Guère passionnante, l'ultime rencontre de poule des Ibériques permet surtout à Luis Aragones de peaufiner son effectif et tester une nouvelle formule défensive. Le résultat importe peu. La logique se respecte, sans réel panache (0-1). Dommage ! Place aux choses sérieuses et pourquoi pas contre les Bleus ? L'espoir demeure.

Les Espagnols abordent l'ultime rencontre de leur première partie de Coupe du Monde avec sérénité. Ils détiennent déjà le précieux sésame pour le tour suivant, avec la perspective d'un avenir radieux, à la vue de leur qualité de jeu et de l'efficacité affichée jusqu'ici. Son adversaire, l'Arabie Saoudite, conserve de très minces espoirs de se hisser en huitième de finale, à la condition première de s'imposer au mérite et au courage contre un tel adversaire de prestige. La logique devrait l'emporter et les regards se tournent bien plus du côté de l'opposition entre l'Ukraine et la Tunisie, afin de connaître l'adversaire potentiel du futur premier dans le groupe G. Celui de la France qui croise les doigts. En attendant, l'entraîneur espagnol peaufine ses troupes et laisse au repos plusieurs des habituels titulaires.

Les meilleurs moments et les buts :

- Beau geste de Reyes qui récupère le ballon dans la surface. Il prend le meilleur sur le défenseur mais écrase ensuite sa frappe, interceptée par Zaid (17'). L'Espagne domine sans forcer son talent.

- Fabregas trouve Joaquin en retrait. Ce dernier tente sa chance. Sa tentative se heurte à la parade de Zaid (28').

- L'Espagne concrétise sa domination. Sur un coup franc de la gauche, Reyes ajuste magnifiquement. Il permet à Juanito de venir placer une tête victorieuse et devance Al Montashari (0-1, 36').

- Première incursion dangereuse des Saoudiens dans le camp espagnol, avec une tentative lointaine de Sulimani dans l'axe. Canizares capte en deux temps (56').

- Plus en jambes lors de la fin de rencontre, les Saoudiens manquent de réalisme pour égaliser, à l'image de Saad. Isolé dans la surface, il se précipite et ne cadre pas sa frappe (88').

- Coup de sifflet final et l'Arabie Saoudite sort avec les honneurs. L'Espagne poursuit son chemin avec trois victoires en trois matches.

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

Luis Aragones prolonge sa superbe série à la tête de l'équipe nationale espagnole. Il reste invaincu et compte dix sept victoires pour huit nul. A l'occasion de cette ultime rencontre de poule, il décidait de modifier considérablement son onze de départ. Dans les cages, Canizares effectue ainsi son grand retour. Peu inquiété, il assume pleinement son rôle. Une sorte de symbole pour ce gardien qui avait disputé son ultime match de Coupe du Monde en 1994 aux Etats-Unis. Autre originalité, Aragones aligne d'entrée six joueurs qui ne connaissaient pas ce privilège. En défense, Lopez, Marchena, Juanito (buteur) et Salgado qui assument pleinement ce nouveau statut, en assurant avec sérieux, application, précision et qualité la défense ibérique. Quant à Reyes en pointe sur l'aile gauche et Iniesta en soutien derrière, l'expérience se révèle intéressante. Bien entendu, cet intérim à vocation nouvelle connaît une mise en route délicate, avec moins de précisions dans les transmissions et plus de déchets techniques. Raul a tenu à démontrer sa capacité à hisser son niveau de jeu, ainsi que sa volonté de récupérer une véritable place de titulaire. Tout cela prouve que l'Espagne a des ressources et vient renforcer l'impression qu'elle souhaite réellement confirmer tous les espoirs placés en elle. Le retour de titulaires en fin de rencontre n'a pourtant pas apporté la petite touche de punch supplémentaire que les supporteurs attendaient.

L'histoire se répète pour les Saoudiens. Habitués des phases finales de Coupe du Monde (4e participation), ils s'en demeurent à la poule initiale, sans parvenir à se hisser au tour suivant. Une habitude (excepté en 1994 et un 8e de finale) que n'a pas pu enrayer l'entraîneur argentin Marcos Paqueta. Les adversaires des Saoudiens évoluaient une classe au-dessus, malgré de belles qualités démontrées par moments. Au chapitre des précieuses satisfactions, la prestation du gardien Zaid, auteur de plusieurs parades décisives. Il a retardé l'échéance fatale et un score bien plus défavorable. La confirmation également de la qualité défensive de Al Montashari, même si il n'a pas pu devancer Juanito sur le but espagnol. Pour le reste et sans vouloir faire injure aux Saoudiens, cela reste toujours nettement insuffisant. Seule consolation, le gardien Al Deayea détient sans doute encore pour longtemps son record du monde de 180 sélections.

Note du match 9/20

Les Espagnols conservent la place de leader du groupe H, devant l'Ukraine qui bénéficie d'un coup du sort arbitral. Toujours est-il qu'il conviendra de suivre cette formation ibérique, à prendre plus qu'au sérieux.

Groupe H : Arabie Saoudite 0-1 Espagne (0-1)
Fritz-Walter-Stadion de Kaiserslautern / Spectateurs : 41 500 environ
Arbitre : M. Codjia
Avertissements : Al Jaber (27’), Al Temyat (77’) / Albelda (30’), Reyes (35’), Marchena (74’)
But : Juanito (36’)
Les équipes :
Arabie Saoudite : Zaid, Sulimani, Al Montashari, Tukar, Al Dossary, Al Harthi, Al Khatran, Aziz (Al Temyat, 13’), Khariri, Al Jaber (Al Hawsawi, 68’), Noor. Entraîneur : Marcos Paqueta
Espagne : Canizares, Lopez, Marchena, Juanito, Salgado, Reyes (Fernando Torres, 70’), Iniesta, Albelda, Fabregas (Xavi, 66’), Raul (Villa, 46’), Joaquin. Entraîneur : Luis Aragones

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