Le match a été horrible avec un arbitre hors sujet, la Roja a pris des coups toute la soirée, mais elle a fini par décrocher la lune, dimanche soir à Johannesburg. En triomphant des Pays-Bas (0-1 ap), l'Espagne est entrée dans le cercle très fermé des nations honorées du plus beau des trophées. Héros parmi les héros, Iniesta a marqué le but de la victoire.

116e : Iniesta offre la Coupe du monde à l'Espagne

Les six kilos d'or massif de la Coupe du monde trouveront refuge en Espagne pendant quatre ans. En dominant (0-1) les Pays-Bas après prolongation en finale dimanche soir à Johannesburg, les champions d'Europe en titre sont entrés dans l'histoire, en devenant la huitième nation seulement à soulever le trophée des trophées. La sélection ibérique pourra désormais agrafer pour toujours une étoile sur son maillot, juste au dessus de son blason. La marque des champions du Monde. Irrésistibles favoris de la compétition, les hommes de Vicente Del Bosque sont aussi les premiers européens à s'imposer hors sol ! Les coéquipiers des désormais éternels Iniesta, Xavi, Villa et autre Casillas ont tenu leur rang face aux Bataves, dont il s'agissait de la troisième finale. Devant les 85 000 spectateurs du Soccer City Stadium, la partie n'a pourtant pas été facile, loin de là...

Dès les premières secondes, la Roja s'est emparée du ballon pour imprimer son rythme. Les occasions n'ont pas tardé, mais Ramos butait par deux fois sur Stekelenburg (5e, 11e). S'en est suivi un deuxième quart d'heure d'intimidation de la part de l'écurie Oranje, plus crispé et haché par les fautes, avec notamment deux gestes immondes de Van Bommel sur Iniesta (22e) et de De Jong sur Xabi Alonso (29e). Deux coups violents qui méritaient le carton rouge. Les Pays-Bas qui restaient sur 14 victoires d'affilée ont sorti la caisse à outils et un gros pressing pour empêcher les Espagnols de développer leur jeu de passes courtes. Après la pause, l'Oranje mécanique ne baissait pas son agressivité. L'air de Johannesburg sentait le souffre. L'arbitre ne maitrisait plus rien et la rencontre partait en vrille. Robben a eu la première balle de match, sauvée par Casillas. Ramos a eu la seconde de la tête, à côté (77e). Puis M. Webb oubliait encore son carton rouge sur une faute de Puyol en position de dernier défenseur… Quelle finale horrible ! La prolongation a été outrageusement dominée par la Roja face à des Oranje enfin réduites à dix après l'exclusion d'Heitinga. Au bout du suspense, Iniesta nous épargnait finalement la séance de tirs au but et propulsait la Roja parmi les étoiles du football.

Le but

- Iniesta libère toute l'Espagne ! Parfaitement servi par Fabregas à droite de la surface, le meneur de poche a tout le temps de contrôler avant de fusiller Stekelenburg d'une frappe croisée du droit (116e, 0-1).

Les temps forts

- Première situation chaude pour l'Espagne avec un coup franc excentré côté droit. Xavi s'en charge et dépose le ballon sur la tête de Ramos au point de penalty. Il faut un super Stekelenburg pour repousser le danger (5e).

- La Roja domine copieusement depuis le début du match. Décalé par Iniesta sur la droite de la surface, Ramos élimine Mathijsen avec brio avant d'armer sa frappe dans un angle fermé, repoussée par Stekelenburg (11e).

- Les Pays-Bas peinent à développer un jeu cohérent et s'en remettent à leurs individualités. Robben trouve une position de frappe à vingt mètres et pousse Casillas à se coucher au pied de son poteau (45e+1).

- Enorme occasion pour Robben face à Casillas ! Servi sur un plateau en profondeur par Sneijder, le Néerlandais fixe l'Espagnol, mais son tir est dévié par le pied du gardien qui avait plongé du mauvais côté (62e).

- Sur un centre au sol depuis l'aile droite, Heitinga se troue complètement et permet à Villa placé derrière lui de tenter sa chance à bout portant. Mais dans un geste désespéré, le défenseur se jette et parvient à dévier le tir de l'Espagnol (70e).

- Ramos a la deuxième balle de match au bout de sa tignasse. Sur un corner tiré au second poteau, le latéral se retrouve libre de tout marquage face au gardien mais enlève trop sa tête (77e).

