L'OM l'emporte à Sochaux (1-0). Après Santos, c'est Wilson Oruma qui crucifie son ancienne équipe. Le club doubiste, qui n'a toujours pas gagné à Bonal, ni marqué le moindre but à domicile, s'enfonce dans le bas du classement. Les Marseillais, eux, quittent la dernière place et lancent enfin leur saison.

Les enjeux de la rencontre

Du côté de la Franche-Comté, le début de saison n'est pas franchement en adéquation avec ce que le public sochalien pouvait espérer. Quinzième, bien loin des places européennes, le FC Sochaux Montbéliard, réputé ces dernières saisons pour son beau jeu, n'avance plus. Les Doubistes restent sur deux matchs nuls, dont un à la maison (0-0) face à Lille. Néanmoins, le tableau n'est pas si noir pour les protégés de Dominique Bijotat. Renforcé par l'international espoir Mourad Meghni et le Burkinabé Moumouni Dagano, les Sochaliens ont affiché un meilleur élan lors de leur dernier match face à l'ASSE (0-0). Bien que le réalisme n'ait pas été au rendez-vous, les Francs-Comtois comptent sur le soutien de leur public pour enfin décrocher leur première victoire à domicile cette saison. Souleymane Diawara et Ilan suspendus, Fabien Boudarène blessé à la cuisse, Sochaux devrait présenter une charnière centrale inédite Afolabi-Miranda et compter sur les débuts à Bonal du jeune Meghni. «On n'affronte pas le dernier du championnat, mais l'OM» , confie Bijotat sur le site du club doubiste. «Les Marseillais ne sont qu'à trois points d'une équipe moyenne en ce début de championnat» Le technicien sochalien annonce d'ores et déjà la couleur et interdit tout relâchement à ses joueurs.

Du côté marseillais, point de relâchement, c'est certain. Une crispation qui s'explique par la lecture du classement de Ligue 1. Les Marseillais, malgré leur qualification en Coupe de l'UEFA, stagnent à une indigne vingtième place et portent le bonnet d'âne du championnat. Une situation qui commence vraiment à peser dans les esprits olympiens. «On se doit de faire mieux. Nous les joueurs, nous sommes mis tous seuls dans cette difficulté» , déclare avec beaucoup de lucidité Mamadou Niang, une des rares satisfactions du côté phocéen. Personne ne doutera de la détermination marseillaise. Seulement le défi est double et grand : gagner enfin un match en championnat et surtout mettre fin à une série de 14 années sans la moindre victoire en Franche-Comté. Certes, les Sochaliens sont loin d'être réglés en ce début de saison, mais avec les suspensions de Lorik Cana, Sabri Lamouchi, le manque de compétition d'André Luis et l'arrivée tardive de César, ou encore les blessures de Koke et de Nasri, l'OM n'a pas préparé de la meilleure des façons son choc face à Sochaux. Mais Jean Fernandez pourra compter sur la motivation de ses joueurs, à l'image de Franck Ribéry : «On est venu à Sochaux pour gagner, pour faire un coup» . Vu le contexte phocéen actuel, le contraire aurait été étonnant.

Les faits marquants de la rencontre

- La rencontre entre ces deux équipes en mal de points est très crispée et les frappes au but sont rares. Pourtant, sur un centre fort venu de la droite de Franck Ribéry, Gimenez se crée la première belle occasion de la partie. Malheureusement sa reprise du pied gauche s'envole dans les nuages (23').

- Les Doubistes font malgré tout une bonne entame de match, avec toujours une volonté de jouer vite vers l'avant. Le jeune Maxime Josse centre de la gauche en direction de Dagano. L'international burkinabé s'élève dans les airs pour placer une tête qui fuit le cadre de Cédric Carasso (29').

- Alors que l'OM peine à sortir proprement le ballon et à porter le danger sur les buts de Teddy Richert, Mamadou Niang négocie mal une belle attaque marseillaise. L'international sénégalais frappe à l'entrée de la surface alors que l'OM était en supériorité numérique. Son tir du pied droit est hors-cadre (43').

- Alors que la rencontre fleurait bon le 0-0, les Marseillais ouvrent la marque, un peu contre le cours du jeu. Sur un ballon en profondeur, la défense sochalienne est à la peine. Niang presse, récupère le ballon, sert Gimenez qui décale aussitôt Oruma. L'international nigérian fusille du pied droit Teddy Richert d'un tir puissant à ras de terre, impuissant (66', 0-1).

- Les Sochaliens souffrent depuis l'ouverture du score marseillaise. Les hommes de Jean Fernandez profitent des moindres espaces pour malmener des Doubistes un peu sonnés. Oruma élimine Pitau dans l'axe avant de décocher une puissante frappe des vingt mètres sur laquelle Richert se couche bien (73').

- Le match s'emballe. Superbe déviation de Dagano de la tête qui trouve Kader en profondeur. L'attaquant sochalien frappe pied gauche à ras de terre. Carasso se couche et bloque ce ballon chaud (76').

- Sochaux donne tout, à l'image de Ménez qui vient à peine d'entrer en jeu. Le jeune espoir sochalien décoche une frappe enroulée côté gauche. Son tir frôle insolemment la barre transversale des buts de Carasso (80').

