Finalement, l'attaquant brésilien Fernandao, non qualifié, n'était pas aligné côté marseillais, au contraire de Philippe Brunel côté gauche dans un 4-4-2 classique. A Bordeaux, Christophe Dugarry blessé n'apparaissait pas sur la pelouse.

L'OM prend les choses en main

Pour son premier match à domicile de la saison, l'OM entendait ne pas se laisser faire et profiter de la prudence bordelaise pour faire le jeu. Ibrahima Bakayoko et Brunel se trouvaient bien pour une première frappe de l'ancien Lensois, loin au-dessus (3'). Occupation du terrain adverse, pressing : tout l'arsenal d'une équipe dominatrice était là pour Marseille, ne manquait que le but. Un tir de Bruno Basto n'inquiétait pas Vedran Runje mais venait rappeler aux locaux que dominer n'est pas gagner. Bakayoko allait alerter une première fois Ulrich Ramé, qui contenait sa très belle frappe (13'). Il oubliait ensuite Dill seul dans la surface au moment de conclure (26').

Ces actions phocéennes ne faisaient pas oublier que la défense bordelaise tenait très bon, à l'image d'un David Sommeil intraitable. Brunel combinait avec Piotr Swierczewski et Bakayoko pour aller centrer, mais Ramé veillait (35'). Décidément très actif, il lobait Sommeil mais ne cadrait pas sa frappe (41'). De rares occasions concédées par les Girondins à la bonne volonté marseillaise, mais trop peu de tranchant pour inquiéter une équipe visiblement venue pour défendre et éventuellement tenter un coup. Préparation à digérer et chaleur estivale pourront expliquer le phénomène.

Bordeaux serre les dents

Le score n'était pas débloqué après le repos. Il fallait même attendre un bon moment avant de voir Dill partir sur la gauche, s'arracher et malheureusement expédier son tir raser la barre transversale bordelaise (65'). Les hommes d'Elie Baup n'essayaient même pas d'approcher les buts de Runje, et il y avait un monde entre le duo Pauleta-Christian entrevu contre Nantes voici huit jours et celui d'hier soir... Le jeu se musclait un peu, et l'entrée en jeu d'Ibrahim Ba à la place de Djamel Belmadi n'apportait pas à l'OM l'étincelle espérée.

Manuel Dos Santos avait bien l'opportunité de délivrer un stade enclin à la bienveillance par l'engagement et la motivation des siens, mais il ne cadrait pas sa tentative (80'). Il était dit que la domination marseillaise resterait stérile, et une échauffourée empreinte de frustration a failli faire de ce match terne un match médiocre. La prestation marseillaise ne l'a pourtant pas été. Quant aux Bordelais, il faut espérer que leur timidité offensive n'est due qu'à un besoin de se mettre en route, car devenir champion impose de prendre des risques, pas de jouer le nul à chaque déplacement.

Déclarations

José Anigo (entraîneur de Marseille) : "Tout le monde pensait que nous n'étions pas prêts et que nous n'avions pour nous que notre combativité. On a vu ce soir qu'il y a du jeu à l'OM. Nous allons nous bonifier dans les semaines à venir avec l'arrivée des joueurs qui n'étaient pas qualifiés ce soir et qui nous ont fait défaut."

Elie Baup (entraîneur de Bordeaux) : "Nous avons joué dans des conditions difficiles et souffert en particulier de la chaleur. Nous ne sommes pas encore complètement prêts physiquement, mais nous n'avons pas pris de but lors des deux premiers matches. Ce sont des bases essentielles pour avancer, et je ne crois pas que toutes les équipes viendront prendre un point à Marseille cette saison."

Arbitre : M. Bré

Spectateurs :  58 000 environ
 

Avertissements

Marseille : Hemdani (79'), Swierczewski (82')
Bordeaux : Miranda (66'), Smertin (75'), Christian (79')
 

Marseille
Runje - Z. Camara, Tuzzio, Leboeuf, Rool - Belmadi (Ba, 68'), Swierczewski, Hemdani, Brunel (Dos Santos, 78') - Bakayoko, Dill (Dahou, 88') 

Bordeaux
Ramé - Jemmali, Sommeil, Roche, Basto - Miranda, Smertin, Legwinski, Batlles - Christian (Sanchez, 82'), Pauleta