Sevré de deux de ses objectifs prioritaires, la C1 et la Coupe de France, Lyon veut vite se rassurer en fêtant son titre à Paris. Un scénario peu propice à l'opération «course à l'Europe» entamée par le club de la capitale. Derrière, Lille devra absolument renouer avec le succès face à Bordeaux pour ne pas voir la troisième place et Rennes, irrésistible en ce moment, lui fausser compagnie.

Paris-SG – Lyon : la fête au Parc ?

Depuis leur déplacement à Nantes (0-0), les joueurs de la capitale n'ont plus connu la défaite, alignant cinq nuls dont quatre à l'extérieur et deux victoires (4-1 face à Auxerre, 3-1 devant Bordeaux). Le Parc des Princes est redevenu imprenable. Les Lillois de Claude Puel, boutés de la Coupe de France par ce même PSG (2-1), peuvent en témoigner. Bref, Paris est de nouveau séduisant et la réception de Lyon dimanche est donc annonciatrice d'un grand match en perspective. «Nous n'avons pas oublié le match aller (perdu 2-0) et nous voulons prendre notre revanche. Le groupe est confiant et n'a rien à perdre» , confie Bernard Mendy sur le site officiel du club parisien. Rien à perdre, mais tout à gagner, les Franciliens ne comptant que cinq points de rebours sur le premier européen, Lille. Si Jérôme Alonzo a repris l'entraînement mercredi, il sera probablement trop juste pour le choc de dimanche. Quant à Rothen, selon le quotidien le Parisien, sa présence demeure incertaine en raison de douleurs au genou. Yepes, expulsé à Lens, sera suspendu face au quadruple champion de France. Du coup, Armand devrait retrouver l'axe et Paulo César le couloir gauche.

De trois, les objectifs lyonnais se sont réduits à une unité en…sept jours. D'abord à Milan (3-1) en Ligue des Champions, puis à la maison face à l'OM (2-1) en quarts de finale de la Coupe de France, Lyon a failli. Si la défaite en terre lombarde était un terrible coup du sort au vu de la prestation affichée ce soir-là par les Rhodaniens, il n'en a rien été sur la pelouse de Gerland face à des Olympiens plus affamés que les joueurs de Gérard Houllier. Les Gones se sont-ils démobilisés en cette fin de saison ? L'entraîneur lyonnais affirmait il y a peu son envie de fêter le titre au Parc. Un refrain repris sur le site officiel du club par son milieu défensif malien, Mahamadou Diarra : «nous voulons vraiment gagner à Paris car cela nous remotiverait pour la fin de saison. De plus, aucun des joueurs présents ne s'est jamais imposé là-bas» . Caçapa, ménagé face à l'OM, devrait retrouver son compatriote Cris en défense centrale. Buteur et passeur décisif face à Nice (2-1), Fred, sauf surprise, devrait être aligné à la pointe de l'attaque, le Brésilien, sur ces dernières prestations, ayant clairement pris une longueur d'avance sur le Norvégien Carew.

Les équipes probables :

Paris-SG : Letizi – Mendy, Rozehnal, Armand, Paulo César – Dhorasoo, Cissé, M'Bami, Rothen (ou Paulo César ou Pancrate) – Kalou, Pauleta.

Lyon : Coupet – Réveillère (ou Clerc), Caçapa, Cris, Abidal – Wiltord (ou Govou), Tiago, Diarra, Juninho, Malouda – Fred.

Lille – Bordeaux : l'instant décisif pour le LOSC

Battu à Paris (2-1), Lille a vu un de ses derniers objectifs de fin de saison lui filer sous le nez : la Coupe de France. Une élimination qui renvoie les Dogues face à une désagréable réalité : le LOSC n'arrive plus à gagner. Les Nordistes restent sur cinq nuls en L1 et ont vu Rennes leur souffler la troisième place, synonyme de tour préliminaire de Ligue des Champions. Derrière, Lens et Auxerre respectivement à deux points des Lillois, sont à l'affût. «En ce moment, la réussite n'est pas vraiment de notre côté et lorsque nous faisons une erreur sur le plan défensif, nous la payons cash derrière» confie le Camerounais Jean II Makoun sur le site officiel du LOSC. La réception de Bordeaux peut-elle permettre aux Dogues de renouer avec la victoire ? «Essayons de corriger tout cela pour forcer la décision face à Bordeaux et renouer ainsi avec le succès en championnat» affirme Makoun.

Si Bordeaux ne gagne pas à Lille samedi, Lyon sera champion de France sans même avoir eu besoin de fouler la pelouse du Parc des Princes le dimanche. Mais est-ce que les Girondins rêvent véritablement d'un revers de situation ? Le discours côté bordelais est un peu plus réaliste : «si Bordeaux arrive à faire un résultat positif à Lille, automatiquement, à trois journées de la fin, l'équipe ferait un pas presque définitif pour la deuxième place et la Ligue des Champions l'année prochaine» , confie Marius Trésor, consultant pour l'émission 100 % Girondins sur le site officiel marine et blanc. Henrique a purgé ses trois matchs de suspension et peut aspirer à une place de titulaire en défense centrale, à moins que Ricardo ne reconduise de nouveau le duo Jemmali-Planus. En attaque, l'entraîneur brésilien aura probablement à trancher entre Laslandes et Perea pour soutenir Jean-Claude Darcheville, l'international marocain Marouane Chamakh étant incertain en raison de douleurs persistantes au genou droit.