La prestation de Sochaux

Dominique Bijotat avait réclamé à ses joueurs de produire du jeu, de faire plaisir à son public. Une fois de plus, les supporters doubistes n'auront pas été gâtés. Dans une tactique en 4-2-3-1, les Sochaliens n'ont jamais refusé le jeu, affichant même une insolente possession de balle (61%) en début de partie. Mais malgré leur volonté d'aller toujours de l'avant, de jouer à une touche de balle avec son triangle Isabey-Zaïri-Meghni, les Francs-Comtois se sont cassés les dents sur la belle muraille de Chine dressée côté marseillais par Jean Fernandez. Cinq défenseurs pour le seul Dagano, la tâche promettait d'être ardue pour Sochaux. Finalement, il aura fallu attendre le but du revenant Oruma pour que les Lionceaux montrent les griffes et portent le danger sur les buts de Carasso.

Teddy Richert aura passé une soirée frustrante. Quasiment aucun arrêt à effectuer durant la partie et voilà qu'après Santos lors de la première journée, c'est Oruma, un autre ancien coéquipier, qui vient lui marquer un but. Sa déception, palpable en fin de partie, est tout à fait légitime. Malgré ce score frustrant, le jeune Maxime Josse pourra être satisfait de sa prestation. A 18 ans, le latéral droit aura bien couvert sa zone et effectué quelques belles montées. Le milieu sochalien a été beaucoup moins brillant. Zaïri n'a jamais réussi à faire la différence malgré ses nombreuses tentatives en un contre un, Pitau et N'Daw auront beaucoup ratissé avant de baisser pavillon après le but marseillais. Pour sa première sortie à Bonal, Mourad Meghni aura bien sollicité ses partenaires, tenté de jouer en une touche. Dommage que l'ancien Bolognais manque de compétition. Quant à Dagano dans son rôle ingrat de joueur de pointe, il n'a eu rien ou presque rien eu à se mettre sous le pied.

La prestation de Marseille

Ils étaient venus pour gagner, faire un coup. Mission accomplie, même si tout n'a pas été simple. En fait, sans une mésentente dans la défense doubiste, les Marseillais auraient très bien pu quitter Bonal en partageant les points. Un nul qui n'aurait pas été immérité tant les Phocéens se sont montrés empruntés dans le dernier geste. Organisés en 5-2-3, afin de ne pas encaisser de but, voeu si cher aux yeux de Jean Fernandez, les Olympiens ont eu du mal à piquer le ballon à des Sochaliens appliqués. Procédant en contre, les Marseillais ont imprimé un faux rythme à la rencontre. Tactique payante, puisque c'est au moment où les Doubistes se pensaient à l'abri que l'OM a frappé, en la personne de Wilson Oruma. La suite est un récital du début de saison marseillais. Gros pressing, puis dix dernières minutes de fébrilité à interdire aux cardiaques… mais cette fois, la victoire a été préservée jusqu'au bout.

Les Phocéens jouaient gros ce dimanche soir, les esprits étaient crispés, à l'image du début de match de Cédric Carasso, fébrile dans ses premières sorties aériennes. Par la suite, le portier phocéen s'est repris, mais a subi comme le reste de son équipe les rafales sochaliennes en fin de match. La défense à cinq a merveilleusement mis à mal les offensives doubistes. Le pari de Fernandez est réussi : Marseille n'a pas encaissé de but ce soir. Le mérite en revient également à l'énorme abattage de Delfim au milieu. Le Portugais, que l'on disait perdu pour le foot il y a quelques mois, était partout, et a montré la voie à ses coéquipiers par sa hargne. Oruma, héros d'un soir, ne sera réellement entré dans le match qu'après son but. Et comme Santos, il aura puni son ancienne formation. Devant, à part une reprise dans les airs en début de match pour Gimenez, seuls Ribéry et Niang auront pesé sur la défense franc-comtoise. Le premier par ses dribbles déroutants, le second par sa rage. Attention toutefois à ne pas se laisser emporter par son envie. L'international sénégalais a mal négocié un important 3 contre 4 qui aurait dû mieux se terminer que par une frappe hors-cadre.

L'OM a remporté son premier match de la saison et sur le terrain de sa bête noire, Sochaux, chez qui il n'avait plus gagné depuis la saison 1991-1992. Les Marseillais sont seizièmes, quittent dans la douleur la place de lanterne rouge et lancent leur saison. Pour Sochaux, qui n'a toujours pas gagné ni marqué le moindre but à domicile, le traumatisme à domicile semble profond .

Sochaux 0-1 Marseille (0-0)

Stade Auguste Bonal / Spectateurs : 19 000 environ

Arbitre : B. Colombo

Buts : Oruma (65’)

Avertissements : N’Daw (6')

Les équipes :
Sochaux: Richert, Bühler, Afolabi, Miranda, Josse, Pitau (Kader, 73’), N’Daw, Isabey (cap), Zaïri (Brunel, 64’), Meghni (Ménez, 78’), Dagano

Marseille : Carasso, Ferreira, Déhu, André Luis (cap), Meïté, Taïwo, Delfim, Oruma, Ribéry (Beye, 76’), Niang (Mendoza, 80’), Gimenez.