Le dernier groupe à rentrer en lice proposait une nouvelle affiche européenne. L'Espagne a su maîtriser son destin et s'impose sous la chaleur, contre une équipe d'Ukraine bien mal à l'aise (4-0). L'arbitrage n'a pas contribué non plus à la maintenir sur les rails. Succès étincelant qui promet de beaux jours !

On aborde la dernière ligne droite du premier tour de piste, avec l'entrée en lice du groupe H. Très attendue, il propose une confrontation entre l'Espagne et l'Ukraine, les deux favoris pour obtenir leur billet en huitième de finale. La «Seleccion» rêve de briller enfin avec ses jeunes talents et son dynamisme. Malgré une quatrième place en 1950 (formule Championnat), les Espagnols déçoivent en Coupe du Monde, avec aucune demi-finale sur onze participations. Elle doit se méfier, puisque elle n'a décroché son huitième billet consécutif en Coupe du Monde, qu'au dépend de la Slovaquie en barrage, laissant la première place de son groupe à la Serbie. Il convient d'effacer la désillusion de la défaite contre la Corée du Sud en 2002, dans la lignée des succès européens. Le groupe séduit sur le papier. En face, une première participation pour les Ukrainiens et un défi à relever. Elle compte sur ses deux ballons d'or pour la mener sur le bon chemin, à savoir son entraîneur Oleg Blokhine (1975) et Shevchenko (2004).

Les temps forts et les buts

- L'Espagne domine le début de rencontre et ouvre logiquement le score. Xavi Alonso reprend de la tête un corner bien ajusté qui surprend la défense ukrainienne et son gardien Shovkovskvi (1-0, 13').

- Coup franc très dangereux pour les Espagnols ! Villa l'ajuste. Sa frappe, contrée par le mur ukrainien, modifie la trajectoire du ballon et surprend de nouveau Shovkovskvi (2-0, 17'). Quelle entame de qualité et efficace pour l'Espagne !

- Double coup du sort dès la reprise pour l'Ukraine. Torres file vers le but, poursuivi par Vashchuk. L'arbitre désigne le point de penalty et exclue le joueur ukrainien qui vient de rentrer. Décision très litigieuse mais l'arbitre considère qu'il y a eu tirage de maillot (46').

- Villa se présente au point de penalty et sereinement vient inscrire le but du KO pour la formation ibérique (3-0, 47').

- Suite à un corner de Xavi, Senna frappe et marque des vingt mètres. Mais une erreur au préalable de Ramos sur Tymoschuk annule cet exploit (65').

- L'Ukraine tente de limiter la casse, mais manque de précision. Rebrov, du point de penalty, frappe au-dessus (72').

- Exceptionnelle action collective sur contre de la part des Espagnols ! Le ballon circule à merveille entre les lignes et remonte très vite. La défense ukrainienne est dépassée par le sens du collectif adverse. Au final, Puyol lance Torres qui n'a plus qu'à placer sa frappe entre les défenseurs ébahis (4-0, 81').

Ce qu'il faut retenir du match

Nos voisins espagnols s'inquiétaient de l'entrée en matière de leur équipe de prédilection, contre une formation délicate à négocier. Ils ont largement de quoi se satisfaire de cette première et éclatante victoire, contre un prétendant direct à la qualification. Maîtrise du jeu, percussion offensive, qualité de l'organisation, main mise en défense, gardien serein et expérimenté, permettent aux ibériques d'aborder l'avenir en confiance. Visiblement, ils ont pris du plaisir à dérouler. De quoi remettre en jambes Raul (rentré en seconde période) et conforter des valeurs sûres comme le défenseur Puyol (FC Barcelone), ou encore Ramos (Réal Madrid) au milieu. Torres a impressionné comme avant-centre et Garcia (Liverpool) a pesé sur la ligne de front, par sa qualité de passes et de contrôles. A retenir aussi, les prestations très intéressantes des buteurs Alonso (Liverpool) et Villa (Valence), sortis en seconde période. Avec si peu de déchets techniques, cette formation a vraiment de quoi espérer aller loin cette fois, avec une stratégie de départ ambitieuse et à l'image de sa réussite collective sur le quatrième but.

Si la chaleur excessive et l'arbitrage litigieux n'ont certes pas favorisé le sort des Ukrainiens, il n'excuse en rien cette défaite. Nettement dominés dans l'organisation du jeu, pris de vitesse par les velléités espagnoles, cette entrée en matière déçoit. Auteurs de quelques coups de génies par intérim, les forces d'attaque ukrainienne se heurtaient à un mur défensif sérieux. Trop souvent pris au piège du hors-jeu (parfois à la limite), le génial attaquant de Chelsea Shevchenko n'a pas réussi à s'exprimer à sa juste valeur. Quelques arrêts réflexes de leur gardien Shovkovskvi, n'ont pas suffi à enrayer la machine adverse. Incontestablement, l'Ukraine doit revoir sa copie si elle veut espérer tenir son rang d'outsider potentiel. L'exclusion de Vashchuk est à l'image du match. Dépités, éreintés, malmenés et un manque sérieux de rigueur en milieu de terrain soulignent les carences actuelles. Trop de longs ballons inutiles vers l'avant et une stratégie revue à la pause qui ne résout rien.

Note du match 18 / 20

De vives félicitations conviennent d'être adressées aux espagnols pour leur réelle qualité de jeu et leur collectif enthousiaste et dévastateur. Ils affichent leur forme et nous régalent avec leurs joueurs de talents, pour l'une des rencontres les plus attrayantes de ce début de compétition. Dans la lignée des victoires européennes, les Ibériques apprécieraient enfin de confirmer en Coupe du Monde, à en inquiéter un peu plus les Bleus, seule équipe tenue en échec parmi les têtes de séries attendues.

Groupe H : Espagne 4-0 Ukraine (2-0)
Arbitre : M. Busacca
Stade de Zentralstadion de Leipzig / Spectateurs : 39 000 environ
Buts : Alonso (13’), Villa (17’ et 47’ sp.), Torres (81’)
Avertissements : Rusol (15’)
Expulsion : Vashchuk (47’)
Les équipes :
Espagne : Casillas, Pernia, Puyol, Pablo, Ramos, Xavi, Alonso (Albeida, 54’), Senna, Villa (Raul, 54’), Fernando Torres, Garcia (Fabregas, 77’). Entraîneur : Luis Aragones
Ukraine : Shovkovskvi, Nesmachniy, Yezerski, Rusol, Vashchuk, Rotan (Rebrov, 63’), Tymoschuk, Husin (Shelayev, 45’), Gusev (Vorobei, 45'), Voronin, Shevchenko. Entraîneur : Oleg Blokhine

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