Malgré
un but encaissé dès l’entame du match, les Verts ont montré
contre Créteil un tout autre visage que celui offert une semaine
plus tôt à Geoffroy-Guichard contre Istres. Les Stéphanois,
le plus souvent dominateurs, sont montés en puissance au fil des
minutes et auraient pu empocher les trois points de la victoire avec un
petit peu plus de réalisme dans la concrétisation de leurs
attaques.
Une tactique encore en rodage
Les Stéphanois n’ont pas encore
bien assimilé tous les rouages de la nouvelle tactique en
3-4-3 que prône Alain Michel. Si on ajoute à cela le traumatisme
de la saison dernière (faux passeports, changements d'entraîneur,
blessures, etc...), il faut bien se rendre à l'évidence :
les "nouveaux Verts" vont mettre du temps à donner leur pleine mesure
et il leur faut avant tout de la patience pour réapprendre à
goûter aux joies de la victoire. Contre Créteil, les joueurs
encaissent d'entrée un but de Bouger (1') à cause d'un placement
défensif défaillant, et ils vont mettre de longues minutes
à refaire surface, car même s'ils ont la maîtrise du
jeu, ils retombent dans leurs travers de la semaine dernière en
balançant de longs ballons vers Panov et Rodrigao, pris dans la
tenaille adverse. Ils vont néanmoins s'accrocher avec un courage
qui a dû rassurer les nombreux supporters présents encore
une fois (près de 4000) dans le stade Dominique-Duvauchelle. Un
pressing plus haut et plus agressif va gêner les Cristoliens, qui
se mettent à reculer et à subir les assauts des hommes d'Alain
Michel, plus tranchants, mais qui manquent de précision dans la
dernière passe. L'obstination va se révéler payante
et N'Dour, sur corner, propulse le ballon sous la barre après une
tête de Mettomo repoussée sur sa ligne par un défenseur
de Créteil (75'). Galvanisés par leur égalisation,
les Verts ont même été tout près de l'emporter
grâce à Rodrigao, qui a failli inscrire le but de la victoire
suite à une sortie périlleuse de Duchesne.
Un gardien qui rassure
Casagrande a rapidement pris ses
marques au sein de l'arrière-garde stéphanoise, et il rassure
ses défenseurs par sa présence dans la surface et la sûreté
de ses interventions sur les sorties aériennes.
Une défense à
trois solide
Le jeu défensif a été
en s'améliorant, avec aux commandes Giovanni Bia, qui est venu s'intercaler
quelquefois au milieu de terrain pour apporter le surnombre et s'imposer
en patron de l'arrièreègarde par quelques bons jaillissements
qui lui permettent de bien couper les trajectoires des attaques adverses
et de faire évoluer son équipe plus haut sans subir le jeu.
Même si la barrière de la langue semble être un handicap,
le trio défensif qu'il forme devrait se bonifier au fil des matchs
avec Mettomo, qui retrouve petit à petit son niveau, et Hernandez
très propre dans ses interventions et dans ses relances (il a même
fini libero après la sortie de Bia dans le dernier quart d'heure,
remplacé par Diawara ).
Un milieu de terrain en manque
de repères
Le moins que l'on puisse dire, c'est
que la dimension collective de son milieu de terrain n'est pas encore le
point fort de l'équipe ! Les joueurs se dépensent sans compter,
mais ils ont souvent du mal à se situer dans le replacement, et
ils voient trop souvent le ballon leur passer au-dessus de la tête.
Là aussi, les choses se sont améliorées au fil des
minutes sous l'impulsion de Hellebuyck,qui a apporté sa force de
percussion sur son côté gauche, et de N'Dour qui est monté
en puissance jusqu'à son but égalisateur sur corner (75').
Carteron a animé son couloir droit avec beaucoup d'abnégation
et de générosité, alors que Sablé a été
le régulateur de ce milieu de terrain et a récupéré
de nombreux ballons en cherchant toujours à les redonner proprement.
Des attaquants prometteurs...
privés de bons ballons
Il a fallu attendre de longues minutes
avant que les deux pointes de l'attaque ne soient servies correctement
et autrement que sur des longs ballons aériens. Panov, par ses accélérations,
a été un poison constant et commence à retrouver son
niveau, alors que Rodrigao s'est affirmé comme un fin technicien
par son jeu en remise et en essayant de perforer la défense cristolienne.
L'entrée en jeu de Mendy a amené de la vivacité par
ses dribbles et ses accélérations déroutantes. Il
a souvent semé la panique dans la défense adverse, qui a
dû employer les grand moyens pour le stopper dans sa fougue. Même
s'il a encore un petit peu de déchet dans son jeu, il devrait être
une des révélations de cette saison et on imagine les dégâts
que peuvent faire ces trois joueurs une fois les réglages terminés.
Si l'on ajoute Baudry qui, malgré une certaine aisance technique,
a encore du mal à se situer au sein de sa nouvelle équipe,
et Kuzba, qui devrait apporter un atout supplémentaire par sa vitesse
et son efficacité, Saint-Etienne disposera cette saison d'une force
offensive qui fera souffrir de nombreuses défenses de D2.
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à cet article - Par Frédéric Coudrais
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