La Direction
Nationale de Contrôle et de Gestion a décidé hier jeudi,
en appel, de maintenir l'OM en D1 et de rétrograder le TFC en National.
Cette dernière décision n'empêche pas le club toulousain
de poursuivre son recours devant le Conseil d'Etat dans le cadre de l'affaire
des faux passeports. Toulouse accuse même le président de
la DNCG de chantage, pour avoir promis son aval en cas d'arrêt de
la procédure judiciaire...
RLD a convaincu
L'Olympique de Marseille va pouvoir
se concentrer exclusivement sur la saison prochaine : la commission d'appel
de la DNCG a bien enregistré la garantie personne du président
Robert Louis-Dreyfus, qui a accepté de mettre la main à la
poche si le besoin s'en fait de nouveau sentir. Le futur vice-président
de la Société Anonyme Sportive Professionnelle (SASP) de
l'OM, Jean-Pierre Klein, ne cachait d'ailleurs pas sa joie : "On est
satisfait surtout parce que l'OM est réintégré en
D1 sans contraintes particulières. Je pense qu'ils ont fait cas
de nos remarques et qu'ils ont compris qu'on était des gens sérieux.
Il n'y a aucune mesure de restriction, aucune mesure de recrutement contrôlé.
On est donc très satisfait, on ne fait pas du tout de triomphalisme
mais on estime être rétabli dans nos droits car notre président
fait tout pour que tout ce passe bien. Le vent du boulet est passé
très près. Mais parfois les avertissements ont du bon. Ca
permet de se réveiller, d'être plus réaliste."
Toulouse dans le flou
Par contre, le TFC reste relégué
en National, soit un niveau plus bas que sa relégation sportive
en D2. Hier matin, l'homme d'affaires et président cristolien Alain
Afflelou annonçant pourtant qu'il allait "apporter à hauteur
de 48 MF, des droits d'entrée pour être un partenaire économique
du TFC sur le plan publicitaire", et ce sans condition ! Voilà
qui changeait tout, car la veille, le même déclarait qu'il
ne mettrait de l'argent qu'à condition que Toulouse retirât
sa plainte devant le Conseil d'Etat, qui pourrait chambouler tout le classement
(et accessoirement modifier le champion) pour permettre au club de rester
en D1.
Malgré cet étrange
soutien sans condition d'Afflelou, la commission d'appel de la DNCG n'a
pas jugé suffisantes les nouvelles garanties financières
toulousaines et a confirmé la relégation du club en National.
Où l'on en revient au Conseil d'Etat : les dirigeants du TFC maintiennent
néanmoins leur recours devant la juridiction administrative suprême
dans le cadre de l'affaire des faux passeports, réclamant que Saint-Etienne,
Metz et Monaco aient match perdu à chaque utilisation d'un joueur
sous fausse identité, ce qui sauverait le club toulousain d'une
relégation mathématique. Cependant, on voit mal comment la
DNCG accepterait que Toulouse reste en D1 alors qu'elle a estimé
que le club n'aurait pas de quoi faire face en D2...
Toulouse accuse
Pour les dirigeants toulousains,
c'était même tout l'objectif de la DNCG : essayer de les dissuader
de poursuivre leurs procédures judiciaires en les menaçant
de confirmer la sanction. Pour le président Jacques Rubio, la décision
de la commission d'appel "est purement un scandale" : "Nous avons
présenté un budget équilibré de 50 MF, dont
25 millions apportés par le transfert de Diambobo Baldé au
Celtic de Glasgow, 20 millions apportés par Alain Afflelou et 5
millions par d'autres investisseurs. Dès lors, on ne comprend pas
la décision de la DNCG."
Le vice-président et avocat
toulousain Bernard Decker va plus loin et lance tout bonnement une accusation
de chantage : "Jacques Rubio, moi-même et Alain Afflelou avons
subi des pressions insupportables. Lors de l'audition devant la DNCG, le
président de la commission nous a posé le marché suivant
: 'Si vous voulez jouer en D2 la saison prochaine, il vous suffit de renoncer
au recours auprès du Conseil d'Etat en nous signant un papier.'
[Je me réserve] le droit de porter plainte pour tentative d'extorsion
de signature auprès du procureur de la République."
Le président de la DNCG se
nomme Jacques Bistagne, et il a évidemment formellement démenti
: "Je n'ai jamais demandé une signature. Au cours de la réunion,
j'ai fait état de la proposition de M. Afflelou, très nette,
qui conditionnait un apport financier au retrait de la requête devant
le Conseil d'Etat. J'ai un raisonnement cartésien. J'ai donc dit
à M. Decker, devant dix témoins, plus les dirigeants toulousains
et M. Afflelou : 'M. Afflelou a dit : j'apporte de l'argent si on retire
la requête. M. Decker, vous avez entendu. Qu'est ce que vous voulez
?' Je n'ai aucun intérêt. Je suis totalement bénévole.
Il peut saisir le procureur de la République, je le saisirai avant.
je suis très serein. Et puis, à trois reprises au cours de
la réunion, Me Decker m'a dit : 'Ne vous faites pas de souci, la
procédure n'ira pas à sa fin.'"
Cet épisode ne fait que
rajouter au ridicule d'une situation qui n'a que trop duré, et qui
concerne malheureusement des clubs totalement étrangers à
l'affaire des faux passeports ou aux difficultés financières
de certains. Quant au rôle d'Afflelou et au pourquoi de son apparition
dans ces événéments, ils ont été tout
sauf éclairci par les développements d'hier...
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à cet article - Par Yann Peltier
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