Grâce à sa victoire sur le Togo (2-0), le Cameroun rejoint la Côte d'Ivoire en quart de finale. Les Eperviers d'Emmanuel Adebayor sont quant à eux prématurément éliminés. L'autre rencontre du groupe a rapproché le Congo d'une qualification inespérée. Bienvenue, c'est le journal de la CAN !

Les matchs d'hier : des Lions vraiment indomptables !

Chaque jour apporte son lot de certitudes. Hier, les Camerounais ont brillamment franchi le cap du premier tour. Par la même occasion, ils ont confirmé leur statut de favori revanchard, en s'offrant le scalp d'une deuxième formation qualifiée pour le Mondial. D'abord malheureux (frappe d'Eto'o sur le poteau, coup-franc de Geremi sur la barre transversale), les Lions Indomptables ont ensuite ouvert le score contre le cours du jeu. Suite à une mauvaise relance de la défense togolaise, Samuel Eto'o déclenchait un missile qui trompait l'infortuné Agassa (1-0 ; 68').

Dur pour les Eperviers. Dans l'obligation de l'emporter, ils n'avaient plus qu'à jeter leurs dernières forces dans la bataille. Et c'est ce qu'ils ont fait. En vain. Pire, après un véritable festival côté droit, Eto'o servait idéalement Mayong, qui marquait d'une talonnade du pied droit (2-0 ; 86'). Rideau ! Le Togo est éliminé. Le futur adversaire des Bleus n'a pas fait long feu. La déception doit être immense à Lomé et dans tout le pays. Mais le Togo s'est fait dompter. Et il n'y a pas grand-chose à y redire, même si le manque de réalisme de ses attaquants laissera inévitablement quelques regrets à la sélection de Stephen Keshi.

De son côté, la République Démocratique du Congo a pris une sérieuse option sur les quarts de finale (0-0 face à l'Angola). Pourtant, tout aurait pu basculer dès la 18e minute. Coupable d'un coup de pied sur Kali, le milieu congolais Trésor Mputu était prié de regagner les vestiaires précipitamment. Voilà un fait de jeu qui aurait pu relancer l'Angola. Mais faute d'avoir su convertir leurs occasions, les Mondialistes sont passés à côté du jackpot. Les voilà pratiquement hors jeu ! Leurs chances de sortir du groupe sont désormais très minces…

Les matchs du jour : la Tunisie en pôle position

En position de force, la Guinée et la Tunisie ont l'occasion, cet après-midi, de se qualifier pour les quarts de finale. Mais pas de triomphalisme prématuré. Les deux équipes restent prudentes. Car la Zambie et l'Afrique du Sud ne se présenteront pas sur la pelouse d'Alexandrie en victimes expiratoires. Tour d'horizon.

Cocorico ! Après la qualification des Eléphants d'Henri Michel avant-hier, deux sélectionneurs français sont idéalement placés pour prolonger aujourd'hui leur parcours en Egypte. Dans un premier temps, la Guinée de Patrice Neveu défiera la Zambie. Revigorés par leur succès face à l'Afrique du Sud (2-0), les Guinéens partiront inévitablement favoris. Mais le technicien tricolore a déjà rappelé à l'ordre ses joueurs, pour anticiper un quelconque excès de confiance : «il ne faut pas être trop euphorique. Lors de notre premier match, nous étions outsiders. Il va falloir continuer à agir comme si nous l'étions toujours» , a-t-il précisé à l'AFP.

En face, les Zambiens sont condamnés à vaincre, après la lourde défaite concédée face à la Tunisie (1-4). Une mission délicate qui nécessitera davantage de rigueur défensive. Avec en ligne de mire, l'espoir de revenir dans la course à la qualification. Les coéquipiers du castelroussin Jacob Mulenga se rappelleront peut-être qu'il y'a dix ans, la Zambie terminait 3e de la compétition. Mais depuis cette date, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Et les Chipolo Polo n'ont plus jamais passé le cap du premier tour…

L'Afrique du Sud peut également s'en remettre à ses glorieux souvenirs pour se sortir de l'ornière. En 1996, les Bafana Bafana remportaient l'épreuve à domicile. Mais depuis, ils ne cessent de décliner : finalistes en 1998, demi-finalistes en 2000, quart de finalistes en 2002 et éliminés au premier tour en 2004. Pour éviter une cruelle redondance de l'histoire, deux ans après l'échec tunisien, les hommes de Stuart Baxter n'auront qu'une seul alternative : battre la… Tunisie. Mais les tenants du titre sont sereins après leur bonne entrée en matière (victoire 4-1). Qualifiés pour le Mondial, les Aigles de Carthage peuvent s'appuyer sur l'insatiable Francileudo Santos pour affoler les défenses adverses. Déjà auteur de trois buts, l'attaquant du TFC a déjà approché son total de 2004 (4 réalisations). Cette réussite lui avait permis de finir en tête du classement des buteurs, il y'a deux ans.