Les équipes probables :

Lille : Sylva – Lichtsteiner (ou Chalmé), Tavlaridis, Schmitz, Tafforeau – Keita, Makoun, Cabaye, Dernis – Bodmer, Odemwingie.

Bordeaux : Ramé – Faubert (ou Jemmali), Henrique (ou Jemmali), Planus, Marange – Francia (ou Alonso), Fernando, Cheyrou, Denilson – Perea (ou Laslandes), Darcheville.

Nice – Rennes : stop ou encore ?

Depuis la 14e journée et la réception de Bordeaux (0-1), Nice a enchaîné sept succès au stade du Ray ne partageant les points que devant Lyon (1-1) et Lens (0-0). Du coup, les hommes de Frédéric Antonetti, 10e, restent encore en lice pour accrocher une place européenne par le biais du championnat. Surtout, les Azuréens ont une finale de Coupe de la Ligue à disputer face à Nancy au Stade de France le 22 avril. Malgré la menace d'un éventuel carton jaune susceptible de priver certains d'entre eux de ce grand événement, les Aiglons refusent de jouer avec le frein à main. Détermination confirmée par Antonetti lui-même dans les colonnes de Nice Matin : «il faut dissocier le match face à Rennes et la finale. Pour ma part, je me concentre sur mon équipe. J'ai tout le monde sous la main, donc je suis content» . Tout le monde où presque puisque Jarjat sera suspendu dimanche et que Traoré, incertain en raison d'une lésion à l'adducteur droit, ne devrait pas prendre de risques en prévision du grand oral du 22 avril.

Et de neuf ? Qui pourra arrêter le Stade Rennais ? Euphorique, le club breton a signé huit succès consécutifs en L1 et s'est qualifié pour les demi-finales de la Coupe de France, avec un futur déplacement en terre marseillaise. Actuellement sur la plus petite marche du podium du championnat, l'équipe de Laszlo Bölöni sait qu'à quatre encablures du terme de l'exercice, une grosse surprise peut être au rendez-vous. «On est troisièmes et c'est aux autres de reprendre notre place. On a une chance d'écrire de superbes lignes à notre palmarès. Il ne faut rien lâcher» , affirmait Kim Källström dans les colonnes du bihebdomadaire France Football mardi dernier. Gagner à Nice, sur la pelouse d'une formation invaincue depuis sept rencontres dans son antre, serait une nouvelle «perf» lui permettant de s'y rapprocher. Un point seulement sépare Rennes de son poursuivant le plus proche, Lille. Une victoire conjuguée à une défaite nordiste en Gironde permettrait aux Bretons de faire une belle opération.

Les équipes probables :

Nice : Lloris – Tchato, Yahia, Abardonado, Varrault – Balmont, Echouafni, Rool – Ederson (ou Vahirua), Koné, Bellion (ou Bagayoko).

Rennes : Isaksson – Perrier-Doumbé, Bourillon, Mensah, Jeunechamp – Hadji, Källström, M'Bia (ou Sorlin), Gourcuff, Monterrubio – Utaka.

Coups de projecteurs sur :

Saint-Etienne – Lens : si son maintien est assuré, l'ASSE, 13e, cherche toujours le match référence lui permettant de renouer avec le succès. Une victoire qui fuit les Stéphanois depuis cinq rencontres en compétition domestique. Samedi, les Foréziens reçoivent Lens, 5e. Elie Baup devrait récupérer Janot. En revanche, il pourrait devoir se passer des services de Feindouno, incertain en raison d'une blessure à la cheville contractée à Bordeaux (0-0). Thomert, qui finalement n'a pas joué face à Paris, est de nouveau apte. Mais pour des raisons personnelles et morales (deux décès familiaux), le joueur pourrait ne pas figurer dans le groupe retenu par Francis Gillot.

Nantes – Auxerre : en se qualifiant aux dépens de Calais (0-1) en quarts de finale de la Coupe de France, Nantes, 14e, a mis un peu de piment à sa fin de saison. Les Canaris ont assuré leur maintien et après leur victoire sur la pelouse de Strasbourg (0-1) lors de la précédente journée, ceux-ci aspirent à bisser à domicile face à Auxerre. Si Diallo (côtes) est forfait, Bamogo (cuisse) est lui incertain. Auxerre, 6e, doit absolument rapporter quelque chose de son déplacement dans la Loire pour ne pas perdre pied dans la lutte pour la troisième place.

Le programme de la 35e journée :

Samedi

Toulouse – Metz
Lille – Bordeaux
Le Mans – Monaco
Marseille – Nancy
Nantes – Auxerre
Saint-Etienne – Lens
Sochaux – Strasbourg
Troyes – Ajaccio

Dimanche

Nice – Rennes
Paris-SG - Lyon