Les Italiens ont fait une démonstration de réalisme jusque là. Ils seront opposés en huitième de finale à l'Australie. Celle-ci est en pleine confiance et visera le premier quart de finale de son histoire et de celle de l'Océanie.

L'histoire fait évidemment de l'Italie la favorite de ce huitième de finale. La Squadra Azzurra a participé à toutes les Coupes du Monde depuis 1962. Elle a remporté trois fois le titre et disputé cinq finales. Les Italiens restent toutefois sur une élimination en huitièmes en 2002. Ce stade de la compétition n'est pourtant pas un grand obstacle pour l'Azzurra qui l'a franchi cinq fois sur sept. Concernant l'Australie, le passé est beaucoup moins prestigieux. Avant le Mondial allemand, les Socceroos n'avaient disputé qu'une seule Coupe du Monde, c'était en 1974, en Allemagne... A cette occasion, ils n'avaient pu franchir le premier tour, restant muets en attaque et ramenant un seul point. Italiens et Australiens se sont rencontrés une seule fois dans l'histoire, c'était aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000. L'Australie s'était inclinée 1-0 sur un but de… Pirlo. D'autres mondialistes étaient de la partie : Gattuso, Zambrotta, Viduka, Emerton, Grella, Culina, Bresciano, Skoko et Lazaridis. L'histoire place l'Italie largement devant l'Australie, mais le premier tour de ce Mondial 2006 imposent d'autres paramètres.

Le premier tour

Depuis le début de la compétition, l'Italie joue les gammes qu'on lui connaît. Très solide et regroupée en défense, elle n'a encaissé qu'un seul but. En attaque, son compteur s'est stoppé à cinq unités. Elle a marqué trois fois sur coup de pied arrêté, une fois en contre-attaque et une fois sur une grossière erreur adverse. La Squadra Azzurra a brillé par son efficacité. Bousculée par l'envie ghanéenne, elle a gagné 2-0. En difficulté contre les Etats-Unis, elle s'en est sortie avec un nul (1-1). Et contre le gros poisson du groupe E la République Tchèque, elle a dominé sans multiplier les occasions et s'est imposée 2-0. Au final, les Italiens ont terminé premiers de leur groupe. Individuellement, Gilardino a marqué et semble préféré à Toni, Pirlo confirme son statut de leader, Totti s'est imposé en délivrant deux passes décisives, et l'ensemble de la défense a montré une belle solidarité en dépit des changements. Face à l'Australie, les Italiens devront prendre le jeu à leur compte et user de leur technique. Le milieu Simone Perrotta a déclaré : «l'Australie ressemble aux Etats-Unis en mieux, surtout devant. L'avant-centre Mark Viduka est très physique. Mais le reste de l'équipe aussi est très bon.»

De son côté, l'Australie n'a pas déçu. Elle a même surpris en terminant deuxième du groupe F, derrière le Brésil mais devant la Croatie et le Japon. Les Socceroos ont joué sans complexe, n'hésitant pas à prendre des risques. Cet état d'esprit a produit des rencontres spectaculaires avec une moyenne de 3,3 buts par match, un chiffre bien supérieur aux 2,4 de l'ensemble de la compétition. L'Australie a terminé le premier tour avec cinq buts pour, et cinq buts contre. Face au Japon, elle s'est imposée dans les ultimes minutes mais a engrangé beaucoup de confiance (3-1). Contre le Brésil, elle s'est inclinée 2-0 mais méritait mieux. Enfin, face à la Croatie, dans un match couperet où la défaite était interdite, elle a réussi à accrocher le nul 2-2 en étant menée deux fois au score. Là encore, une configuration de match excellente pour le moral. L'envie et la solidarité sont les forces de cette équipe. Viduka en est le pilier, Aloisi est un joker de luxe qui a marqué une fois et donné une passe décisive, Cahill est devenu titulaire après deux buts, Kewell a donné la qualification face à la Croatie, et Neill est l'homme fort de la défense. Contre l'Italie les erreurs seront impardonnables, mais l'Australie pourra compter sur ses qualités physiques et son mental. «On s'est bien battu contre le Brésil. Personne n'a peur de l'Italie car personne n'a eu peur du Brésil» , a confié Neil à Associated Press.

Les équipes probables

L'Italie devra se passer de Nesta blessé aux adducteurs et remplacé par Materazzi. De Rossi sera lui suspendu après son coup de coude lors de la rencontre face aux Etats-Unis. Il sera suppléé par Gattuso.

Italie : Buffon - Zambrotta, Materazzi, Cannavaro (cap), Zaccardo - Perrotta, Pirlo, Gattuso - Totti - Toni, Gilardino

Côté Australiens, le sélectionneur Guus Hiddink devrait aligner Schwarzer dans la cage, après la piètre prestation de Kalac face à la Croatie. Kewell souffre des adducteurs et pourrait ne pas être aligné. Aloisi aurait sa chance. Emerton est suspendu suite à son carton rouge concédé face à la Croatie, Bresciano devrait prendre sa place. Enfin, Popovic est blessé au mollet et pourrait être suppléé par Wilkshire.

Australie : Schwarzer - Chipperfield, Wilkshire, Neill, Moore - Culina, Grella - Bresciano, Cahill, Sterjovski - Viduka (cap)

Le huitième de finale opposant l'Italie à l'Australie s'annonce fermé et physique. Pourtant, la fougue australienne pourrait amener du spectacle et dynamiter le bloc transalpin.

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