Ce soir au
Stade de France (20h45), Lyon et Monaco vont tenter de s'adjuger la Coupe
de la Ligue. Paradoxalement, cette compétition mineure risque de
vivre une finale acharnée car des deux côtés, la motivation
est évidente : regagner enfin un trophée pour l'OL, décrocher
l'Europe et sauver une saison pour l'ASM.
Qui succèdera à Gueugnon
au palmarès de la Coupe de la Ligue ? Cette fois-ci, la finale en
oppose deux clubs à grands moyens. Mais le moins que l'on puisse
dire, c'est que les deux n'ont pas fait le même type de saison. Autant
les Lyonnais ont réalisé un parcours remarquable, autant
les Monégasques sont loin de cette force qui avait fait d'eux d'incontestables
champions de France. Sur un match, le standing des uns et des autres
risque fort de se valoir, et il y a lieu de s'attendre à une partie
très disputée à Saint-Denis.
Lyon pour gagner, enfin
Surtout que les deux formations ont
toutes les raisons de vouloir absolument décrocher le trophée.
Pour Lyon, il s'agit d'inverser une tendance historique douloureusement
ressentie. Depuis une coupe de France en 1973, les Gones n'ont en effet
rien gagné, soit vingt-huit ans de disette pour un club devenu depuis
quelques années l'un de plus grands de France, à la hauteur
du statut de la ville qu'il représente. Et ce n'est pas la mésaventure
survenue il y a cinq ans qui a arrangé les choses : en 1996, Metz
privait aux tirs au but l'OL de la Coupe de la Ligue, c'était alors
au Parc des Princes. Le leitmotiv de tous les joueurs, anciens ou nouveaux,
est donc le même : remporter quelque chose.
Jérémie Bréchet
le sait plus que tous : "Pour un jeune issu du centre de formation,
c'est un événement énorme. J'espère que l'on
ramènera la coupe l'année du cinquantenaire. C'est un moment
important pour nous bien sûr mais aussi pour le club et la ville
qui attendent cela depuis si longtemps." Mais même quelqu'un
venu de l'extérieur, comme Pierre Laigle en son temps, a conscience
de cette dimension : "On a assez entendu parler du fait que l'OL n'ait
rien gagné depuis longtemps, ça ne met pas plus une pression.
On a quand même eu pas mal de matchs sous pression cette année,
alors je pense qu'on saura la gérer."
La méfiance est néanmoins
de rigueur, avivée tant par le souvenir d'un dernier match de championnat
remporté difficilement à Gerland (but de Caçapa à
la dernière seconde) que par la connaissance de la motivation d'un
adversaire, qui contrairement à Lyon, a besoin d'une victoire pour
se qualifier pour l'Europe. Ainsi chez l'expérimenté Philippe
Violeau : "Monaco, on les a joués une première fois où
ils n'étaient pas trop bien, ça s'était très
bien passé pour nous. La deuxième fois ça a été
très difficile. Je ne crois pas que ce soit un avantage psychologique
ou autre. Sur ce match ce sera du 50-50. Monaco, après un championnat
très difficile, attend cette finale avec beaucoup d'impatience,
ça leur permettrait d'être européen la saison prochaine.
Donc ils ont sûrement plus à perdre que nous, mais ce n'est
pas pour ça que ça va nous avantager."
Monaco pour l'Europe... et pour
éviter l'implosion
Car en face, cette finale peut marquer
la fin d'un cycle. Si Monaco ne la gagne pas, le club ne sera pas qualifié
pour l'Europe, une première depuis bien longtemps. Et si tel devait
être le cas, un an après un titre de champion de France, pas
mal de choses pourraient changer. L'entraîneur Claude Puel est évidemment
le premier, mais préfère ne pas trop en dire, même
s'il sait très bien de quoi il retourne : "J'ai un match important
à préparer et ce n'est pas en me penchant sur les conséquences
d'un mauvais résultat samedi soir que je pourrais avancer. Cette
finale va conditionner pas mal de choses. Rien que sur un plan sportif,
c'est plus motivant de disputer une Coupe de l'UEFA que rien du tout."
Plus motivant et même nécessaire pour l'envergure que Jean-Louis
Campora, le président, entend donner à son club.
Les joueurs sont en tout cas empreints
de cette nécessité et n'ont que la Coupe de l'UEFA en tête.
Ils restent lucides sur leur saison, à l'image de Marcelo Gallardo
: "Même si on gagne, cela ne résoudra pas pour autant tous
les problèmes qu'il y a au club." Mais ils font preuve d'une
grande motivation, comme l'explique Marco Simone : "C'est notre finale
de Champions' League à nous." Même le nouvel arrivant
italien, Christian Panucci, se veut plus que concerné : "C'est
le match le plus important de notre saison, celui pour lequel tout le monde
doit donner le maximum pour mériter de brandir le trophée."
Il est vrai que tout ce beau monde entend participer à une coupe
d'Europe la saison prochaine, et qu'une défaite précipiterait
le départ de nombre d'entre eux... Le mot de la fin reviendra à
l'ancien Lyonnais, Ludovic Giuly, qui était de la désillusion
rhodanienne en 1996 : "On a tout misé sur cette finale. Je n'ai
pas envie de perdre une deuxième fois. Je ne veux pas être
devant la télévision l'année prochaine pour regarder
la Coupe d'Europe."
Les équipes probables
Lyon
Coupet - Chanelet, Edmilson, Caçapa,
Bréchet - Violeau, Foé, Laigle, Dhorasoo - Marlet, Anderson
(cap.)
Monaco
Porato - Panucci, Marquez, Rodriguez,
Léonard - Djetou (cap.), Farnerud, Giuly, Gallardo - Nonda, Simone
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à cet article - Par Yann Peltier
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