Cana, espoir reconnu
Après une enfance mouvementée entre le Kosovo et la Suisse, Lorik Cana parvient enfin à faire valoir ses qualités au sein d'un groupe parisien en reconquête. Une récompense pour un jeune espoir talentueux et travailleur. Portrait. La galère, il connaît. Ces derniers temps, au PSG, tout le monde a remarqué la confiance retrouvée de Pauleta et le replacement de Déhu en défense. Pour beaucoup, ces nouveautés sont à l'origine du renouveau parisien (4 victoires de suite, série en cours). Moins nombreux seront ceux à avoir vu l'émergence du jeune Lorik Cana au milieu de terrain. Et pourtant, cette dernière n'est pas pour rien dans le rétablissement du club francilien. Titulaire lors des quatre derniers matchs (pour autant de victoires), l'Albanais a en effet parfaitement remplacé le capitaine Déhu et a fait son trou aux côtés de Modeste M'Bami. Récemment, on l'a même vu parler avec ses coéquipiers, les replacer, les conseiller. Autant de gestes inhabituels chez ce discret jeune homme. "C'est vrai, dans la vie, je suis réservé, avoue-t-il, mais sur le terrain j'ai besoin de m'exprimer pour que ça aille bien. Je replace les autres naturellement, sans prétention." La prétention ? Une idée qui ne l'effleure même pas, lui qui a connu les problèmes de réfugié politique. A l'heure actuelle, il préfère profiter : "Je viens de tellement loin. Alors aujourd'hui je savoure pleinement mon bonheur." La galère, même à 20 ans, Cana connaît. Né à Pristina, au Kosovo, il n'a pu faire autrement que de partir avec sa famille dès le début des années 90. En Suisse, il devient réfugié politique. "Je me rappelle des nombreux papiers à régulariser. Tout ça alors que la guerre ravageait notre terre, l'ex-Yougoslavie." Un mentor nommé Antoine Kombouaré En Suisse, le petit Lorik continue sa découverte du football. Pris au centre de formation du Lausanne Sports, il y fait ses gammes et trouve sa place dans l'entre-jeu. En équipe de jeunes ou en réserve, Cana progresse. Rapidement, il attire les convoitises des plus grands. Il pense voir sa carrière décoller. Un recruteur du Real veut qu'il aille faire un stage à Madrid... Il refuse. Arsenal lui a proposé un essai. Un choix qu'il regrettera longtemps puisque l'Ambassade d'Angleterre en Suisse lui refusera son visa. Sa chance passée, abattu, il reprend quand même le travail. Un travail que le PSG remarquera vite. A 17 ans, Antoine Kombouaré, alors entraîneur de la réserve, le repère et lui propose un stage à Paris. Emballé par le joueur et l'homme, l'ancien Nantais lui fait signer un contrat espoir. Cana se souvient : "Antoine a été extraordinaire avec moi." Loin de nager dans la facilité, le joueur poursuit sa progression, mais reste engluer dans des problèmes administratifs. "Ma situation faisait peur au PSG. Pendant des semaines, j'ai été en situation irrégulière. Heureusement, Antoine s'est démené comme un fou pour moi." Grâce à lui, Cana se régularise et voit sa famille le rejoindre. Pas ingrat, il se rappelle : "Je dois énormément à Antoine. Au PSG aussi, tous les clubs n'auraient pas agi avec la même humanité." A partir de ce moment, il peut travailler librement. Freiné par une grosse blessure au genou, il vit une saison 2001-2002 blanche mais ne lâche rien. A force de travail, il se rend indispensable à la réserve parisienne. Logiquement, Luis Fernandez le fait monter en équipe première pour suivre quelques entraînements. Puis, le 19 avril dernier la récompense tombe avec une entrée en jeu à Nantes (1-1). Faux-départ anglais Cette accession au plus haut niveau est finalement logique et est une véritable récompense pour un jeune homme travailleur et surtout très doué. "Il a une mentalité exceptionnelle. Il ira loin" se souvient Fernandez. Un jugement appuyé par Kombouaré, qui a, au passage, souhaité faire venir le joueur à Strasbourg cet été. "Lorik possède une grande technique et un très bon jeu aérien. Il est complet, capable de jouer des deux pieds et sa vision est intéressante" reconnaît le nouvel entraîneur alsacien. C'est donc flanqué de toutes ces qualités que Cana a débarqué dans le groupe parisien entouré de Ronaldinho, Déhu et autres Heinze. Il avait d'ailleurs bénéficié de l'aide du capitaine pour son premier match : "Frédéric m'avait beaucoup parlé ce jour-là. Au PSG, c'est un peu mon modèle. On joue au même poste et on se ressemble morphologiquement." Grâce à quelques bonnes performances, Cana est resté dans le groupe de Fernandez et a disputé trois bouts de matchs en 2003. Avec son maigre CV à l'arrivée d'Halilhodzic, le jeune homme n'a pu tout de suite se faire une place dans l'effectif. Compris dans les "quelques jeunes (qui) n'ont pas le niveau pour joueur au PSG" (dixit le Bosniaque), Cana devait être prêté pour s'aguerrir et alléger une masse salariale trop élevée. Prêt à rejoindre l'Angleterre, Cana est finalement resté à Paris, le permis de travail britannique lui étant refusé. Un obstacle que bénit aujourd'hui Halilhodzic, convaincu depuis par l'Albanais : "Il a su saisir sa chance. Il lui reste encore beaucoup de travail à effectuer, mais il est sur la bonne voie." Pour le maintenir dans celle-ci, Cana peut compter sur sa famille, en particulier son père, ancien footballeur professionnel. "Je n'ai pas le droit de les décevoir, de décevoir ceux qui sont restés au Kosovo. Un jour, mon père m'a dit « si tu parviens à jouer au Parc des Princes un jour, je pourrai mourir tranquille et heureux. »" Un premier objectif réalisé... qui en appelle d'autres. Si la vie n'a toujours été clémente avec Lorik Cana, celui-ci a réussi à s'en sortir à force de courage et de travail, profitant bien sûr d'un talent inné. S'imposant peu à peu dans le milieu de terrain du PSG, l'Albanais espère vite se rendre indispensable pour intégrer sa sélection puis, pourquoi pas, rejoindre un club européen plus huppé.
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