Les footballeurs seront-ils bientôt contrôlés aussi sévèrement que les cyclistes ? Pour lutter contre le dopage, la Fifa commence à envisager la mise en place d'un passeport biologique. Mais le projet se heurte à certains obstacles. Zoom sur cet épineux dossier.

Après les cyclistes, les footballeurs pourraient prochainement se voir doter d'un passeport biologique afin de «tracer» les cas de dopage. La Fédération internationale de football envisage la mise en place d'un tel système, en liaison avec l'Agence mondiale antidopage (Ama), a-t-on appris à l'issue d'une réunion de travail entre les deux instances. Dans le cadre d'un programme lancé en janvier 2008, l'Union cycliste internationale (UCI) a collecté des échantillons de sang des coureurs professionnels afin de créer un profil hématologique et stéroïdien destiné à être comparé aux données enregistrées lors des contrôles antidopage. Un tel dispositif permet de substituer aux contrôles aléatoires un suivi dans le temps, via plusieurs paramètres, sanguins principalement, des effets d'un éventuel dopage sur l'organisme d'un athlète.

Ce système n'est pas sans contrainte, étant donné qu'il implique de pouvoir localiser en permanence les sportifs concernés. Or, la Fifa a toujours refusé jusqu'alors d'obliger les footballeurs à être disponibles 365 jours par an pour des contrôles hors compétition, une mesure introduite cette année pour tous les sportifs d'élite dépendant de l'Ama.

0,3% de footballeurs dopés ?

Sans doute consciente des risques de levées de boucliers, la Fifa est restée très évasive quant à une éventuelle date de mise en place du passeport biologique. Cette dernière n'est du reste qu'à l'état de projet pour l'heure, a précisé le médecin en chef de la Fifa Jiri Dvorak. «Le travail est en cours» , mais l'introduction de ce passeport est «un projet à long terme» , a précisé ce collaborateur de l'instance mondiale.

D'ailleurs, quelle est aujourd'hui l'ampleur du dopage dans le football professionnel ? Selon les chiffres fournis par la Fifa, 33.000 tests antidopage sont réalisés chaque année sur les joueurs de football, dont 0,3% s'avèrent positifs mais seulement à des drogues dites sociales, comme la marijuana et la cocaïne. Seuls 0,03% de cas de dopages aux stéroïdes anabolisants seraient détectés lors de ces contrôles. Nul doute qu'un tel chiffre augmenterait en cas d'application du passeport biologique.