Bayern : comment Lewandowski s'est complètement grillé
Malgré des statistiques impressionnantes, Robert Lewandowski vit une fin de saison très difficile avec le Bayern Munich. En effet, son désir de rejoindre le Real Madrid, refroidi par ses récentes prestations en Ligue des Champions, a fini par exaspérer les totems de l'institution allemande.
Ces derniers mois, le «respect de l'institution» est devenu une expression à la mode. Face à un marché des transferts de plus en plus fou et des joueurs qui ont désormais tendance à avoir le dernier mot, il existe certains clubs qui restent toujours aussi imperméables aux mutations du monde du football. Parmi ceux-ci, le Bayern Munich. Depuis plusieurs semaines déjà, le cas de Robert Lewandowski (29 ans) fait trembler les murs de l'autre côté du Rhin.
Le Real plus convaincu...
En effet, l'attaquant polonais estime qu'il est arrivé en bout de course avec le monstre bavarois. Après quatre années à empiler les buts comme des perles (150 en 193 matchs), l'ancien joueur du Borussia Dortmund a conclu qu'il ne parviendrait pas à remporter la Ligue des Champions chez les Roten. Un constat sans aucune remise en question de la part du goleador, qui s'il n'a pas d'égal en Bundesliga depuis le départ de Pierre-Emerick Aubameyang à Arsenal, n'a pas du tout le même rendement sur la scène européenne.
Résultat, celui qui est arrivé libre en 2014 affiche un souhait clair : il veut jouer au Real Madrid. Cela tombe bien, la Maison Blanche recherche un attaquant pour concurrencer Karim Benzema, moins prolifique cette saison. Pour cela, Lewandowski a eu la bonne idée d'engager le célèbre Pini Zahavi comme agent, et ce jusqu'au 31 août prochain, date de la fin du mercato. Une collaboration à court terme qui ne fait aucun doute sur les intentions du chasseur de buts. Problème, les dirigeants du Real, un temps intéressés, n'ont pas vraiment été impressionnés par l'avant-centre lors de la récente double confrontation en demi-finales de C1. A tel point que cette piste serait depuis tombée à l'eau.
Les légendes du Bayern excédées
Entre volonté affichée de partir, performances trop moyennes dans les rendez-vous européens et égoïsme forcené, les garants de l'institution Bayern ont décidé de passer à l'action. Fini les câlins et les galipettes, les quatre vérités ont été dites à Lewandowski. «Robert veut devenir le meilleur buteur parmi les cinq grands championnats européens. Mais il faut qu'il sache que c'est l'entraîneur qui décide des changements à effectuer. Chaque joueur se doit de le respecter. Le boss, c'est moi et personne d'autre» , a pesté Jupp Heynckes, qui a vu son buteur l'ignorer au moment de son remplacement par Sandro Wagner contre Cologne (3-1), samedi dernier.
Le légendaire Paul Breitner a également décidé de sortir la sulfateuse pour allumer le meilleur buteur (29) de Bundesliga, qui s'est brouillé avec de nombreux partenaires et pris en grippe par une partie des fans munichois. Connu pour sa non-conformité, l'ancien défenseur en a marre du Polonais. «Robert, c'est toujours moi je, moi je, moi je» , lâchait récemment le champion du monde 1974 dans des propos relayés par les médias locaux. «Il se croit aussi fort que Cristiano Ronaldo, mais sur le terrain il ne l'a encore jamais prouvé. Les supporters du Bayern ne veulent plus de lui» , a balancé un Breitner furieux.
Lewandowski dans l'impasse
Quel avenir pour Lewandowski, donc ? Personne n'a la réponse pour le moment. Il paraît évident que le joueur, dont le contrat expire seulement en juin 2021, fera tout pour aller au clash. Problème, le Bayern ne fera pas de cadeaux aux prétendants. A l'heure actuelle, seuls le Real Madrid, et dans une moindre mesure, le FC Barcelone, ont l'expérience et la stature pour prétendre remporter la Ligue des Champions quasiment tous les ans. Or, aucune de ces deux équipes ne mettra les 100 millions d'euros réclamés par le Bayern pour un joueur qui va sur ses 30 ans.
La Premier League ou encore le Paris Saint-Germain, où Edinson Cavani n'est pas sûr de rester, sont des destinations possibles. Enfin et surtout, il faudra que son club lui trouve un remplaçant idéal. Au regard des prix actuels pour les attaquants de pointe, le Bayern devra réaliser une folie pour compenser son éventuel départ. Quand on sait que le transfert de Corentin Tolisso pour 47,5 millions d'euros, bonus compris, est le plus onéreux de l'histoire du club, on comprend rapidement que la possible vente de Lewandowski ne serait pas un choix sans risques...
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