- Sur un ballon en cloche prolongé par Van Persie, Robben prend de vitesse Puyol et se fait littéralement ceinturer par l'Espagnol à l'entrée de la surface avant de buter sur Casillas. L'exclusion de Puyol eut été logique, mais M. Webb n'était décidément pas dans un bon soir (83e).

- La prolongation tourne à l'avantage de la Roja, mais M. Butt oublie un penalty pour une faute d'Heitinga sur Xavi (92e), Fabregas tombe sur Stekelenburg (95e), Iniesta oublie Villa et bute sur Van Bronkhorst (99e), puis Navas manque le cadre pour quelques centimètres (101e). Cela fait beaucoup !

Ils ont brillé

Les Pays-Bas auraient pu plier d'entrée sans la vigilance et le talent de Stekelenburg. Sneijder a été fidèle à lui-même, avec des passes d'exception, au millimètre. Heitinga et Mathijsen ont commis beaucoup des fautes mais ont eu le mérite de ne pas céder face aux assauts répétés, ce qui a valu le rouge à Heitinga. Iniesta a encore été très bon et pourra compter ses bleus après avoir pris des coups tout au long du match. Robben s'en voudra longtemps d'avoir manqué le tir de sa vie face à Casillas, mais a quand même été le plus menaçant des Néerlandais. Casillas justement, a rendu une copie sans faute. Ramos a-t-il brillé ? A-t-il Déçu ? Le latéral était partout sur le terrain. Ce n'est pas son rôle, mais il a d'ailleurs eu trois occasions face au gardien… manquées ! Puyol et Piqué ont été monumentaux. Fabregas a réalisé une entrée remarquable en fin de match, redynamisant le secteur offensif de la Roja.

Ils ont déçu

Van Bommel a mis un bois énorme à Iniesta au quart d'heure de jeu, un tacle décollé par derrière qui méritait le rouge. Et que dire de De Jong, auteur d'un geste violent, un coup de crampon au plexus solaire de Xabi, admis au karaté, mais inadmissible en football. A la 43e, Sneijder y est allé de son petit coup dans les parties de Busquets, mais n'a pas été averti. La suite des évènements étant tout à l'avenant, avec des penalties oubliés de tous les côtés, M. Webb est donc à créditer d'un zéro pointé. Villa a été totalement transparent pendant plus d'une heure et n'a eu aucune réussite devant le but.

L'homme du match : Andres Iniesta (Espagne)

Andres Iniesta a encore été phénoménal. S'il pourra compter ses bleus après avoir pris des coups tout au long du match, il n'a jamais relâché son effort. Précieux à la construction avec des passes au millimètre et une disponibilité constante, il a marqué le but de la victoire, le but du titre de champion du monde.

La note du match : 3/10

Des passes ratées à foison, des occasions vendangées des deux côtés, peu de jeu, beaucoup de mauvais gestes, de la violence, de l'agressivité négative, un arbitre défectueux, aucun but à se mettre sous la dent jusqu'à la 116e…Voilà une finale horrible comme on espère ne plus jamais en revivre !

Déjà championne d'Europe, l'Espagne accroche son premier titre de championne du monde et s'empare par la même occasion de la première place du classement FIFA des nations. Les Pays-Bas ne méritaient pas de gagner ce match !

Coupe du monde / finale
Pays-Bas - Espagne : 0-1 ap (0-0)
Soccer City Stadium (Johannesburg)
Arbitre : Howard Webb (Angleterre)
But : Iniesta (116e)
Avertissements : Van Persie (15e), Ramos (23e), Capdevila (67e), Iniesta (117e), Xavi (120e) – Van Persie (17e), Van Bommel (22e), De Jong (28e), Van Bronckhorst (54e), Heitinga (56e, 109e), Robben (84e), Mathijsen (117e)
Exclusion : Heitinga (109e)

Pays-Bas : Stekelenburg - Van der Wiel, Heitinga, Mathijsen, Van Bronckhorst (cap.) (Braafheid, 105e) - Van Bommel, De Jong (Van der Vaart, 99e) - Robben, Sneijder, Kuyt (Elia, 71e) - Van Persie. Sélectionneur : Bert Van Marwijk.

Espagne : Casillas (cap) - Sergio Ramos, Puyol, Piqué, Capdevila - Busquets, Xabi Alonso (Fabregas, 87e) - Iniesta, Xavi, Pedro (Jesus Navas, 60e) – Villa (Torres, 106e). Sélectionneur : Vicente Del Bosque