Mais cette année, d'après les premières tendances, le sommet des pyramides égyptiennes sera très disputé. Non seulement en ce qui concerne le trophée des meilleurs réalisateurs (Eto'o a déjà frappé à quatre reprises), mais également pour ce qui est de la victoire finale. Sacrée en 2004, la Tunisie vise un doublé historique. Mais la liste des prétendants est longue… On s'en délecte d'avance ! Et ce Tunisie-Afrique du Sud fait parti du menu !

Le fait du jour : le Togo privé de télé !

Ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas d'une sanction prise par le sélectionneur togolais à l'encontre de ses joueurs, battus par le Congo (0-2). Loin de là ! L'histoire est malheureusement beaucoup plus mercantile. Les supporters des Eperviers ont en effet été privés de retransmission télévisée hier après-midi. Pas moyen, donc, de suivre le match décisif disputé par Emmanuel Adebayor et ses coéquipiers face au Cameroun ! Une grosse déception, on l'imagine, dans un pays fou de foot. L'origine de ce couac ? Une sombre histoire de droits TV. Et oui, ils sont partout…

Ces droits appartiennent au groupe béninois LC2, pour ce qui concerne la diffusion des matchs de la CAN. Ce dernier a décidé de «couper le signal» à la télévision togolaise, qui n'aurait pas réglé la facture.

A quelques jours de l'ouverture de la compétition, les tarifs pratiqués par LC2 avaient suscité tout un tas de désapprobations de la part des télévisions nationales. Mais finalement, toutes s'étaient acquittées des sommes convenues. Toutes ? Non ! Pas le Togo. Et dans ces cas là, c'est le téléspectateur qui trinque. En tout cas, l'histoire ne précise pas si la mère d'Emmanuel Adebayor-qui avait tant oeuvré la semaine dernière pour convaincre son fils de rester auprès de sa sélection- a trouvé un moyen de repli pour suivre le match!

Le TOP réactions : Stephen Keshi sur la sellette ?

Claude Le Roy (sélectionneur de la RD Congo) : "Il faut tirer un grand coup de chapeau à cette équipe, une nouvelle fois. Parce que tenir comme ils l'ont fait pendant 75 minutes face à l'Angola, c'est une énorme performance. En ce moment, nous avons quatre points d'avance sur le Togo, et trois sur l'Angola, nous sommes plutôt bien placés. Tout est encore possible, mais on sait qu'un match nul face au Cameroun est suffisant et vu ce que les joueurs ont montré... Le Cameroun est pour moi l'équipe la plus forte. Mon job n'est pas de parler de l'arbitrage, mais les arbitres pourraient parfois pouvoir nuancer. Mputu paie peut-être très cher son geste, mais cela va lui permettre d'apprendre" .

Artur Jorge (sélectionneur du Cameroun) : «Il ne faut pas s'enflammer, il y a encore un troisième match à jouer. Il va falloir être sérieux et bien jouer. Le plus important c'est de bien jouer et de gagner. Toutes les équipes sont bonnes et dures à battre» .

Stephen Keshi (sélectionneur du Togo) : «Vais-je démissionner ? La question se pose à la Fédération, pas à moi. Perdre des matches peut permettre de construire le caractère d'une équipe et je suis sûr que ce sera le cas avec cette équipe-là» .

Résultats et classements :

hier : (2e journée, groupe B)

Angola 0-0 République Démocratique du Congo

Cameroun 2-0 Togo
Eto'o (68'), Meyong (86')

Classement :
1. Cameroun 6 (+4)
2. Congo 4 (+2)
3. Angola 1 (-2)
4. Togo 0 (-4)

Aujourd'hui : (2e journée, groupe C)

Zambie - Guinée (16h15, à Alexandrie)
Tunisie – Afrique du Sud (19h, à Alexandrie)

La Tunisie rejoindra t-elle le Cameroun et la Côté d'Ivoire en quart de finale ? L'Afrique du Sud subira t-elle le même sort que le Togo ? La Guinée confirmera t-elle son entame réussie ? Santos rejoindra t-il Eto'o au classement des buteurs ? Autant de questions qui méritent d'être posées à l'aube d'une journée qui s'annonce palpitante… Les réponses dès demain dans une nouvelle édition du journal de la CAN !

A demain !