dès la deuxième minute de jeu. Dans le même temps, les Bretons payaient la rencontre de mercredi soir contre le PSG (1-1). Ils y perdaient en efficacité et en intensité. Les Verts tentaient d'en profiter par moments, en vain. La rencontre se solde par un score vierge, somme toute équitable.

Score final 0-0

Les Sang et Or écoeurés (Le Mans 0-0 Lens)

Au chapitre des désillusions, les Lensois ont aussi leur mot à dire. Ils connaissaient bien des difficultés à prendre le meilleur sur la solide formation mancelle qui confirme véritablement sa belle saison d'ensemble. Malgré tout, ce septième résultat nul de rang n'a pas de quoi pleinement satisfaire. Dans l'autre camp, même constat amer, puisque les Sang et Or qui ont tout donné pour décrocher les trois points de la victoire, ternissent définitivement leurs espoirs de Ligue des Champions. Les tentatives de Coulibaly de la tête, une reprise de Diarra ou encore une belle frappe tendue de Jussiê n'ont pas trouvé la faille. Lens jette un oeil amer sur le résultat de son voisin du Nord et dit adieu à ses rêves.

Score final 0-0

Réaction tardive (Nancy 1-3 Auxerre)

Les Bourguignons de Jacques Santini avaient bien du mal à retrouver le chemin de la victoire, lors de ces dernières journées. Bien délicat dans un tel contexte de pouvoir s'emparer d'une des places qualificative pour la Ligue des Champions. Mais les Auxerrois s'accrochent au peloton de tête et espèrent décrocher l'UEFA. Un pari qui ne dépend plus de leurs seules prestations. En déplacement à Nancy, les Auxerrois ont su profiter de leurs rares occasions pour laisser s'exprimer leur réalisme offensif, contre un adversaire déjà qualifié pour les joutes européennes via la Coupe de la Ligue. L'AJA ouvrait le score, suite à un centre de la droite de Lachuer que récupérait parfaitement Pieroni (0-1, 19'). On inverse les rôles sur l'aile gauche et Lachuer se retrouve à la conclusion, pour le break auxerrois (0-2, 40'). La messe semblait déjà dite, contre le cours du jeu. Les dernières minutes offraient plus de spectacle, avec la réduction du score par André Luiz de la tête (1-2, 87'). Puis Kahlenberg portait un ultime contre décisif (1-3, 91'). Auxerre laisse parler son expérience.

Score final 1-3
Buts : Luiz (87') / Pieroni (19'), Lachuer (40'), Kahlenberg (91')

Résultat des courses, Lyon et Bordeaux participeront à la Ligue des Champions. A une journée de l'issue fatale, un mince suspense demeure pour la troisième place. Elle se disputera à distance entre Lille et Marseille. Les deux formations se déplaceront respectivement à Rennes et Bordeaux. Un seul point suffit au Losc. Derrière, Lens et Auxerre croise les doigts pour l'UEFA. La cinquième place permettra un accès de consolation à l'Intertoto, nouvelle formule.