La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a déclaré ce jeudi déplorer la menace d'une grève des clubs du football professionnel français pour contester l'entrée en vigueur de la taxe à 75% sur les hauts revenus. Noël Le Graët et Jean-Claude Dassier regrettent également un éventuel boycott tout en rappelant leur opposition à la taxe.

Le Graët sait bien qu'une grève ne changerait rien pour Fourneyron.

«Je serais navrée qu'on en arrive là», a confié la ministre des Sports Valérie Fourneyron à la presse à Marseille, en marge d'un comité de pilotage sur l'organisation de l'Euro 2016. «A l'heure où tous les Français participent à l'effort de redressement de notre pays dans la lutte contre le chômage et pour la compétitivité des entreprises, ils ne comprendraient pas que l'ensemble du football professionnel, qui est vu comme un secteur plus privilégié, ne participe pas à cet effort collectif».

Le Graët prône le dialogue

Pour faire face à la mise en place en 2014 de la taxe à 75%, les clubs professionnels songent en effet à boycotter la 11e journée de Ligue 1 et la 12e journée de Ligue 2, le 26 octobre. L'Union des clubs de football professionnel (UCPF) doit envisager les différentes possibilités d'action contre l'entrée en vigueur de cette taxation à l'occasion d'une réunion qui aura lieu le jeudi 24 octobre.

Comme Fourneyron, Noël Le Graët espère ne pas en arriver jusqu'à la grève mais il rappelle que les clubs français ne pourront pas supporter cette taxe. «On peut toujours discuter avant d'arriver à un mouvement aussi important que celui-ci, a souligné ce jeudi le président de la Fédération française de football. Mais il faut se dire que nos clubs, en dehors du PSG et de Monaco, ont de vraies difficultés de fin de mois. Je pense plutôt que le football doit faire des efforts mais la taxe est beaucoup trop importante».

J.-C. Dassier - «idiot de faire grève mais...»

Un sentiment partagé par Jean-Claude Dassier, qui connait mieux le football français depuis son passage en tant que président de l'Olympique de Marseille. «Je ne crois pas qu'il serait très intelligent de faire grève, a-t-il insisté sur RMC. Que les présidents protestent, c'est souhaitable. Mais que les joueurs fassent grève serait idiot. Ce n'est pas le moment pour cette taxe : le football français a des qualités mais n'est pas, sur le plan économique, aussi fleurissant qu'il le faudrait» .

Malgré toute la bonne volonté des dirigeants de club, cette taxe est une promesse de campagne du Président de la République François Hollande. Même s'il ne faut jamais jurer de rien, surtout en politique, il y a cependant peu de chances que le gouvernement et les députés de la majorité ne fassent pas marche arrière face à la menace de grève du football professionnel français.

Que vous inspirent ces différentes réactions à la contestation des clubs ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l'espace «Publiez un commentaire» ...