Le cas de Stéphane Ziani est relativement simple : formé à Nantes, contraint au départ en 1994, il a ensuite connu en moyenne un club par an, souvent avec succès (champion de France avec Lens en 1998 notamment), et souhaite désormais se fixer dans sa ville natale et jouer le rôle de cadre dans l'équipe jaune et verte. Prêté par Bordeaux pour un an cette saison, il espérait donc fortement que Nantes s'assurerait son transfert définitif. Mais l'option prioritaire d'achat était valable jusqu'au dernier jour de février 2001, et n'a pas été levée par les dirigeants du FCNA...

Des supporters mécontents

Du coup, les supporters nantais ont exprimé leur mécontentement : ils sont très attachés à "la Ziane", joueur talentueux symbole de l'école nantaise (celle, rare, qui s'exporte) et homme très sympathique amoureux de sa ville. Des banderoles acerbes ont ainsi été exposées lors du derby à Rennes, notamment un "Arrêtez vos conneries, achetez Ziani" très poétique... Il est vrai que le public local se montre toujours très sceptique vis-à-vis de la politique de transferts du club après 15 ans d'importation pathétiquement inefficace d'attaquants étrangers et quelques départs mal digérés (notamment Patrice Loko à la fin de la saison du dernier titre de champion, en 1995, pour ne citer que lui).

Ziani attend son heure

Hier, sur le site officiel du club, le milieu de terrain de poche est revenu sur toute cette affaire, désireux d'apaiser la légère tension qui pourrait entourer l'équipe, totalement concentrée sur la quête d'un huitième championnat de France (et accessoirement, sur les coupes nationales) : "J'ai été très touché par le soutien des supporters même si les réactions ont été très virulentes à l'encontre des dirigeants. [...] Aujourd'hui, je souhaite l'apaisement, l'union entre les supporters, le FCNA et les joueurs. Il est clair que la porte n'est pas fermée. Dans ma tête, tout est encore possible. Je comprend l'attitude - intelligente et réfléchie - du FCNA qui a une logique économique à respecter et qui travaille sur le long terme. Des incertitudes demeurent : la réforme des transferts, les résultats en fin de saison qui pourraient dégager des moyens supplémentaires. Aujourd'hui, le FCNA était prioritaire et n'avait aucune concurrence. Le danger est que les prix vont peut-être augmenter. Je suis néanmoins convaincu que les dirigeants feront tout pour que le transfert se réalise dès que la visibilité, financière et sportive, sera meilleure. J'espère avoir une bonne surprise en juin. D'ici là, je compte savourer les trois prochains mois et gagner de belles choses avec toute l'équipe." Une attitude positive dont le club ligérien devra savoir profiter...