On pourrait appeler cela le paradoxe Franck Ribéry. Raillé pour son français très approximatif et portant son passif du Mondial comme un fardeau, l'ailier du Bayern s'est évertué à faire profil bas lors de son rappel chez les Bleus, au Luxembourg et face à la Croatie. Malgré tout, les critiques continuent à pleuvoir. Et alors ? Sur le terrain, le joueur a donné satisfaction !

Le rappel en équipe de France de Franck Ribéry, et dans une moindre mesure de Patrice Evra, aura fait énormément parler. A l'annonce de leur convocation. Lors du rassemblement des joueurs à Clairefontaine. Puis à l'occasion de leurs premières conférences de presse respectives. Mais aussi avant, pendant et après les matchs face au Luxembourg et la Croatie. Alors que les Bleus ont tous regagné leur club, Ribéry continue à faire débat.

Du grand classique, les consultants de RMC persistent à allumer le joueur du Bayern. «Je ne me suis jamais prononcé contre le retour de Franck Ribéry, mais il ne faut pas oublier qu'il a fait beaucoup de mal au football, a lancé Jean-Michel Larqué. En temps que dirigeant, je subis les conséquences tous les jours de ce qu'il a fait.» Nouveau venu sur la station, Bernard Laporte se met au diapason. L'ancien secrétaire d'Etat aux Sports aurait suspendu l'ancien Marseillais pendant un an en équipe de France !

Un entourage plus sain

Mais l'opinion publique demeurait partagée quant au rappel de Ribéry. Lors d'un récent sondage Maxifoot, sur 16 506 votants, 57,7% pensaient que Laurent Blanc a fait le bon choix en convoquant le Bavarois. A l'inverse, 42,3% estimaient qu'il n'aurait pas dû être rappelé. Reste que les faits sont là : Ribéry est de retour, et peut-être même pour durer. Son entrée en jeu face à la Croatie fut intéressante, au point de remettre en cause le statut de titulaire de Florent Malouda.

Durant les dix jours de stage avec les Bleus, l'ancien Marseillais s'est évertué à faire profil bas, hormis un communiqué de presse déroutant… Dans l'intérêt de l'équipe de France, n'a-t-il pas droit aujourd'hui à une seconde chance ? Pour l'un de ses premiers formateurs à Boulogne-sur-Mer, José Pereira, Ribéry «a dérapé, mais on n'a pas à le condamner aussi rapidement. […] Je suis persuadé que Franck va rebondir. L'équipe de France a besoin de lui, c'est indéniable», a-t-il lancé sur RMC.

Pour Jean Fernandez, qui l'a entraîné à Metz et à Marseille, Ribéry a changé. Ou du moins l'entourage du joueur a changé. Dans le bon sens. «Aujourd'hui, il est bien conseillé. A l'époque, il ne l'était pas», a lâché l'entraîneur auxerrois, toujours sur les ondes de RMC. Finalement, Laporte résume : «Il a fait son mea-culpa et on doit passer à autre chose. C'est aussi simple que cela.» Il n'est pas question d'oublier ou de tirer un trait sur le passé, c'est impossible ! Avançons, tout simplement. Parlons présent et futur…

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