Cannes en National

Cette fois, ça y est, Cannes est en National. Ce n'est plus une possibilté, mais bel et bien un fait réel. A force de se sauver de justesse d'une descente sportive ou financière et de jongler entre transferts lucratifs et promotion des jeunes du centre de formation, l'AS Cannes a peut-être abusé de cette indestructible santé. Au fil des saisons, les transferts ont assombri l'équipe et l'avenir sportif cannois s'est effiloché. Afin de boucler ses fin de mois et de respecter ses échéances vis-à-vis des créanciers, l'AS Cannes n'a pas eu le choix et à vendu toute une génération.

Un centre de formation réputé

Longtemps la richesse du centre de formation cannois à permit de reculer l'échéance. Mais à force de puiser dans son vivier, il s'est mis à scruter les divisions inférieures à la recherche de bonnes affaires. Sans grande réussite, non pas en raison de la qualité des joueurs, mais plutôt des responsabilités qu'on leur à trop vite confiées. Si dans le passé, les départs de certains joueurs formés au club  relevait de l'inévitable (Zidane, Micoud, Viera, Frey, Zebina et tant d'autres encore), c'est la vague de départ suivante qui a condamné le club au National.  Cannes n'a pas eu d'autre choix que de brader toute une génération. Celle des Jeannel, Chabaud, Citony, Primorac, Vannuchi. De bon joueurs de D2 qui ont manqué au club cette saison.

Et maintenant ?

L'AS Cannes devra s'appuyer sur des joueurs moins talentueux mais qui en veulent plus. Le club va garder tous ses premiers contrats pros et vendre une bonne partie de l'effectif actuel, tout en gardant des cadres. C'est ainsi que Leclerq, Colleter, Gohel et Lemasson devraient rester pour aider Cannes à retrouver au plus vite la D2. La nouvelle équipe travaille déjà sur un changement de statut du club : une révolution qui permettra aux azuréens de disposer des armes pour mieux lutter pour sa survie. C'est d'autant plus vrai que le club peut compter sur l'indéfectible appui de son nouveau député-maire, Bernard Brochand, dirigeant historique du Paris SG. Celui-ci a d'ailleurs assuré que la mairie ne laisserait pas tomber le club. Cannes risque à l'évidence de profiter du réseau des connaissances de son maire.

Une fusion en vue ?

Si les Cannois descendent l'année où il aurait fallu l'éviter, c'est tout simplement que Cannes n'a jamais été aussi bien dans sa peau. Une nouvelle tribune de 6000 places, grâce à laquelle La Bocca, le stade, ressemble enfin à un vrai stade ; et le centre de formation toujours dans les premiers de France actuellement. Plus de soucis financiers et de meilleures infrastructures, le club avait tout pour viser haut. Cannes a donc perdu du temps. Du moins pour l'instant. Car cette rélégation peut servir de nouveau départ au club et à jeter des bases nouvelles. Pendant ce temps, à 30 km de là, un audit sur l'état de santé du voisin niçois est en cours. L'OGC Nice, qui va être lâché par Francesco Sensi, le grand patron de l'AS Roma, devra revoir son budget à la baisse. D'où l'inévitable idée de fusion qui serpente depuis des années entre les deux villes. Un grand club azuréen avec la culture du ballon, l'argent et la place en D2 de Nice d'un côté, le centre de formation, le stade, et le savoir-faire de Cannes d'un autre : il faut avouer que l'idée ne manque pas de charme, et que le nouveau club aurait fière allure.