L'attaquant de taille que recherchait le FCNA pour la saison prochaine et notamment les joutes de la Ligue des Champions sera finalement bien Pierre-Yves André, 185 cm et 77 kg. A bientôt 27 ans, ce natif de Lannion, qui compte 211 matches en D1 pour 37 buts mais aussi quelques sélections espoir et A', entend goûter pleinement à la coupe d'Europe, qu'il connaît à peine (trois matches, un but avec Bastia en 1997). Il le fera au sein d'un club qui lui est finalement assez lié : il y était, en gros, annoncé chaque été, et y avait surtout effectué une période d'essai dans sa jeunesse, avant d'opter pour Rennes en 1993, puis Bastia en 1997. Il a livré ses premières impressions sur son départ du club corse, où il était en fin de contrat, pour le club ligérien.

"L'Europe est un objectif important"

L'argument numéro un est bien entendu la participation de Nantes à la Ligue des Champions : "Nantes a réussi une bonne saison 2000-2001 et le club devrait jouer la Ligue des Champions l'année prochaine. J'ai goûté à la Coupe de l'UEFA avec Bastia et j'ai envie de revivre ces sensations. L'Europe est un objectif important pour un sportif de haut niveau s'il veut juger ses qualités et ses performances. Même si le championnat de France reste, malgré tout, très intéressant."

Mais l'attaquant breton entend également défendre ses chances vis-à-vis de l'équipe de France championne du monde et d'Europe, qu'il ne désespère pas d'intégrer : "En résumant, le FCNA représente la meilleure synthèse possible pour moi. Parmi mes objectifs figure l'envie de jouer en équipe de France A. A Rennes, j'ai été sélectionné en Espoirs. A Bastia, j'ai été retenu en A'. En venant à Nantes, tout sera réuni pour atteindre ce but. S'il y a la moindre chance d'y parvenir, je suis prêt à la saisir."

"Proche de ma famille"

A Nantes, André ne sera pas loin de ses racines, en tout cas moins qu'il n'avait craint de l'être en 1993, quand Nantes avait mis à l'essai celui qui évoluait alors à Lannion (DH) : "Je serai aussi proche de l'Ile-et-Vilaine ainsi que des Côtes-d'Armor où réside ma famille. [...] A l'époque, j'avais dix-neuf ans et il était peut-être prématuré que je signe à Nantes. J'avais préféré débuter en D2 et Rennes avait le potentiel pour remonter en D1. Ce que le club avait fait la saison suivante. Cette décision m'avait également permis de rester proche de ma famille. Mais j'ai toujours gardé Nantes présent à l'esprit."

Evidemment, son arrivée risque d'accentuer une concurrence qui avait fait une apparition remarquée sur les bords de l'Erdre en début de saison, mais l'intéressé ne s'en offusque pas : "Je me suis toujours très bien entendu avec mes partenaires. Il est important d'avoir de bons rapports et un bon feeling. L'essentiel est que nous tirions tous dans le même sens. Je connais déjà plusieurs joueurs à Nantes et je suis confiant sur ce point. L'adaptation est le lot de n'importe quel professionnel. Quand je suis arrivé à Bastia, j'ai passé une première saison catastrophique avant de trouver mes marques. Ces quatre années en Corse m'ont cependant forgé le mental."

"J'apporte mon envie et mon expérience"

A Bastia, la recrue nantaise a pu côtoyer Sébastien Piocelle, prêté par le FCNA, qu'il devrait retrouver la saison prochaine puisque le club corse n'a pas levé son option d'achat de 40 MF : "Nous avons peu parlé de Nantes. Mais j'apprécie beaucoup Sébastien Piocelle et sa personnalité. Je connais aussi Olivier Monterrubio, Eric Carrière et Nicolas Gillet par l'équipe de France A'. Leur état d'esprit me semble représentatif de l'ambiance qui règne au FCNA."

André, qui sait très bien qu'il incarnera un type d'attaquant dont l'équipe nantaise manque singulièrement, n'envisage pas de passer à Nantes sans y rester un bon moment : "J'apporte mon envie et mon expérience en D1 avec ces quatre années passées à Rennes puis les quatre suivantes à Bastia. Je pense que mon potentiel athlétique est également intéressant, ainsi que mes qualités de vitesse et de détente. [...] Je ne suis pas un mercenaire. Certains joueurs peuvent aller d'une équipe à l'autre. Ce n'est pas mon cas. J 'ai passé quatre ans à Rennes car il s'agissait de mon club formateur. A Bastia, la situation est différente. J'étais parti pour m'y relancer durant deux saisons... et j'y suis resté deux de plus."

Avec Olivier Quint pour 25 MF, Nantes s'est donc déjà assuré le concours de deux recrues offensives pour la saison prochaine, une prévoyance sans doute salutaire. Mais des incertitudes demeurent : Frédéric Da Rocha n'a pas prolongé son contrat et est contacté par le PSG, tandis qu'Olivier Monterrubio pourrait voir l'arrivée du gaucher Quint et d'André en attaque comme le signe qu'il lui faudrait partir, surtout que son temps de jeu cette année n'a pas atteint des sommets.