Montpellier : le constat sans appel de Belhanda
Prêt à revenir à Montpellier pour aider son club formateur, Younès Belhanda n'a reçu aucune réponse. Écoeuré par ce silence, le meneur de jeu d'Al Shamal a dénoncé un malaise structurel profond, entre gestion opaque et rejet de ses champions.

Il n'attendait ni tapis rouge, ni salaire mirobolant. Juste un signe. En janvier 2024, alors que Montpellier s'enfonçait (déjà) dans les bas-fonds de la Ligue 1, Younès Belhanda a pris son téléphone pour proposer son aide. Le geste d'un ancien, formé au club, champion de France 2012, désireux de rendre à la maison ce qu'elle lui avait donné.
Mais du MHSC, aucune réponse. Ni refus, ni explication. Juste le vide. Invité de l'émission Rothen s'enflamme sur RMC, le milieu offensif de 35 ans est revenu sur ce silence, entre regrets personnels et inquiétude plus large sur l'évolution du club.
Une main tendue laissée sans réponse
Alors en fin de contrat à Adana Demirspor, l'actuel joueur d'Al Shamal a contacté Laurent Nicollin pour proposer un retour. Pas pour relancer sa carrière, mais pour épauler un vestiaire en souffrance. «J'ai failli revenir à Montpellier, enfin j'ai failli revenir… J'ai voulu revenir quand j'ai vu qu'ils étaient en difficulté. Mais ce n'est pas passé» , a raconté le Lion de l'Atlas, étonné. «J'ai envoyé un message à Laurent et j'ai dit que je pouvais venir aider, même six mois, s'il voulait voir mon niveau. J'ai dit qu'il pouvait me donner ce qu'il voulait. Mais je n'ai pas eu de retour. Je n'ai pas eu de retour…»
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Ce silence reste toujours difficile à comprendre pour celui qui a quitté le club en bons termes pour le Dynamo Kiev en 2013. «Le pire c'est qu'il n'y a pas eu de raison, pas eu de message. Même s'il me dit non, qu'ils ne peuvent pas…» , a soupiré le natif d'Avignon, sans agressivité mais avec une réelle déception. Et de s'interroger : «Je ne sais pas si c'est lui qui décide là-bas ou si c'est quelqu'un d'autre qui prend les décisions.» Un sentiment d'incompréhension, d'autant plus fort que d'autres anciens, comme Rémy Cabella ou Benjamin Stambouli, avaient eux aussi manifesté leur envie de revenir sans être retenus.
Pas un problème de budget
Au-delà de son propre cas, Belhanda est revenu sur une saison noire dans l'Hérault, avec une descente en Ligue 2 qui coïncide avec les 50 ans du club. «La saison est catastrophique. Surtout que c'était les 50 ans, tu fêtes les 50 ans et tu tombes en Ligue 2. Et quand j'entends les interviews de Cabella et Stambouli qui avaient aussi voulu revenir… Tu te dis putain. Quand tu vois ce que Cabella a fait à Lille, tu te dis que tu n'aurais pas pu l'avoir avec toi cette année à Montpellier ?» , s'est interrogé le sudiste, qui a pointé du doigt certains choix, parlant d'un manqué de lucidité voire de courage dans un moment où l'expérience aurait pu peser.
Pour Belhanda, cette chute n'est pas liée à l'argent, loin de manquer à Montpellier. «Je ne pense pas que ce soit le problème d'avoir moins d'argent parce qu'ils en ont distribué, de l'argent. Je peux te le dire, il y a des gros salaires comme on n'en a jamais vu alors qu'à l'époque on était champions de France» , a-t-il embrayé, sans viser nommément qui que ce soit. Il a appelé à un regard neuf sur l'organigramme pour tenter de redresser le club. «Il faut avoir un oeil nouveau. Le football, il change. Là, il y a des gens qui sont là depuis plus de 15 ans avec la même structure et tu vois que ça n'avance pas.» Le message sera-t-il entendu ?
Que pensez-vous des propos de Younès Belhanda sur la chute de Montpellier ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …