Algérie : Mahrez, l'inévitable déchéance
Attendu au tournant après deux énormes fiascos en 2022, Riyad Mahrez est encore une fois passé complètement à côté de sa CAN. Une fin cauchemardesque pour l'ailier de l'équipe d'Algérie, symbole de la décrépitude des Fennecs.
«Je vais marquer au prochain match !» Après le nul contre le Burkina Faso (2-2), samedi, Riyad Mahrez (32 ans) a fait une promesse. Un après-match marqué par ses griefs vis-à-vis de certains supporters qui lui ont reproché son manque d'impact depuis de trop nombreux mois. Sans surprise, le joueur d'Al Ahli n'a pas tenu parole.
A la rue depuis plus de trois ans
Sans surprise, car le dernier coup d'éclat de celui qui peut légitimement être inclus dans la discussion du plus grand joueur algérien remonte au 14 juillet 2019 avec son coup franc décisif face au Nigeria (2-1) en demi-finales de la CAN en Égypte. Depuis, le néant absolu. Sa CAN au Cameroun en 2022 ? Ratée dans les grandes largeurs avec 0 but inscrit, contrairement à 2015, 2017 et 2019, et même un penalty manqué face à la Côte d'Ivoire (1-3) lors du troisième match. Son double barrage face aux Lions Indomptables (1-0, 1-2 ap) n'a été guère plus reluisant avec deux prestations catastrophiques.
En Côte d'Ivoire, Mahrez a été en dessous de tout à tous les niveaux. Loin d'être dans une forme optimale avec des kilos en trop visibles sous son maillot, le natif de Sarcelles n'a pas réussi son pari, celui d'arriver frais après 6 mois sans forcer à Al Ahli. Un départ en Arabie Saoudite qui ne l'a clairement pas aidé à rester compétitif puisqu'il a le niveau technique suffisant pour tirer son épingle du jeu en restant intouchable chez le promu saoudien alors qu'il a sans cesse été confronté à la concurrence féroce imposée par Pep Guardiola à Manchester City pour se surpasser.
Aucun leadership
Son statut a également posé un véritable problème au sein de la sélection. Djamel Belmadi pouvait-il s'en passer pour permettre à la Khadra de se sortir d'un groupe à sa portée ? La première mi-temps d'Adam Ounas, sujet à des blessures récurrentes mais bien plus tonique et surtout plus percutant avec le ballon, face à la Mauritanie (0-1), a montré qu'il y avait au moins une option sérieuse pour bousculer Mahrez. Le sélectionneur algérien a probablement attendu trop longtemps pour faire ce changement avant de relancer son capitaine dès le début de la seconde période, durant laquelle il a été fantomatique et encore moins actif que sur ses deux premières sorties dans le tournoi.
En tant que capitaine, Mahrez n'a pas répondu présent après l'élimination, laissant à son second, Aissa Mandi, qui portait le brassard mardi, la lourde tâche de faire face à la presse. Une attitude peu surprenante pour celui qui avait posté un message sur ses réseaux sociaux avec un émoji se bouchant les oreilles pour répondre à la colère des supporters. Absence de leadership sur le terrain, en dehors, la fin d'aventure du meilleur joueur de Premier League en 2016 avec sa sélection ressemble à une longue descente aux enfers. Fort heureusement pour tout le monde, cette chute a peut-être pris fin ces dernières heures avec l'annonce de sa retraite internationale imminente.
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